Publié par Michel Garroté le 29 mai 2012

Allaïcité…

Michel Garroté – A propos des législatives françaises de juin prochain, j’aimerais rappeler ceci aux lecteurs-électeurs : ce n’est pas vrai qu’au nom des valeurs chrétiennes, il faut accueillir tous les immigrés et régulariser tous les clandestins. Surtout lorsqu’ils sont musulmans. Et ce, ne serait-ce que parce qu’en terre d’islam, il n’y a pas réciprocité, et que, de ce fait, les domestiques chrétiens étrangers y sont traités en esclaves par les nababs. Et ce n’est pas vrai qu’au nom des valeurs chrétiennes, il faut accueillir tous les immigrés et régulariser tous les clandestins, parce que la migration mahométane vers l’Europe est une migration de peuplement. Proclamons-le franchement : sur l’immigration musulmane, les chrétiens de gauche ont tort. L’Eglise catholique par exemple, définit, de façon très détaillée, dans quelles conditions les immigrés peuvent être accueillis et intégrés. L’Eglise catholique précise, à ce propos, que ceux qui n’ont pas le droit de rester doivent être renvoyés, sans ambiguïté ni hésitation. La politique du fermer un œil, ou le feu vert sans contrôle, favorisent objectivement l’immigration clandestine et la criminalité. C’est clair, non ? En Espagne et en Italie, le clergé catholique a, plusieurs fois, manifesté sa désapprobation face aux élites progressistes islamophiles. En France, en revanche, ce sont plutôt les laïcs qui ont le courage de dire non…

Ainsi (citant divers documents catholiques tel que le Magistère dans le Catéchisme de l’Église catholique et le Compendium de la Doctrine sociale ; citant, également, le cardinal Giacomo Biffi), deux Italiens, Monseigneur Luigi Negri et Richard Cascioli, sur La Bussola, écrivaient, en 2011 déjà (version française sur benoît-et-moi ; cf. lien en bas de page) : « Alors que les solutions politiques individuelles peuvent être discutées, le Magistère de l’Église énonce clairement les critères permettant de remédier aux divers problèmes liés à la question des migrations. Il est erroné d’insister sur un aspect et d’en oublier un autre. Nous trouvons une synthèse importante du Magistère dans le Catéchisme de l’Église catholique (CEC) au paragraphe 2241, qui fixe trois critères principaux ».

« Le premier est le devoir des pays riches d’accueillir l’étranger “en quête de sécurité et des ressources nécessaires à la vie”. Face au pauvre et à celui qui souffre, il n’est permis à personne de détourner la tête ou de le laisser mourir au nom de principes abstraits. Il est donc important, par exemple, de fournir des installations adéquates de premier accueil, peut-être en favorisant – selon le principe de subsidiarité – les organisations de la société civile, engagés sur ce front, et qui font preuve de compétence et d’efficacité dans ce domaine. Il ne fait aucun doute que c’est précisément le champ d’action des organisations religieuses et des bénévoles. Et l’Etat a le droit de demander que l’action de charité ne soit pas entravée. Légitime aussi est la rapidité dans les procédures de “screening” (“filtrage”) pour déterminer qui a le droit, et qui ne l’a pas, de rester sur le sol des pays d’accueil. Et pour ceux qui sont régularisés, on ne doit pas créer artificiellement d’autres difficultés au séjour, ou des obstacles bureaucratiques qui persistent à le traiter en intrus. D’autre part, ceux qui n’ont pas le droit de rester doivent être renvoyés, toujours dans des conditions de sécurité, mais sans ambiguïté ni hésitation. La politique du fermer un œil, ou le feu vert sans contrôle, favorisent objectivement l’immigration clandestine et la criminalité, faisant du tort également aux immigrants légaux. La certitude du droit est aussi un moyen de respecter les droits de l’homme ».

« Dans tous les cas, restant à l’article du catéchisme, le droit fondamental d’accueil rencontre deux limites ».

« La première est définie par la parenthèse qui suit le devoir de l’hospitalité, et qui dit “dans la mesure du possible”. C’est-à-dire que l’arrivée d’immigrants ne peut se faire sans retenue ; c’est plutôt le devoir de l’Etat de réglementer les flux migratoires en fonction des possibilités du pays d’accueil. Là s’établit une distinction importante entre la personne migrante – envers qui il faut toujours respecter la «loi naturelle» et qui doit être protégée – et la politique de migration, qui, en régulant les flux, doit établir une limite au séjour des étrangers dans un pays déterminé. De plus, les politiques migratoires doivent tenir compte de la situation et des besoins des pays d’accueil comme les pays d’origine des migrants. Dans le cas des barges qui arrivent sur les côtes de la Sicile, par exemple, une chose est le devoir de secourir les personnes en mer, une autre chose est de leur assurer le séjour en Italie, qui doit au contraire être ajusté en fonction des flux décidés par le gouvernement et par d’autres règles du droit international, tels que l’asile politique. A ce stade, on peut se demander à juste titre ce que sont les critères selon lesquels établir la “mesure du possible”. En cela, nous trouvons une aide dans le Compendium de la Doctrine sociale (CDS) qui, au n°298, parle des flux migratoires qui doivent être régulés “selon des critères équitables et équilibrés” de sorte que “les entrées aient lieu avec les assurances requises par la dignité de la personne humaine”. L’objectif est de faciliter l’intégration de l’immigré dans la “vie sociale” du pays qui l’a accueilli, dans la perspective du bien commun. Le CDS fait explicitement référence au message de Jean-Paul II lors de la Journée mondiale de la Paix 2001, selon lequel il s’agit “de combiner l’accueil qui est dû à tous les êtres humains, en particulier s’ils sont dans le besoin, à l’évaluation des conditions essentielles pour une vie digne et pacifique pour les habitants d’origine et les nouveaux arrivants” (n°13) ».

« Les politiques de migration, dit encore le Catéchisme, doivent être définies “en vue du bien commun”. Ce dernier concept, “le bien commun”, ne devrait pas être limité aux questions impliquées dans l’accueil ou non d’un immigrant, mais il doit avoir un large horizon qui considère tous les facteurs liés aux individus et aux sociétés concernés. Il doit être clair, en effet, que le problème se pose dans la mesure où un droit fondamental précédent a été violé : celui de pouvoir vivre dans son propre pays. Évidemment, nous ne parlons pas de ceux qui “choisissent” de partir à l’étranger, pour saisir de meilleures opportunités d’emploi, mais de ceux qui sont “forcés” de quitter leur pays poussés par la faim. À cet aspect, il faut accorder la plus grande attention, en tenant compte du fait que la migration prive les pays d’origine d’une force de travail importante, en général des meilleures énergies et professionnalismes. Un phénomène qui tend à rendre ces pays encore plus pauvres et fragiles, comme l’a clairement dit le démographe et doyen de l’Université de la Sorbonne à Paris, Gérard-François Dumont, en réponse à ceux qui considèrent l’immigration comme une réponse au déclin démographique des pays européens : “Si l’Europe attire les forces de travail des pays émergeants, cela signifie également que ces pays européens attirent les meilleurs forces, empêchant ainsi le développement de ces pays émergeants. Je pense donc que résoudre nos problèmes avec l’immigration est très égoïste, si on veut vraiment aider le développement des pays émergeants. Il faut aussi trouver le moyen de ne pas leur faire du tort” ».

« Ce n’est pas un hasard si l’article précité du Compendium invite explicitement à “favoriser toutes les conditions qui permettent de meilleures possibilités d’emploi dans les régions d’origine”. S’il est vrai que la migration est un phénomène naturel – en particulier en cette ère de mondialisation – le fait demeure que le cadre d’une politique migratoire devrait être d’éliminer ou de réduire les causes profondes des migrations : que ce soit des causes de sous-développement ou des attitudes criminelles des gouvernements ou les deux choses ensemble (rappelez-vous quand la Turquie musulmane et l’Albanie musulmane ont encouragé l’afflux d’immigrés clandestins sur les côtes italiennes). Fait donc également partie d’une bonne politique d’immigration la révision des mécanismes de la coopération internationale – italiens et de l’Union européenne – et de l’économie mondiale afin de promouvoir un véritable développement dans les pays pauvres ».

« Une deuxième limite imposée par le Catéchisme tient aux devoirs de l’immigrant qui “est tenu de respecter avec reconnaissance le patrimoine matériel et spirituel du pays d’accueil, d’obéir à ses lois, de contribuer à ses coûts”. L’accueil n’est donc pas à sens unique, et l’État a le devoir de surveiller l’observation de cette indication. La difficulté, voire le refus ouvert de s’intégrer dans notre culture, fait de certains groupes, est donc un problème objectif au séjour en Italie et, plus généralement, en Europe. S’intégrer ne signifie pas s’assimiler, assumer en tout et pour tout notre culture, mais la connaître et la respecter. Apprendre l’italien, par exemple, est la première étape dans cette direction. L’intégration dans les écoles italiennes, pour les enfants, est également crucial et les classes des écoles publiques où les enfants Italiens sont en minorité ne sont certes pas une aide en ce sens. Mais cela impose que le pays hôte soit clair dans son identité ou la redécouvre, faisant respecter avec décision les valeurs – culturelles, spirituelles, sociales et juridiques – dont elle s’inspire ».

« Comme l’expliquait, en 2000 déjà le cardinal Giacomo Biffi, alors archevêque de Bologne, dans une note pastorale : “Les critères d’admission des immigrants sont non seulement la sécurité économique et sociale (qui ont aussi leur propre poids). Il faudrait se préoccuper sérieusement de sauver l’identité même de la nation. L’Italie n’est pas un pays désert sans histoire, sans traditions vivantes et vivaces, sans une incomparable physionomie culturelle et spirituelle, à peupler indistinctement, comme s’il n’y avait pas un patrimoine typique d’humanisme et de civilisation qui ne doit pas être perdu. En vue d’une coexistence pacifique et fructueuse, sinon d’une intégration possible et souhaitable, les conditions initiales des nouveaux arrivants ne sont pas également propices. Et les autorités civiles ne doivent pas négliger cet aspect de la question. En tout état de cause, il faut qu’à ceux qui ont l’intention de résider en permanence avec nous soit expressément demandée la connaissance des traditions et de l’identité de l’humanité spécifique qu’ils demandent à rejoindre ».

Michel Garroté

Reproduction autorisée avec mention de ce blog

http://benoit-et-moi.fr/2011-I/0455009e5f0781801/0455009eb911bdf05.html

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