Publié par Michel Garroté le 21 août 2012

Sarkonage le retour

Michel Garroté – « Vous n’entendrez plus parler de moi », avait menti Sarkozy lors de sa défaite en mai. Je n’y ai pas cru une seule seconde. Comment aurais-je pu y croire, de la bouche d’un individu qui pendant cinq ans a dit tout et son contraire ? Du reste, en août, le « disparu à jamais » est réapparu pour inciter à la guerre contre la Syrie. En matière d’inutile maladresse, seul lui pouvait pousser le bouchon aussi vite et aussi loin. Mais au-delà du cas Sarkozy, force est de constater que toute l’UMP, et pas seulement l’ex-président, donne l’impression désagréable de flirter avec la sottise et l’aveuglement.

J’ignore combien de responsables de l’UMP rêvent d’être élu en 2017. Je note que l’air de rien, Sarkozy s’y prépare déjà. Je constate que ni Copé, ni Fillon ne font l’unanimité. Je découvre que NKM – qui avait assez clairement suggéré son intention d’être candidate en 2017 – propose désormais la candidature, dans cinq ans, de Sarkozy. Si l’UMP continue sur cette voie jusqu’en 2017, elle contribuera fortement à la réélection de Hollande pour un deuxième quinquennat. Ce qui renverra la victoire de l’UMP à 2022 dans le meilleur des cas.

A ce propos, le magistrat Philippe Bilger écrit sur son blog (extraits ; voir lien en bas de page) : « Avec quel effarement doit-on relever que “l’UMP réclame Nicolas Sarkozy” et qu’une NKM, tout en déplorant “un très grand vide à droite”, déclare que Sarkozy est “la référence à droite” alors qu’il a vidé celle-ci de sa substance en l’engageant sur des chemins douteux lors de la dernière campagne présidentielle et que surtout il l’a fait perdre. Que faudra-t-il pour que la droite nostalgique de Sarkozy se réveille et cherche ailleurs des raisons d’espérer ? ».

Philippe Biger : « Dans un monde politique cohérent, la défaite nette d’une omnipotence présidentielle comme celle de Sarkozy durant cinq ans n’aurait dû entraîner qu’un rejet logique, l’invention d’une stratégie renouvelée et la quête d’un leader ni usé ni ingérable. Par quelle fatalité l’UMP – ou est-elle si pauvre en chefs de rechange ? – serait-elle contrainte de faire du neuf avec de l’ancien ayant de surcroît tourné au fiasco ? Serait-elle – je n’ose l’hypothèse – le parti le plus sot et aveugle dans notre République ? Etre défait à l’élection présidentielle serait-il le signe éclatant et paradoxal du caractère irremplaçable d’une personnalité politique ? ».

Philippe Biger : « L’UMP est clairement masochiste. Cette inaptitude à dégager à droite d’autres chemins et à regagner les nombreux déçus du sarkozysme est d’autant plus dommageable aujourd’hui que François Hollande, pour ceux qui l’ont fait élire sans être socialistes, révèle moins des limites qu’il ne suscite des doutes. Recherche désespérément une nouvelle droite. Elle est facile à trouver. Celle de 2007 est encore toute fraîche, emmaillotée dans ses promesses. Elle est pure, elle n’a pas servi », ajoute Philippe Biger.

Michel Garroté

Rédacteur en chef

Reproduction avec mention www.dreuz.info

http://www.philippebilger.com/blog/2012/08/la-droite-est-elle-masochiste-.html

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