Publié par Guy Millière le 24 avril 2012

Le premier tour de l’élection présidentielle est passé. 
 
Il y avait à choisir entre dix candidats représentant quasiment toutes les nuances de l’étatisme et du socialisme. Huit sont éliminés. Il en reste deux. 
 
Marine Le Pen ayant réalisé un score plus élevé que prévu par les sondages et François Bayrou un score asthénique, les voix que peut espérer attirer Nicolas Sarkozy sont donc celles du Front National, et je ne doute pas qu’il aura entendu les vibrantes condamnations de la finance, de la mondialisation et de l’ « ultralibéralisme » prononcées par Marine dimanche soir : il n’aura pas à se forcer beaucoup pour les reprendre à son compte.
 
On doit penser, je l’ai écrit, que ce ne sera pas suffisant pour battre François Hollande. On doit penser, donc, que François Hollande sera élu le 6 mai. La campagne pour les élections législatives s’engagera très vite, et elle s’achèvera sans nul doute par la victoire de la gauche.
 
François Hollande aura, avant que les élections législatives aient lieu, commencé à tenir quelques-unes de ses promesses et annoncé plus précisément encore ce qu’il fera voter dès que le nouveau parlement siégera.
 
Il n’est pas difficile de prévoir qu’il y aura des surcroîts d’endettements, des tensions sur les marchés financiers et au sein de l’Union Européenne. A l’automne, la France sera très près du dépôt de bilan et des décisions drastiques s’imposeront. Des manifestations sont à prévoir, je l’ai écrit : je persiste et signe. Des émeutes sont une éventualité à ne pas écarter. Je l’ai écrit encore, et je persiste et je signe encore.
 
Je ne peux prévoir la suite de façon exacte, mais elle pourrait avoir des ressemblances avec la situation qui règne en Espagne et, à terme, avec celle qui règne en Grèce.
 
La zone euro devrait tenir encore quelques mois, mais c’est loin d’être sûr. Les financiers internationaux donnent encore à la monnaie européenne un maximum de deux années d’espérance de vie. Si la Grèce sort de l’euro, sa monnaie se trouvera dévaluée par les marchés d’un minimum de trente pour cent. Si l’Espagne suit le même chemin, la dévaluation sera d’environ vingt cinq pour cent. Pour la France, elle devrait être de vingt pour cent. Il en résulterait des importations plus chères, dont celle des carburants qui, aux prix actuels, sembleront peu onéreux. Il en résulterait une perte sur l’épargne, mais François Hollande a déjà des projets pour celle-ci : la taxer, et la diriger vers des emprunts d’Etat qui, lorsque la « restructuration » de la dette française viendra vaudront ce que valaient les assignats en 1793.
 
François Hollande prévoyant de taxer davantage les grandes entreprises, celles-ci se délocaliseront tant qu’elles le peuvent encore.
 
Je l’ai écrit, voici quelques années, le socialisme, cela commence toujours avec les promesses frelatés de multiplication des pains et cela conduit toujours à la tragique réalité qu’est la multiplication des pauvres. Dans un pays où il y a déjà dix millions de pauvres, on ne voit vraiment pas pourquoi on n’augmenterait pas encore le nombre des pauvres.
 
Le nombre de chômeurs lui-même devrait augmenter. 
 
Des programmes en direction des énergies « douces » seront mis en œuvre avec plus de célérité encore. Ceux qui auront encore les moyens d’utiliser une automobile passeront davantage de temps dans des embouteillages très écologiques. Les autres passeront-ils au vélo ? Les plus jeunes peut-être : depuis que Bertrand Delanoé est devenu maire de Paris, les adeptes de la pédale ont vu leur nombre s’accroître dans la ville.
 
Le peuple français aura une vie plus morose, marqué par des restrictions croissantes, mais il aura la joie d’être gouverné par des socialistes. Cela vaut bien quelques efforts.
 
Et on peut compter sans aucun doute sur les grands médias pour disséminer cette joie, eux qui diffusent déjà à jet continu toutes les idées politiquement correctes sur tous les sujets, de la faim dans le monde au « printemps arabe », des merveilles accomplies par le premier Président des Etats-Unis à compter cinquante-sept état au sein des Etats-Unis (ce qui est, reconnaissons-le, une prouesse) aux abominations commises par les « colons israéliens », sans parler de cet oxymore absolu, l’ « islamisme modéré », qui suscite l’espérance chez des gens tels qu’Alexandre Adler ou Olivier Roy (ils ne parlent pas d’eau sèche ou de sécheresse mouillée, ils ne sont pas climatologues, mais s’ils travaillaient sur le climat…).
 
On peut compter aussi sur François Hollande, je l’ai noté dans un autre article, pour lutter contre l’ « islamophobie » et pour adopter un politique étrangère à la hauteur des idées de Catherine Ashton. On voit d’ores et déjà rôder Hubert Védrine rue de Solférino.
 
Je devrais songer, si je veux survivre, à retourner ma veste aux fins de garder le portefeuille et les cartes de crédit à l’intérieur. Cela se fait beaucoup ces temps-ci. Mais je pense que le retournement de veste est un signe d’imposture et une occasion facile de notoriété éphémère pour de piètres penseurs. Certes, si je devais compter les imposteurs en ce moment, j’aurais de quoi en faire un livre.
 
Dès lors que les immigrants non européens auront bientôt le droit de vote à l’échelle locale, et dès lors que les délégués des conseils municipaux contribuent à élire les sénateurs, on devine aisément quels engrenages vont se mettre en place. Dois-je ajouter quelques mots sur le mariage homosexuel ? Je ne pense pas.
 
Quelques efforts supplémentaires encore, et la France sera vraiment socialiste comme on est socialiste au vingt-et-unième siècle. Ah, se promener à vélo en compagnie de Paul et Marcel, les deux papas des enfants des voisins dont on ne sait pas si ce sont des garçons ou des filles, car la théorie du genre chère à Richard Descoings, à son mari et à sa femme est enseignée dès l’école maternelle, passer ses vacances dans son HLM parce qu’on n’a plus les moyens d’aller à la plage et moins encore de prendre l’avion et de payer la taxe carbone, écouter le soir l’appel du muezzin montant de la mosquée. Quel beau rêve…
 
Je n’ai pas parlé de recomposition de la droite après Nicolas Sarkozy, dites-vous ? Vous voulez parler d’une droite hostile à la finance, à la mondialisation et à l’ « ultralibéralisme » façon Marine Le Pen ? Ou voulez-vous parler d’une droite hostile à la finance, à la mondialisation et à l’ « ultralibéralisme » façon UMP ? Vous voulez peut-être parler d’une droite comprenant les enjeux du vingt-et-unième siècle, la liberté d’entreprendre, l’importance du capital intellectuel ? Vous devrez chercher avec un microscope. Et vous devrez choisir un microscope puissant, si vous en trouvez encore sur le marché. J’ai écrit marché ? Ce sera bientôt un gros mot en France.
 
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© Guy Millière pour www.Dreuz.info

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