Publié par Jean-Patrick Grumberg le 2 juin 2012

Il fût un temps où les contrats librement passés entre les personnes avaient force de loi entre les parties, dès l’instant bien entendu qu’ils ne contenaient pas de clauses illégales.

François Hollande poussera t-il, dès le début de son mandat, le bouchon de l’idéologie dirigiste un peu plus loin, en remettant en cause un contrat passé ?

C’est ce qu’il affirme vouloir faire, afin de bloquer la prime librement et régulièrement consentie de 400.000 euros versée à l’ancien patron d’Air France, au prétexte que la compagnie est en difficulté financière.

Bercy a annoncé mardi dernier que :

le représentant de l’Etat aura pour instruction de s’abstenir de valider l’indemnité de 400.000 euros versé au précédent directeur général d’Air France-KLM, Pierre Henri Gourgeon, lors de l’assemblée générale du groupe.

Outre que cette indemnité avait été validée par ce même représentant de l’état au Conseil d’administration d’Air France, outre qu’elle avait été librement négociée en échange d’une clause de non concurrence pendant trois ans, les prétextes de son rejet sentent bon la démagogie.

Ces primes ne « s’inscrivent pas dans le sens des règles de modération salariale et de décence » annoncées par le président François Hollande, justifient le ministre de l’Économie Pierre Moscovici et son homologue chargé du Redressement productif, Arnaud Montebourg, « au moment où l’entreprise connaît une situation difficile ».

C’est d’un sourire amusé que je contemple ces faiseurs de morale à deux vitesses.

La France est en si bonne santé financière que le premier Ministre pouvait se permettre d’embaucher 32 ministres ? La France ne connaît pas, elle aussi, une situation difficile qui justifierait que le gouvernement s’applique à lui-même ce comportement exemplaire qu’il exige d’Air France, au lieu de vouloir embaucher plus pour dépenser plus ?

Comme il est aisé, lorsque personne ne relève vos turpitudes, de manipuler l’opinion.

Ce gouvernement impatient de gaspiller a décidé d’imposer des contraintes budgétaires aux grandes entreprises, tout en réclamant à l’Allemagne de lui confier sa carte de crédit.

François Hollande, peu l’ont relevé, abîme l’image de la France par sa remise en cause d’accords passés par son prédécesseur. Il irrite tout à la fois Angela Merkel et David Cameron sur le dossier européen, Barak Obama sur le dossier afghan, et maintenant Air France.

S’il continue, et il commence à peine, à envoyer à nos partenaires le signal instable d’une rupture dans la continuité de l’Etat, ce qui était signé hier étant remis en cause aujourd’hui, donc ce qui sera signé aujourd’hui ne vaudra pas le prix de la feuille de papier dans cinq ans, il est facile d’imaginer alors à quel rang secondaire la France sera reléguée – sauf au Maghreb.

Sans oublier la façon dont un maladroit François Hollande s’est fait taper sur les doigts par Vladimir Poutin, qui le traitait comme un petit garçon, hier à Paris.

Je doute que les journalistes Français, qui couvrent le beau François comme la presse Nord Coréenne Kim Jong-un, dérogent à leur culte de la personnalité pour évoquer ces questions.

Reproduction autorisée, et même vivement encouragée, avec la mention suivante et impérativement le lien html ci dessous :
© Jean-Patrick Grumberg pour www.Dreuz.info

http://www.lepoint.fr/societe/bercy-monte-au-creneau-contre-l-indemnite-de-l-ancien-patron-d-air-france-30-05-2012-1466517_23.php

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