Publié par Gilles William Goldnadel le 10 juillet 2012

Cette semaine : le pseudo-acharnement de la droite contre le discours du Premier ministre devant l’Assemblée nationale, l’emballement médiatique autour de la mise en examen de l’ancien président France Telecom, l’Egypte des Frères musulmans et une nouvelle attaque antisémite au cœur d’une polémique.

Mardi. Discours de Jean-Marc Ayrault à l’Assemblée nationale, les moins prévenus à son encontre ne se pâment ni sur son éloquence, ni sur le fond de ses propos. Tous en revanche reconnaissent les vertus soporifiques de son discours. Voilà qui me rappelle les mots de Winston Churchill à propos de Ramsay Macdonald, suite à une allocution de ce dernier en 1933 : “je dirai peu de choses sur le style oratoire du Premier ministre. Nous le connaissons tous ici. Nous savons qu’il a ce don unique de faire entrer le minimum de pensée dans le maximum de verbiage.”

Le Monde, le lendemain consacrait une chronique à « la hargne » de l’UMP menée, notamment, par Jean-François Copé.

Il faut dire en effet que l’opposition de gauche aura été marquée par la mesure et la modération lors de la précédente mandature parlementaire. Ce n’est pas elle qui aurait comparé le ministre de l’intérieur au nazisme, ni les meetings électoraux de la droite aux grand-messes de Nuremberg.

L’ensemble de la presse hexagonale a consacré de nombreux articles à la mise en examen de Didier Lombard, ancien président de France Telecom pour cause de délits de harcèlement au travail à l’encontre de plusieurs salariés de France Telecom. Certains suicides ont servi de toile de fond à une plainte déposée par le syndicat Sud.

A la suite de cette annonce, plusieurs radios périphériques – dont RTL – ont interviewé, sans contradiction, certains plaignants qui ont décrit les violences au travail dont ils se disent victimes.

Je ne sais rien de ces dossiers, et je ne veux, à ce stade de la procédure n’en rien savoir. Mais je sais deux ou trois choses sur le syndicat Sud et sa modération bien connue. Et je sais aussi les ravages de la victimisation sans contradiction.

Je sais encore que les éléments constitutifs du délit de harcèlement au travail sont d’un flou ravageur. Je l’ai écrit dans ces colonnes avant même de le contester judiciairement devant la Cour de Cassation. Il s’agit d’une véritable invitation au dépôt de plainte pour un salarié procédurier, souvent manipulés par certaines organisations syndicales. Il s’agit aussi, parfois, d’une incitation à l’auto persuasion d’un harcèlement pour certaines personnes de bonne foi, mais fragiles.

Je le sais notamment pour avoir défendu récemment certains responsables d’une Ecole Supérieure de Commerce mis en cause à la suite d’un suicide d’une cadre salariée. La presse nationale et régionale avait pris fait et cause pour des plaignants cornaqués par la CGT. Je ne demande évidemment pas à être cru sur parole puisque je suis partie prenante.

Que l’on sache simplement, qu’à la suite des débats qui ont montré la manipulation, la personne que je défendais a été relaxée et que la presse a cessé sa campagne d’accusations unilatérales. Que l’on sache encore, qu’après que l’avocat des parties civiles ait souhaité publiquement en appeler à Mme Taubira, le parquet a interjeté appel des relaxes intervenues.

Je pense personnellement que la pénalisation du harcèlement – qui existe bien évidemment, et c’est heureux, dans le code du travail – est une stupidité qui encombre les tribunaux correctionnels, pourrit les rapports sociaux et constitue pain béni pour les syndicats en mal de conflits médiatiques.

Alors, et pas seulement d’instinct, je conseille fortement à la presse de ne pas tirer sur M. Lombard avant le début des débats devant la juridiction saisie.

© Gilles William Goldnadel

L’article peut être consulté sur le Blognadel

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