–
–
Michel Garroté – Ne le prenez pas mal. C’est juste un peu d’humour. Avec la crise actuelle, un métier est redevenu très en vogue : économiste de bistrot. En effet, au troquet, on parle désormais plus de pognon que de sexe ou de sport. Etudiants, chômeurs, piliers de bistrot et benêts de tout poil rivalisent à coup de solutions économiques miraculeuses ou de scénarios catastrophistes. Le foot et le cul n’arrivent plus qu’en seconde et troisième « position », si j’ose écrire. Au fond, si vous tirez trois chopes dans une gargote en notant les commentaires économiques que vous entendez autour de vous, alors vous avez de quoi publier un éditorial puissant dans ‘The Economist’, dans le ‘Wall Street Journal’ ou dans le ‘Financial Times’.
A ce propos, Gonzalo Maier, dans le journal hispano-américain ‘Qué Pasa’, écrit avec humour (extraits adaptés) : Pour faire une grande carrière en tant qu’économiste de comptoir (figure éminemment représentative du XXIe siècle), la recette est assez simple : se tenir au courant des actualités, commander une bière et être parfaitement convaincu d’en savoir plus que les hommes politiques et les économistes. Après avoir tenté de prendre la place des philosophes, les économistes ont fini par reprendre à leur compte la logique du sport et par imiter les entraîneurs de foot : vers le milieu de la semaine, ils donnent une conférence de presse dans laquelle ils s’excusent de ne pas être à la hauteur des attentes et, presque involontairement, ils s’assurent la victoire le week-end suivant.
–
–
Depuis quelque temps, et quand on lit depuis près de trois ans la même histoire dans des journaux comme Libération ou Die Zeit, on ne s’étonne plus de se retrouver dans une conversation dont l’un des participants évoque la “prime de risque” (le différentiel des taux d’intérêt sur les emprunts d’Etat), avant qu’un autre brandisse la menace bien réelle des “obligations pourries” pendant qu’au fond du bar, en train de se soûler, un autre encore assure que “seule une Banque centrale européenne forte et déterminée pourra sauver l’euro”. La scène, qui n’est pas sans rappeler les sketchs absurdes des Monty Python (la troupe d’humoristes britanniques), se répète ces derniers temps aussi naturellement que l’habitude de reprocher à Claudio Borghi (l’entraîneur de l’équipe nationale de football chilienne) les joueurs qu’il sélectionne à chaque nouveau match.
–
–
Cette popularité acquise par l’économie auprès de ceux qui, jusque-là, parlaient télévision, politique ou sport, doit beaucoup à l’ampleur de la crise de l’euro, mais aussi au bon vieux schéma traditionnel des bons contre les méchants (en l’occurrence, Europe du Nord contre Europe du Sud) et à des personnalités clés comme Paul Krugman, économiste barbu, Prix Nobel 2008 et auteur dans The New York Times d’une chronique qui vous accroche parfois comme une bonne série télé. Paul Krugman est un homme qu’on aime bien, en tout cas en Europe, parce qu’il dit que dépenser c’est bien, et que toute cette crise c’est essentiellement la faute des banquiers. Il le répète à l’envi dans sa chronique, régulièrement reprise par des quotidiens espagnols, néerlandais ou anglais, mais aussi, comme si ça ne suffisait pas, dans son dernier livre ‘End this depression now !’ (à paraître en français).
–
–
Ses articles suscitent généralement plusieurs milliers de commentaires, et ses idées ont le don d’enflammer les conversations les plus informelles comme les pétards au réveillon du jour de l’An. Et puis Paul Krugman, c’est un peu l’anti-Angela Merkel : tandis que la Chancelière allemande est la voix de l’austérité et de la prudence, l’économiste appelle à dépenser plus et adoube, bon gré mal gré, l’axe dont François Hollande a pris la tête. Evidemment, le succès de l’économie de comptoir ne s’explique pas seulement par le talent d’un ou deux éditorialistes. Il est vrai aussi que, ces derniers temps, les pages Economie des grands médias européens tiennent de plus en plus du feuilleton vénézuélien. Il y a quelques semaines, le traitement de la hausse de la prime de risque par le quotidien espagnol ‘El País’ ressemblait fort à une retransmission en direct de la finale de Roland Garros, et, à en croire les reportages de la télévision italienne, le dernier sommet susceptible de sauver l’euro devait avoir pour héros Luke Skywalker et Darth Vador.
–
–
Les gars du genre de Paul Krugman (avec un sens certain du spectacle, du drame, et rappelant la vieille morale démocrate) se présentent en effet comme de parfaits compagnons pour aller se prendre une bière bien fraîche et se caler dans un fauteuil en observant l’Europe avancer à petits pas vers le précipice. Car, on le sait, la réalité est toujours moins passionnante que les infos. Dans la rue, la vie continue cahin-caha, et les gars du coin commandent la dernière bière pour finir de refaire un monde qui en a bien besoin, conclut Gonzalo Maier.
Michel Garroté
Rédacteur en chef
Reproduction autorisée avec mention de www.dreuz.info
–
–
A lire ou à relire: “Krugmenistan vs. Estonia”.
http://www.businessweek.com/printer/articles/62798-krugmenistan-vs-dot-estonia
Krugman, l’homme du cercle très carré, passe vraiment pour une pantoufle, car il a tout faux!!!
” les pages Economie des grands médias européens tiennent de plus en plus du feuilleton vénézuélien.”
Excellent !
On peut y ajouter les communiqués sur la bourse, un véritable bourrage de crâne, pour qui ? Vous pensez vraiment que les boursicoteurs écoutent ces mensonges diffusés au quotidien par les medias mainstream ?!
çà http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2012/08/06/97002-20120806FILWWW00228-zone-euro-le-moral-reste-en-berne.php ou le bistrot, c’est pareil…
C’est vrai que ce n’est vraiment que dans les bistrots que l’ont dénonce Wall Street, Goldman Sacks et consorts qui dérégulent, inventent des produits mafieux, financent des projets illégaux, mettent le monde à sac, tout en faisant croire que l’économie est une science, appuyés par des experts attitrés des sympathiques médias et leur table de discussion…
Entre le bistrot et le cirque bank-marchés-médias, je choisis le premier.
J’encourage d’ailleurs tout un chacun de se trouver un petit lopin de terre et d’y cultiver ses légumes, ça va leur faire drôle…
Dans les bistrots, on devrait plutôt critiquer le socialisme et la pauvreté dans lequel celui-ci tient et maintient les gens au lieu de délirer sur les opérations boursières encouragées par l’état qui n’a jamais assez et ne sait qu’inventer pour confisquer toujours plus. C’est pas parce qu’il y aura moins à manger qu’on aura moins faim. L’état a entretenu des générations à ne rien faire en empruntant d’une part et en encourageant un capitalisme de copains (“crony capitalism”), càd. un système de profiteurs qui n’a de capitaliste que le nom, d’autre part. Il s’agit d’un capitalisme de façade. Sinon, le capitalisme est de très loin le moins mauvais de tous les systèmes économiques, que la France dans ses délires égalitaristes mensongers le veuille ou non.
La réponse à la crise est l’annulation des dettes et l’arrêt de l’euro (ce dernier ayant entrainé l’autre)
http://lecercle.lesechos.fr/economie-societe/politique-eco-conjoncture/politique-economique/221151772/defaut-massif-dette-publiq
La solution est juive et c’est évidement celle que j’avais donné sans le savoir comme d’hab !
Idem toutes mes affirmations sur la nuisance du capital dans l’économie parfaitement prise en compte dans le judaïsme avec la redistribution des cartes obligatoire afin d’éviter les effets “familles possédantes”……stérilisant tout (en l’occurrence actuellement ce sont nos retraités européens endetteurs sur les dos des jeunes depuis les années 70 et qui conservent leur capital garanti en euros au lieu de le perdre au profit des jeunes sous forme de lire et autre pesetas)…
Dommage, le petit noir devient trop cher ( c’est tout ce que je buvais étant VRP) !
En fait le vrai problème est l’euro car c’est lui qui a généré des dettes qui se seraient traduites normalement par l’inflation des pays gérés “à la méditerranéenne”. Avec l’euro les dettes ne font que s’accumuler au lieu de de se résorber avec l’inflation.
Évidement il y a eu une inflation ! mais uniquement celle qui a dépossédé les travailleurs, les jeunes et leur avenir.
C’est à dire celle de l’immobilier et celle des parasites (services non indispensables comme le petit noir).
=>Les pays du sud a cause de l’euro ont connu une cote d’azurisation de l’économie (favorisé par l’afflux de captieux tueur garantis “par la monnaie commune”
La monnaie stable avec une mauvaise gestion que permet l’euro dépossède les pauvres au profit des possédants et fini par flinguer l’économie.
Les suisses en sont conscients puisqu’ils entravent l’acquisition immobilière par les étrangers et font exprès de faire baisser leur monnaie.
Je vous fais grâce du pauvre village de pêcheurs et du gringo qui flingue tout.
Ce que je vous écris là, vous le lirez couramment dans quelques mois ou quelques années.
Je ne fais que l’écrire pour qu’Israël se garde des fléaux qui ont cuit la zone euro au moment ou on a une avance de pnb d’un an grâce au gaz.
Tant pis pour l’Europe toujours arrogante et vraiment nullissime au niveau économique.
“c’est la faute des americaing” comme on dit à Toulouse….