En remettant en cause la gestion d’entreprise de la famille Peugeot, Arnaud Montebourg rappelle l’époque – aux accents très Front populaire – où son prédécesseur, Pierre Dreyfus, souhaitait faire “rendre gorge” aux patrons qui rançonnaient la France.
Françoise Fressoz, c’est tout dire, le reconnaît dans Le Monde de samedi, ce gouvernement à retrouvé le ton, non de 1988, mais de 1981. Évidemment, le premier visé, c’est Arnaud Montebourg et ses imprécations à l’encontre de la famille Peugeot.
Mais je ne suis pas sûr, à dire vrai, que l’on ne puisse pas davantage encore voyager dans le temps, à bien observer le charme suranné de notre ministre très productif en formules à l’emporte-pièce, lorsqu’il s’agit d’automobile.
Il y a, je le disais déjà d’une autre manière dans ma dernière chronique, du Fouquier-Tinville mâtiné de Saint-Just et d’Hebert chez mon ancien confrère.
Il y a aussi des accents de son très gauche et très à gauche prédécesseur Dreyfus au même poste qui voulait « faire rendre gorge » aux frères Willot, à la manière dont on tranchait celles des ci-devant. On se souvient peut-être que la fratrie qui avait le malheur de ressembler aux cousins Dalton fut en définitive relaxée des charges qui pesaient sur elle.
Et ce fut M. Dreyfus qui fut rapidement remercié par un François Mitterrand qui commençait à comprendre qu’à contrefaire ainsi Couthon et Billaud-Varenne, on pouvait rapidement être reconduit sous l’air des lampions.
Mais sans remonter jusqu’aux excès verbaux de la terreur, il y a du cru 36 et son style « Front Popu », dans l’étrange manière dont certains membres de l’aréopage gouvernemental socialiste pratiquent l’art de l’invective génétique de classe.
En 36, les Thorez, les Cachin, les Frachon expliquaient à des foules prolétaires que tous les malheurs venaient des « 200 familles » qui rançonnaient la France. Encore les socialo-communistes de l’époque avaient-ils l’excellente excuse de se colleter à la misère ouvrière, à l’exploitation, au mépris d’un capitalisme hautain.
Mais, plus de sept décennies plus tard, le mauvais remake qui débute exhale déjà le parfum du navet réchauffé. Et son metteur en scène débutant a commis une erreur de casting dont il semble déjà se repentir un peu.
Notre ministre imprécateur pensait pouvoir s’essuyer tranquillement les escarpins sur un Thierry Peugeot aussi docile qu’une serpillière ou un paillasson. Mais M. Peugeot n’est pas M. Willot, il n’a rien d’un prédateur, il n’a pas à faire profil bas ou à se tortiller pour tenter de trouver les bonnes grâces de son improbable maître.
Et notre protestant de Montbéliard a protesté. De sa bonne foi. De ce qu’il n’était pas un jet setter, un petit marquis sauteur mais un entrepreneur de père en fils. De ce que ni lui ni sa famille ne s’étaient enrichis sur le dos de la bête lorsqu’elle était souffrante. De ce qu’il avait pu commettre des erreurs stratégiques, mais qu’il était facile d’être intelligent après la bataille. De ce que cette bataille, il avait entendu la livrer principalement sur le sol de France.
M. Peugeot aurait pu ajouter, mais il y a certainement pensé très fort, qu’il se sentait sans doute plus compétent qu’un ministre sans expérience de l’entreprise, pour apprécier des choix de stratégie industrielle. Qu’enfin, quitte à ce que l’État remette en question un plan social douloureux, il serait plus à sa place pour apprécier celui de son entreprise nationale de navigation aérienne – qui s’apprête à se défaire de plus de 5 000 salariés – plutôt que de s’immiscer aussi lourdement et balourdement dans celui d’une entreprise privée. Au risque de la tuer.
À son tour, Aurélie Filipetti, ordinairement bien mieux inspirée, a donné, un rien niaisement, dans l’invective génétique de classe. À deux reprises, la toute fraîche ministre de la Culture, a cru devoir mettre en cause le mécénat Wendel, sous le prétexte qu’il s’agissait d’une famille descendante des maîtres de forges qui ont tant fait souffrir le prolétariat de Lorraine et d’ailleurs…
Sauf erreur, je n’ai pas lu grandes protestations dans une presse pourtant vétilleuse lorsqu’il s’agit de la question des origines.
Mais c’est ainsi, on peut moquer impunément les origines aristocratiques d’un vicomte du bocage vendéen, qualifier sans grand dommage un avocat général de « traître génétique » en raison du passé collaborationniste de son père, dès lors que les rôles de salauds et de héros de service ont été distribués à l’avance.
En revanche, si j’avais la funeste idée de reprocher à Catherine Tasca d’être la fille de son collaborateur de père, Angélo, si je rappelais avec un air entendu que Leïla Chahid est la descendante en droite ligne du grand mufti de Jérusalem, allié aussi créatif que zélé d’Adolf Hitler…
J’arrête. J’entends déjà les commentaires.
Autre sujet de la semaine : Hollande réaffirme le rôle de la France dans le rafle du Vel d’Hiv
Le nouveau président de la République a trouvé dimanche, globalement, les mots adéquats pour dire, en rupture avec son prédécesseur socialiste au passé et aux amitiés troubles, et la responsabilité de la France dans la déportation de ses juifs, et la grandeur de nombreux français dans leur sauvetage.
Bien plus, moi qui me suis toujours voulu dans le réel plutôt que dans le virtuel, moi qui crains tout autant l’hypermnésie post-shoatique dont certains se repaissent que l’occultation qui l’a longtemps précédée, moi qui me veux davantage encore soucieux de l’avenir des juifs vivants que du passé des juifs morts, moi qui n’ai jamais été la dupe de l’instrumentalisation à bon marché de la douleur juive d’hier, j’ai été sensible à ce propos présidentiel d’actualité : « il y a quatre mois (à Toulouse), des enfants mouraient pour la même raison que ceux du Vel’ d’Hiv’ : parce qu’ils étaient juifs ».
François Hollande aurait pu peut-être ajouter, quitte à froisser certains pisse-froid : « c’est toujours la même bête, toujours aussi immonde, seuls les poils ont changé ».
Le coût de cette observation zoologique aurait été négligeable au regard du bénéfice enregistré dans le domaine de la morale politique.
© Gilles William Goldnadel
L’article peut être consulté sur le Blognadel
Monsieur, en ce qui concerne le rencontre entre M. Thierry Peugeot et M. Arnaud Montebourg : Pourquoi M. Thierry Peugeot était-il d’accord d’aller à Bercy ? Pourquoi ils ne se sont rencontrés en lieu neutre ? Quelqu’un comme lui, fils d’une Algérienne musulmane devrait prendre cela comme faiblesse et infériorité acceptée.
Deuxièmement : En suivant le comportement de M. Arnaud Montebourg envers la PSA je crains qu’il ne soit en train de nuire en attaquant l’image de Peugeot pour l’évincer du marché en faveur de Renault.
Troisièment : Le comportement de Mlle Aurélie Filippetti envers la famille de Wendel est dans la ligne de refus de réalité comme la discussion il y a cinq ans sur le mécenat du Louvre. L’arrogance des intellectuels français de gauche et/ou nationalists est insurmontable. Mon article en allemand c’est pour ceux qui lisent la langue de Goethe.
Pour le discours du vel d’hiv, un peu plus de force que celui de Chirac mais c’est quand meme Chirac qui a fait le plus grand pas. Restent les mots ….
C’est comme pour les condamnations apres les attentats; c’est à celui qui condamnera de la manière la plus forte. Beaucoup de sémantique finalement pour du consensuel.
En esperant que cela ne serve pas d’alibi pour de futures et tres probables critiques, condamnations d’Israel et décisions propalestiniennes
Et bien pour une fois, je ne serai pas totalement d’accord avec votre propos. François Hollande a imité Jacques Chirac et traîné dans la même boue les collaborationnistes vichystes et les français qui se battaient aux côtés des alliés, les résistants qui combattaient l’occupant et tous ceux qui ont caché et protégé des milliers de nos compatriotes israélites pendant la guerre. Non ! je ne me reconnais pas dans les propos de FH. Ce n’est pas la France qui a commis l’innommable et l’abominable crime de la raffle. C’est une poignée de salauds, le plus souvent issus de la gauche d’avant-guerre, inféodés à l’occupant qui se sont vautrés dans la collaboration.
C’est d’ailleurs pour cette raison que ce sont ces mêmes salops qui impliquent la France…
Tout à fait vrai, et il est frappant de remarquer que tous ces escrocs sont fils ou petits fils des socialistes qui ont collaboré : La liste figure partout.
Leur comportement est abject. C’est typique de l’immoralisme philosophique de cette gauche glandesque qui cherche des raisons subtiles lui permettant de justifier ses turpitudes, ses vices, ses moeurs contre nature (cf Michel FOUCAULT qui est le pape de cette gauche philosophique…)
Je pense que Hollande n’aurait pas du amalgamer l’ensemble des Français lorqu’il affirme péremptoirement que la France est coupable.
En fait la coupable ce n’est pas LA france, mais UNE certaine France, celle de la collaboration et du pétainisme. Ne pas l’avoir dit est un manque de considération envers les justes, les Français qui, au péril de leur vie ou de leur liberté, ont sauvé des Juifs.
Dommage que vous n’ayez pas une vidéo du discours de Hollande , vous auriez pu vous apercevoir que dans la tribune des “ministrées”certain baillaient aux corneilles et ne pouvaient pas cacher leur indifference profonde à un tel rappel de l’histoire….
Après avoir fait un dieu de Mitterrand (le roi des collabos avec son pote Bousquet), il n’a pas manqué de culot de prononcer un discours sur cette monstruosité, il est vrai que la maladie d’Alzheimer touche principalement les socialos.
Et je ne sais pas si vous avez remarqué, en parlant d’Alzheimer, Chirac va beaucoup mieux depuis qu’on a oublié son procès.
Maître Goldanel dit vrai et bien .
Je rejoins l’analyse qui consiste à penser que certains en France ont été des justes.
Elle est bizarre cette gauche, non?
La rentrée va être bien. Vous verrez.
Certains vont ( enfin) comprendre leur douleur.
“j’ai été sensible à ce propos présidentiel d’actualité : « il y a quatre mois (à Toulouse), des enfants mouraient pour la même raison que ceux du Vel’ d’Hiv’ : parce qu’ils étaient juifs ».””
oui oui oui celà dit nous sommes en 2012 et rapporter le drame de toulouse à l’époque du vel’ d’Hiv est un raccourci trop facile,celà évite à hollande et son gouvernement de parler des véritables causes et auteurs, de ces crimes antijuifs……
Et pourquoi??? parce qu’une bonne partie des socialos (politiques et médias) ont toujours eu du mépris envers Israël et sont donc maintenant confrontés aux conséquences de leur propre attitude…
c’est carrement indécent de voir une duflot¨ou d’autre participer à cette commération connaissant leur position pro-palestinienne et délégitimateur d’Israël…
Je ne peux que souscrire à vos propos.
La phrase de Hollande a le mérite de la clarté et elle était nécessaire. Il est temps que les Français, tous les Français, y compris ceux qui ont résisté, regardent en face ce drame épouvantable de la Shoa et prennent leur part de la responsabilité collective de la France.
J’ai trouvé la sortie de Guéant pathétique et ses arguments, bornés. Son invective du Président – faisant procès à Hollande d’aimer Vichy (“nous n’aimons pas la même France”) – est d’une insigne bassesse, la bassesse de l’insulte.
je parle bien sûr d’Henri Guaino, pas de Claude Guéant !
Sorry !!!!
Et bien moi je trouve normal la réaction de Guéant et Guaino.
En ce qui concerne le drame, les français et surtout les français résistants n’ont pas de leçon à recevoir des victimes qu’ils ont protégé, c’est plutôt très mal poli de la part des victimes.
En ce qui concerne Hollande c’est un démago malhonnête à la fois victime et bourreau comme tous les socialistes.
Dont on dit que le père était un pétainiste ?
1. Concernant PEUGEOT :
Je ne sais de quelle manière l’État peut être amené à faire jouer le cours d’une action en Bourse, mais à mon avis il le peut. Or il s’avère que l’action PEUGEOT a justement dégringolé de manière catastrophique la semaine dernière, 2 jours après l’annonce du licenciement de 8 000 personnes, et M. PEUGEOT craignait une OPA.
Si effectivement c’est une manière de guillotiner une famille qui a trop d’argent, HOLLANDE ne fait pas dans la dentelle !
2. Concernant le discours de HOLLANDE au VEL d’HIV :
Si l’on peut certes saluer le discours de HOLLANDE, il ne fait se calquer dans celui de CHIRAC. Quand on sait qu’aujourd’hui c’est l’antisionisme qui a pris le rôle de l’antisémitisme d’antan, il aurait effectivement pu ajouter le mot antisionisme au mot antisémitisme.
Personnellement je pense qu’il avait en plus 2 objectifs : le premier renouer des liens avec la Communauté Juive qui l’a boudé dans les urnes et deuxièmement rentrer dans l’Histoire comme CHIRAC.
Qu’ils aillent tous en enfer ces gochos !!
Pleurer sur les juifs morts d’il y a + de 60 ans et pleurer sur les juifs morts au 20ème et 21èmeS c’est trop facile ! Ok pour la commémoration mais que font-ils pour tous ceux qui se font insulter, cracher dessus et agresser ?? et pourquoi ne pas nommer l’engeance responsable de ces crimes comme ils nomment ceux qui ne sont pas musulmans ? Quelles condamnations leur infligent-ils !
La coupe est pleine … Il n’y a plus de place pour le mutisme intolérable et injuste, pour l’hypocrisie insupportable !!