Publié par Jean-Patrick Grumberg le 6 juin 2012

Les derniers chiffres du chômage sont catastrophiques, et bien avant la politique étrangère, c’est naturellement ce que regarde l’américain moyen. Les médias ont beau blâmer la situation économique mondiale, le public tient Obama pour responsable de la mauvaise situation économique.

Ainsi Rasmussen Reports donne Obama battu par Mitt Romney par 48 contre 44% en novembre prochain.

Aux législatives, les sondages confirment cette vague républicaine : 42 % contre 39 % pour les démocrates.

L’autre test que beaucoup attendaient est la réélection de Scott Walker, avec 53.2% contre 46.3% à son adversaire Tom Barett, dans l’Etat du Winsconsin, traditionnellement démocrate.

Victoire surprenante explique jolpress.com (1) « dans la mesure où le Wisconsin est un État à tendance démocrate, dans lequel Barack Obama avait facilement obtenu le vote en 2008, et d’autant plus surprenante que Scott Walker n’est pas un Républicain modéré. Ce dernier doit son succès, en partie, à des propositions contestées, influencées par le Tea Party, pour réduire le déficit de l’État, comme la suppression des droits de négociations collectives pour les travailleurs dans la fonction publique, au début de son mandat, en février 2011. »

Un mot sur ce projet. Les syndicats « presque unique bailleur de fonds d’Obama, rappelle Paris-Soir.info (2), ont organisé un vote pour le renvoi du gouverneur républicain Scott Walker et de sa « Lieutenant Gouvernor », Rebecca Kleefisch. Le motif de ce « Recall » : cette loi abrogeant les privilèges des syndicats dans les discussions concernant la fonction publique.

C’est donc malgré la forte mobilisation des syndicats – où peut-être à cause de celle-ci, que Scott Walker est donc réélu.

Si les Républicains gagnent du terrain sur les terres démocrates, les Etats républicains ne votant jamais démocrate, Barack Obama risque d’avoir de sérieux efforts à faire pour mobiliser ses troupes.

« Dans le cas du gouverneur Romney, explique Walker, je pense que le pays a faim, faim d’un leader capable de se lever et de dire les choses telles qu’elles sont, et d’expliquer aux gens ce qu’ils vont devoir faire, avec sincérité. Je pense que si le gouverneur (Mitt Romney) peut expliquer ça très clairement aux électeurs du Wisconsin et ailleurs dans le pays, je pense qu’ils lui donneront sa chance ».

Obama a pour sa part subitement redécouvert l’existence de l’Europe, qu’il avait royalement négligée pendant quatre ans, en prenant conscience que des soubresauts sur l’Euro auront des répercutions négatives sur l’économie américaine, déjà fragilisée par sa politique destructrice du tissu entrepreneurial. Ainsi, Obama a évoqué ce soir avec Merkel, Cameron et Monti la nécessité de renforcer la zone euro. L’AFP note qu’Obama n’a pas cru utile de contacter François Hollande.

Reproduction autorisée, et même vivement encouragée, avec la mention suivante et impérativement le lien html ci dessous :
© Jean-Patrick Grumberg pour www.Dreuz.info

(1) http://www.jolpress.com/article/etats-unis-le-republicain-scott-walker-reelu-gouverneur-du-wisconsin-presidentielle-barack-obama-724536.html
(2) http://www.paris-soir.info/
http://abcnews.go.com/blogs/politics/2012/06/scott-walker-romney-still-underdog-in-wisconsin/
http://www.drudgereport.com/

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