Publié par Michel Garroté le 2 mai 2012

Michel Garroté – Oui. Je sais. Le titre du présent article est une pure provocation. Seulement voilà. Armin Arefi publie un article dans l’hebdo français de centre-droite  Le Point , article intitulé « Iran : Ahmadinejad n’a jamais appelé à “rayer Israël de la carte” ». Le Point, en fait, pour alléguer cela, tronque les propos tenus récemment par deux responsables israéliens. Mais là n’est pas mon propos. Mon propos, c’est que Le Point fait semblant d’ignorer que depuis 2005, le président dictateur iranien Ahmadinejad et le Guide suprême d’Iran, l’Ayatollah Khamenei, ont déclaré, à d’innombrables reprises, qu’il faut selon eux « rayer Israël de la carte » et « effacer Israël de la page du temps ».

« Il faut rayer Israël de la carte ». C’était à Téhéran, en octobre 2005. Le président iranien Ahmadinejad, déclarait, en public – depuis, il n’arrête pas – d’une part, que la Shoah est une invention ; et d’autre part, qu’il faut rayer Israël de la carte. « Il faut effacer Israël de la page du temps », selon la version « originale » de cette phrase, prononcée par Ahmadinejad en langue farsi, nous dit-on. Comme s’il y avait une différence entre les deux traductions. Concrètement, Ahmadinejad organisait, à Téhéran, en octobre 2005, un congrès international révisionniste qui remettait en cause la véracité de la Shoah, avec la participation des révisionnistes Robert Faurisson, Georges Theil et Frederick Töben (voir le documentaire de la British Broadcasting Corporation, rediffusé le 16 décembre 2006). Ce révisionnisme islamique iranien n’était pas et n’est toujours pas une simple provocation verbale. Le fait marquant est que ce discours extrémiste, coïncide, avec la construction de centrales nucléaires iraniennes ; et avec l’enrichissement d’uranium ; sous la présidence du même Ahmadinejad, aux ordres de mollahs intégristes et de leur chef, le « Guide suprême ». Dès lors, le sinistre « Il faut rayer Israël de la carte » ou « Il faut effacer Israël de la page du temps », du président dictateur Ahmadinejad, prend évidemment une tournure particulièrement alarmante.

Le Point fait comme s’il ignorait que les dirigeants iraniens ne cessent d’affirmer cela depuis huit ans. Le Point n’est donc plus un hebdo fiable pour toutes les questions géopolitiques. Et si Le Point n’est plus un hebdo fiable pour les questions géopolitiques, alors il ne comporte plus aucun intérêt pour nous, pour nos lectrices et pour nos lecteurs. N’achetez plus Le Point au kiosque. Désabonnez-vous si vous y êtes abonnés. Et ne consultez plus lepoint.fr. Cela, je continuerai de le faire pour vous. En vérité, il existe de véritables experts du nucléaire iranien, tels Orde Kittrie, Larry Haas, Chris Holton, Patrick Clawson, Frank Gaffney, Andrew Grotto, Michael Ledeen, Valerie Lincy, Claire Lopez, Cliff May, Emanuele Ottolenghi et d’autres encore, qui nous ont souvent gratifiés de leur authentique expertise.

Contrairement à ce qu’insinuent les allégations de Le Point, il faut au contraire prendre très au sérieux la menace létale que représentent des ayatollahs intégristes fêlés iraniens. Car non seulement les fous nazislamistes de Téhéran déclarent vouloir « rayer Israël de la carte » et « effacer Israël de la page du temps », mais en plus, ils ont déjà les moyens nucléaires pour le faire, par exemple avec une mini bombe radioactive (« durty bomb » en anglais). L’Iran a développé, simultanément, un arsenal nucléaire militaire et des missiles Shihab pouvant transporter des têtes nucléaires de 700 kilogrammes sur une distance de 5’000 à 10’000 kilomètres. Ces missiles sont sous le commandement des Gardiens de la Révolution islamique. La meilleure étude technique sur des frappes israéliennes contre l’Iran a été réalisée par le très sérieux MIT (Massachusset Institute of Technology). Cette étude établit que l’aviation israélienne dispose des capacités pour détruire en Iran des cibles souterraines. Le ravitaillement se ferait au-dessus de la Méditerranée. L’opération serait menée par vingt-cinq F-15 et vingt-cinq F-16 dotés de bombes pénétrantes. Les sites seraient endommagés avec 40 bombes pénétrantes, des BLU-113.

Car il faudra bien, un jour, frapper le serpent à la tête. Or, la tête du Hamas, du Hezbollah et de certains groupes palestiniens de Judée Samarie (dite ‘Cisjordanie’), cette tête, actuellement, c’est l’Iran. C’est pourquoi, selon moi, le but des frappes préventives israéliennes ne doit pas être d’anéantir à jamais l’ensemble du nucléaire offensif iranien.

A ce propos, deux petits rappels historiques : Téhéran, 4 mars 2007. Le représentant du Hezbollah en Iran, Abdallah Safialdeen, déclare, sur la quatrième chaîne de télévision iranienne : « Le Hezbollah n’aura pas besoin d’une guerre à grande échelle. Le Hezbollah sera capable de pénétrer en Israël lorsque les Américains quitteront l’Irak. Savez-vous ce que signifiera un retrait américain de l’Irak ? Cela signifiera qu’Israël perdra son soutien. Cela signifiera que le Hezbollah libanais n’aura pas besoin d’une guerre à grande échelle pour pénétrer en Israël. Le Hezbollah sera tout simplement capable de marcher sur Israël. Les Américains seront forcés de quitter l’Irak. Avec ou sans guerre contre l’Iran, les Américains seront forcés de quitter l’Irak » (on peut visionner la version intégrale de cette déclaration, sur www.memritv.org *Clip # 1397, mars 2007, The Middle East Media Research Institute, Washington). La réelle force de frappe du Hezbollah se révèle, en juillet 2006, lors de l’intervention militaire israélienne, au Liban. Les vraies intentions du Hezbollah se confirment, le 4 mars 2007, avec les déclarations de Abdallah Safialdeen, à la télévision iranienne. Depuis, le Hezbollah s’est encore renforcé au plan militaire, dans l’indifférence générale.

Mais le début de cette saga, entre l’Iran et le Hezbollah, remonte à vingt ans en arrière, soit à 1992. A Jérusalem, en mai 1992, le Premier ministre israélien, Yitzhak Rabin, trouve, sur son bureau, un rapport, du renseignement militaire de l’Etat hébreu, concernant le nucléaire iranien. Le rapport, confirme, que le programme nucléaire iranien, n’est pas purement civil ; contrairement aux affirmations de la CIA américaine (celle-ci ne prendra conscience du danger nucléaire iranien qu’en 1998). C’est donc dès 1992, qu’Israël découvre cette dure réalité : l’Etat hébreu, n’a pas de réponse crédible, de mesure préventive, face à la menace existentielle, que représente un pays – en l’occurrence l’Iran – nucléarisé. C’est donc Rabin, l’Israélien de gauche, l’homme qui fait la paix avec Arafat, l’homme que l’on assassine à cause de cela, c’est lui qui, avant d’autres, prend conscience, que le danger majeur pour Israël, ce n’est ni les Palestiniens, ni l’Irak, mais l’Iran (pour plus de détails, on peut relire l’article de Y. Klein et M. B. Oren, intitulé « Israël’s worst nightmare », paru dans The New Republic, daté du 5 février 2007).

Le but des frappes préventives israéliennes, selon moi, doit être de détruire les sites nucléaires iraniens les plus menaçants pour Israël, ainsi que les principaux bâtiments des Pasdaran. Et ce faisant, Israël aura frappé la tête du serpent, ce qui, par effet de domino, portera également un coup dur au Hamas, au Hezbollah et à certains groupes palestiniens de Judée Samarie (dite ‘Cisjordanie’), tous financés par l’Iran. Le nucléaire iranien ne menace pas uniquement Israël et cela aussi Le Point feint de l’ignorer. En effet, prenez une carte du monde, ou encore mieux, regardez un globe terrestre. Reliez le détroit de Gibraltar au détroit du Bosphore. Le détroit du Bosphore à la mer Caspienne. La mer Caspienne à Bombay et à l’océan indien. Bombay et l’océan indien au golfe d’Aden. Et le golfe d’Aden au détroit de Gibraltar. Ainsi, vous obtiendrez, en gros, le théâtre des opérations, de la résistance occidentale, à la guerre terroriste islamique.

Face au trio infernal chiite, le trio « Iran – Hezbollah – Hamas », seule une frappe préventive israélienne contre le nucléaire offensif iranien peut encore inverser le cours de l’histoire. Les démocraties occidentales condamneront l’opération israélienne sur la scène publique tout en se réjouissant de cette opération dans les coulisses avec notamment les Saoudiens. En revanche, face au trio infernal sunnite, le trio « Talibans – Al Qaïda – ISI pakistanaise », la situation est beaucoup plus complexe. A court terme, les démocraties occidentales semblent, tout au plus, disposées à contenir les Talibans là où ils se trouvent actuellement et à les empêcher de progresser, dans le meilleur des cas. Mais à moyen et à long terme, les démocraties occidentales n’ont absolument aucune stratégie face à l’expansion radicale sunnite. Et face à la progression de l’islamisme radical en Europe, les démocraties occidentales n’ont pas non plus de stratégie…

Copyright Michel Garroté 2012 & Sources citées

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