Bien que j’aie travaillé dans le cinéma et que j’aie enseigné son histoire pendant des années à l’université, je parle peu de cinéma dans mes textes. Je n’en parle en fait que lorsqu’un film est porteur d’un sujet important, ou, mieux encore, lorsqu’il s’agit d’un grand film. Les grands films étant rares, j’en traite rarement. Je pense utile d’attirer l’attention sur un grand film. Ce grand film est The Dark Knight Rises de Christopher Nolan.
Non seulement The Dark Knight Rises est, esthétiquement parlant, un chef d’œuvre, mais c’est un film dense, profond, qui donne à penser et offre des repères, et c’est un film conservateur.
Il vient achever ce qui constitue une trilogie, Et c’est en fait les trois films qu’il faudrait voir successivement pour en percevoir la cohérence et pour pleinement déchiffrer celle-ci.
Dans le premier film, Batman Begins, Nolan pose la démarcation entre le bien et le mal, souligne ce qui advient quand le relativisme et les repères éthiques s’estompent. Le droit n’est plus à sa place, la corruption monte, le crime n’est plus puni, les criminels sont traités comme des victimes et les victimes sont réduites au silence.
Le personnage central, Bruce Wayne, voyant que l’assassinat de ses parents n’est pas puni d’un châtiment à la hauteur du crime s’égare dans le relativisme et l’univers du crime jusqu’au moment où il trouve quelqu’un qui se propose de lui enseigner les moyens de rétablir l’ordre et le droit. Il reçoit l’enseignement, mais discerne que celui qui lui a enseigné ces moyens a glissé vers une vision totalitaire de l’ordre et s’est éloigné du droit, rompant ainsi le principe selon lequel ordre et droit doivent être indissociables pour qu’une société soit libre. Il décide alors de briser, partir, et utiliser les moyens qui lui ont été enseignés au service des fins pour lesquelles ils étaient initialement prévus.
Il devient une force de justice transcendante, un symbole, et il choisit délibérément cette dimension symbolique ; il n’est pas un être humain. Il doit être autre chose qu’un être humain. Il choisit la chauve-souris parce qu’il a eu dans son enfance une frayeur causée par les chauve-souris et parce que cette frayeur des chauve-souris a fait qu’il s’est considéré comme responsable de la mort de ses parents. Il doit vaincre la peur pour rejoindre la transcendance, et il doit vaincre une peur ancrée en lui. Il vainc la peur ancrée en lui et rejoint la transcendance. C’est là la thématique de Batman Begins.
Dans The Dark Knight, le personnage du Batman se trouve confronté à un criminel absolu, un homme qui est tout à la fois l’incarnation parachevée du mal et de l’esprit de destruction, un homme qui entend démontrer que rétablir l’ordre et le droit est impossible, et qui entend détruire absolument l’ordre et le droit. Cet homme, le Joker, s’appuie sur la corruption toujours prête à renaître, sur la fragilité humaine, sur la manipulation des foules. Le Batman pense trouver en un procureur un homme non corrompu qui pourrait, dans la dimension humaine et dans celle de la société, incarner le retour à l’ordre et au droit. Le Joker s’acharne dès lors sur cet homme et parvient à lui faire perdre ses repères éthiques. Le Batman parvient à vaincre le Joker. Le procureur est tué. Le Batman choisit de préserver l’image du procureur et d’endosser les crimes qu’il a commis après avoir perdu ses repères éthiques. Il entend préserver l’idée qu’il a existé un homme incarnant le retour à l’ordre et au droit, au fins que cet homme puisse servir d’exemple. Le symbole de justice transcendante peut s’effacer. Le Batman peut même devenir un bouc émissaire et prendre sur ses épaules les errements provoqués par le Joker. L’ordre et le droit semblent rétablis.
Dans The Dark Knight Rises, une nouvelle menace survient, comme pour rappeler que le mal ne cesse jamais de rôder et de faire irruption.
Le mal, cette fois, prend l’apparence d’un terroriste nihiliste et fanatique, un être qui est tout à la fois vecteur d’une destruction absolue et du fonctionnement totalitaire qui conduit vers cette destruction absolue. Ce terroriste nihiliste prend pour cible primordiale la finance et le capitalisme, et vient occuper Wall Street. Il libère les criminels et incite la population à vivre dans l’instant, sans règles, parce qu’il n’y a pas d’avenir sinon un néant apocalyptique. Il obtient le renoncement de la plupart de ceux censés incarner l’ordre et le droit. Il organise un tribunal révolutionnaire semblable à celui qui existait au temps de la Révolution Française sous la terreur. Il dispose de complices parmi des capitalistes sans éthique qui s’imaginent pouvoir utiliser le mal pour parvenir à leurs fins, et il élimine ces capitalistes, qui n’ont été que des idiots utiles au mal. Il dispose de compagnons de route que séduit l’idée de dissoudre l’ordre et le droit et de s’en prendre à la finance et au capitalisme, mais les compagnons de route discernent à quel engrenage effroyable ils ont contribué : l’incarnation de ces compagnons de route est une voleuse aux allures de Catwoman.
Il se révèle que le terroriste nihiliste est au service de la fille de celui qui a enseigné au Batman les moyens de rétablir l’ordre et le droit, et a glissé vers une vision totalitaire. Le Batman revient. Il discerne que, comme le dit le policier qui s’est tenu à son côté depuis le commencement, la ville a besoin du Batman. Il vainc le terroriste nihiliste et la vision totalitaire qui a failli anéantir la ville. Il s’efface et disparaît. Il laisse l’image d’un sacrifice ultime et de la transcendance inhérente à ce sacrifice ultime. Il laisse l’idée que l’ordre et le droit impliquent qu’on regarde vers la transcendance et qu’on se batte pour qu’existent l’ordre et le droit. D’autres que lui pourront regarder vers la transcendance. Il se trouvera, si le mal revient, et il reviendra, des hommes pour se battre, et pour répondre, si nécessaire, à l’impératif que le Batman revienne.
Il y a dans The Dark Knight Rises, et dans la trilogie en son ensemble, une tonalité burkéenne. L’idée que l’ordre et le droit constituant une société conforme à ce que John Locke définit dans son Second Traité de gouvernement comme la règle du droit (rule of Law) ne peut fonctionner et assurer les droits naturels des êtres humains et la liberté qui en découle que si une référence à des valeurs plus élevées vient fonder la règle de droit et légitimer les droits naturels.
Il y a l’idée que l’ordre et le droit ne durent et n’assurent la liberté que si une vigilance constante est exercée pour que vivent la règle du droit et les droits naturels, que si non seulement les idées de bien et de mal sont présentes, mais que l’on doit parfois se battre pour que le bien triomphe du mal.
Il y a l’idée qu’il existe, dans le contrat social qui relie les membres d’une société entre eux un grand contrat qui renvoie aux valeurs plus élevées.
Il y a l’idée que les hommes de bien doivent se donner les moyens de combattre le mal, de préserver le grand contrat et les valeurs plus élevées, et de rappeler la transcendance.
Il y a le rappel de ce qu’est l’état de droit lockéen, de ce qu’Edmund Burke souligne dans ses Réflexions sur la Révolution de France, de ce qui constitue l’essence du conservatisme américain.
Ce qui doit être conservé dans le conservatisme américain, c’est tout cela, le grand contrat et les valeurs plus élevées inscrites dans la Déclaration d’indépendance, la Constitution et le Bill of Rights.
Ce qui doit être conservé c’est la liberté et le capitalisme dans le cadre constitué par le grand contrat et les valeurs plus élevées. Le personnage du Batman est l’incarnation de l’éthique du capitalisme, car c’est un capitaliste, un entrepreneur issu d’une famille d’entrepreneurs.
Ce qui ne doit jamais être oublié, c’est la persistance du mal, qu’il vienne par le relativisme, la corruption, le crime, le terrorisme, les tentations totalitaires.
Dans The Dark Knight, les références au 11 septembre étaient très claires. Dans The Dark Knight Rises, les allusions à Occupy Wall Street sont très claires aussi.
Dans une époque où, aux Etats-Unis, gouverne un homme qui défait peu à peu les repères du bien et du mal, qui use de la corruption et du relativisme, et qui incarne tout ce contre quoi le conservatisme américain n’a cessé de mettre en garde, la trilogie de Christopher Nolan (et en elle The Dark Knight Rises) viennent constituer un rappel.
Une phrase souvent citée, et trop peu comprise d’Edmund Burke est : « Pour que le Mal triomphe, il suffit que les hommes de Bien ne fassent rien ».
Des films comme The Dark Knight Rises montrent que le conservatisme américain vit. Des hommes de bien feront-ils quelque chose ? Je le souhaite. L’Amérique et le monde ont besoin de l’esprit du Batman.
Reproduction autorisée, et même vivement encouragée, avec la mention suivante et impérativement le lien html ci dessous :
© Guy Millière pour www.Dreuz.info
j’ai une bonne nouvelle, Christopher nolan est le producteur de the man of steel, le nouveau superman qui sortira en 2013. à l’image des Batman ce film promet d’être excellent . la bande annonce est déjà visible, ça a l’air vraiment bien
“Le mal, cette fois, prend l’apparence d’un terroriste nihiliste et fanatique, un être qui est tout à la fois vecteur d’une destruction absolue et du fonctionnement totalitaire qui conduit vers cette destruction absolue. Ce terroriste nihiliste prend pour cible primordiale la finance et le capitalisme, et vient occuper Wall Street. Il libère les criminels et incite la population à vivre dans l’instant, sans règles, parce qu’il n’y a pas d’avenir sinon un néant apocalyptique. Il obtient le renoncement de la plupart de ceux censés incarner l’ordre et le droit. Il organise un tribunal révolutionnaire semblable à celui qui existait au temps de la Révolution Française sous la terreur. Il dispose de complices parmi des capitalistes sans éthique qui s’imaginent pouvoir utiliser le mal pour parvenir à leurs fins, et il élimine ces capitalistes, qui n’ont été que des idiots utiles au mal. Il dispose de compagnons de route que séduit l’idée de dissoudre l’ordre et le droit et de s’en prendre à la finance et au capitalisme, mais les compagnons de route discernent à quel engrenage effroyable ils ont contribué…”
C’est exactement ce que vit actuellement le monde occidental.
Ah, Guy, vous me donnez envie de le lire, ce film.
Cher Monsieur Millière,
Je reprends la lecture de Dreuz à l’instant et je suis ému par la perfection de votre texte, de tout votre texte. La première phrase qui m’a sauté aux yeux est celle-ci: “Dans le premier film, Batman Begins, Nolan pose la démarcation entre le bien et le mal, souligne ce qui advient quand le relativisme et les repères éthiques s’estompent. Le droit n’est plus à sa place, la corruption monte, le crime n’est plus puni, les criminels sont traités comme des victimes et les victimes sont réduites au silence”
Avant de vous lire, ce matin à 10h37 j’écrivais une réponse à Rosaly sur votre site et je disais cela: “Moi je réponds d’abord à une échelle des valeurs personnelles, celle des droits naturels, avant de poser un acte. Il y a ce que l’on peut faire et ce que l’on ne peut pas !
J’aime l’argent, comme tout le monde, mais je ne suis pas à vendre et je méprise les corrupteurs et les corrompus. La politique c’est d’abord le mensonge et la corruption, JF Kahn l’a écrit, d’autres aussi.”
Nous défendons, tous les deux la nécessité du respect absolu de la frontière entre le bien et le mal. La dérive de nos pays vient de cela, l’abscence de clarté entre les valeurs et les non-valeurs qui conduit justement aux dérives de nos démocraties où tout reste permis, malgré un langage quelquefois contraire.
Cela porte un nom; l’inversion des valeurs.
Cordialement
ATB
Grand film par son message sans aucun doute, grand film par son esthétique, là encore, sans aucun doute (mais existe-t-il un film américain qui ne soit parfait esthétiquement ?).
En revanche, je n’irais pas jusqu’à dire qu’il s’agit du chef d’oeuvre annoncé.
Premièrement, si les situations décrites sont profondes et subtiles, ça n’est pas toujours le cas des dialogues et du jeu des comédiens (à part Christian Bale qui est à l’heure actuelle le meilleur acteur de la planète).
Secondement, si le film ne contient pas de défaut objectif, il y a quelque chose qui empêche qu’il me prenne aux tripes.
Tout est bien en place, tout fonctionne et rien n’est mauvais, mais il manque le petit truc qui fait la différence entre le grand film et le chef d’oeuvre.
Cette petite chose qui fait que dans un chef d’oeuvre, le tout est supérieur à la somme de ses parties.
Il faut néanmoins courir le voir car il s’agit du film de l’année.
Hum… je crois savoir quel film je vais aller voir prochainement. Et même dès ce week-end, je pense
J’ai une meilleure nouvelle, l’Amérique et le monde ont besoin de Jésus Christ et il est déja là depuis 2000 ans. Il faut juste lui prêter attention et le prendre au sérieux.
Cher M. Millière, je souscris totalement à votre analyse ! Vous avez synthétisez d’une manière brillante ce que j’ai pu ressentir au cours du visionnage du film il y a de ça 2 jours.
Je pensais naïvement me divertir et me changer les idées en allant voir The Dark Night Rises. C’était sans compter sur le talent exceptionnel dont fait preuve Nolan. Son œuvre de fiction fait écho au monde réel d’une manière retentissante.
Je n’ai pu m’empêcher d’entendre le discours socialiste à travers les propos de Bane, le terroriste nihiliste ; tel une Taubira pervertissant la justice, inversant les valeurs et semant le chaos…
Vous ressortez de la salle vidés ou galvanisés, c’est selon, mais avec la conviction qu’un Batman fait cruellement défaut au monde d’aujourd’hui.
Merci pour cet article. Voilà 3 films que je vais savourer.
Il y a tellement de films qui passent leur temps à “nous” démolir et à flatter tout ce qui n’est pas “nous”. “Nous” avons toujours le mauvais rôle. Insidieusement ou caricaturalement.
Bravo pour l’analyse de cet excellent film qui sera prochainement sur les ecrans, je ne vais pas souvent au cinema mais la je vais faire un effort et pour paraphraser votre citation:
d’Edmund Burke est : « Pour que le Mal triomphe, il suffit que les hommes de Bien ne fassent rien ».
le monde est dangereux à vivre ! Non pas tant à cause de ceux qui font le mal, mais à cause de ceux qui regardent et laissent faire » (Albert Einstein)
C’est exactement la situation que nous vivons aujourd’hui ou les dirigeants qui nous gouvernent regardent ailleurs et inversent toutes les valeurs morales, vite un messi à defaut de Batman .
Je ne peux que marquer mon accord sur toutes les réflexions visant à dénoncer l’inversion des valeurs et la lâcheté des hommes politiques actuels. Cela étant chacun d’entre nous porte en lui une part de responsabilité car le message des générations qui nous précèdent (la parole du Livre – de la Torah – ) n’a pas été suffisamment bien transmis par notre génération aux jeunes d’aujourd’hui, par paresse, indifférence, confort ou attrait démesuré de la science et de son invitation au progrès sans limite. J’invite tous les lecteurs et lectrices à lire à ce sujet l’ouvrage très pertinent de CATHERINE CHALIER – TRANSMETTRE DE GENERATIONS EN GENERATIONS. Il y a matière à réflexion pour renverser la tendance actuelle afin de transmettre le goût (taam) de la VIE à la jeunesse qui héritera du chaos moral dans lequel nous nous trouvons
Beau parallèle de Guy Millière, entre un personnage tiré tout droit des DC Comics et le monde réel avec tout ce que cela peut nous enseigner comme craintes et espoirs pour l’avenir.
Voici il y a quelques mois de cela, la maison Marvel a décidé de faire mourir Peter parker alias Spider man pour faire incarner désormais le personnage par un jeune d’origine afro américaine. Ce choix, de l’aveu même de l’éditeur vient en grande partie de l’élection de Barack Obama, vécue comme un “progrès”. Pourtant grand fan de l’homme araignée durant ma jeunesse, nous ne pouvons qu’espérer que Batman soit celui qui inspire le monde à venir…
Hallucinant O_o
En même temps, ai-je le droit d’ironiser qu’ils ont choisi pour se faire le super-héros le plus geignard de l’univers Comics ?
PS : je recommande à tout le monde la lecture de la version papier du “Dark Knight“, c’est un bijou d’analyse cruelle de notre société. Bien que pas forcément fan de tous les styles graphiques utilisés par les différents illustrateurs des 4 tomes regroupés dans cette intégrale, je l’ai plusieurs fois relu avec plaisir, tout en n’oubliant pas qu’elle a été écrite en 1986, et qu’elle était donc cruellement visionnaire.
Wouahhhhh!
Quel plaisir de vous lire Mr.Millière!!
J’ajoute au commentaire de Laurent que, depuis quelques temps, les héros Marvel sont gays ou lesbiennes, les super-héros masculins s’embrassent dans les comics, se rejoignent au lit (voir le dernier numéro d’Avengers en France)…
De même, W a été pilonné par la “maison des idées” (surnom de Marvel) avec notamment le fait que Norman Osborn , un moment dépositaire d’un pouvoir énorme dans le monde Marvel (il dirigeait la sécurité nationale) ait été nommé par Bush et, évidemment, destitué par Obama.
Qu’il est loin le temps où John Romita dessinait un extraordinaire épisode de Spider-Man intitulé “11 septembre 2001” et qui se terminait par la riposte américaine contre le mal…
Monsieur Millière, autant j’apprécie vos engagements et analyses politiques, autant je suis en désaccord avec l’intitulé de votre article, aussi brillant soit-il.
Non personne n’a besoin de batman à moins d’êtres complètement aliéné. C’est bien parce que les hommes n’ont plus de vecteurs de valeurs qu’ils ont besoin de se plonger dans le virtuel de la fiction, c’est réducteur et dangereux à bien des égards. Cela devient un instrument de manipulation redoutable de la pensée.
Blah blah blah. Etudiez donc un peu ce qu’est le fictionnalisme.
Parfois les bonnes fictions sont parentes de valeurs millénaires.
D’ailleurs … D’où nous viennent ces « valeurs », si ce n’est de cette puissance symbolique de notre esprit, qui peut refleter une certaine réalité, comme uniquement le fruit idéalisé de nos élaborations mentales les plus saines, que l’on appelle vulgairement « fictions » ?
C’est bien triste de penser comme vous le faites.
Toute la spécificité de l’humain est d’accorder de la valeur au symbolique.
Sans ça, nous pouvons « retourner à la terre » … Il n’y a pas de « valeurs naturelles ».
La fiction est le représentant le plus équivoque de cette puissance que nous accordons au monde du symbole, qui joint avec tant de brio la dureté du concret avec l’idéalisme de l’abstrait.
Tout cela est éminemment politique … Non, que dis-je … La politique est éminemment fictionaliste.
Comme l a bien compris yehuda, batman est une metaphore et un symbole renvoyant a l ordre et le droit non dissocies renvoyant a la transcendance et au grand contrat qui fondent la possibilite d une societe libre. Metaphore et symbole ont toujours joue un role essentiel dans les civilisations humaines. L emergence de la pensee abstraite permet tout a la fois la demarcation entre la croyance et la connaissance, l emergence du symbolique, et la demarcation entre vrai et vraisemblable par laquelle l etre humain peut maitriser la difference entre le vrai et le faux, le juste et l injuste, le legitime et l illegitime.
Si vous voulez citer de bons films de super-heros americains, optez plutot pour la trilogie SPIDERMAN de Sam Raimi (largement superieur au Batman de Nolan) ou plus recemment XMEN (First Class) et THE AVENGERS
Vous devriez revoir the dark knight rises, apres avoir relu a tale of two cities de charles dickens, reflections on the revolution in france d edmund burke, et quelques textes de rene girard sur la bible et le role du bouc emissaire. Cela vous permettrait de mieux percevoir la richesse du film.
non je ne trouve pas the dark knight rises specialement interessant a revoir (des incoherences scenaristiques a la pelle, un jeu d’acteur en-dessous de la moyenne, des longueurs interminables, etc)
bien sur il aborde certains des themes que vous citez mais souvent d’une maniere tellement maladroite et manicheenne que ca en devient risible …(je n’ai vu strictement aucun lien avec l’oeuvre de Rene Girard et sa theorie du bouc-emissaire, alors la je pense que vous divaguez)
je ne retiens qu’un mechant assez charismatique et une jolie Catwoman…
je ne dis pas que c’est une daube mais je pense que le realisateur s’est plante (a des annees lumieres de son precedent film INCEPTION)
Pareil, un peu étonné de votre ton dithyrambique… Scénario à la fois étique et embrouillé (il faut le faire), jeu d’acteur très moyen, dialogues lourdauds et bourrés de platitudes, musique pompière, montage épileptique (ça fait un petit moment chez Nolan), invraisemblances à la pelle… Et ne cherchez pas l’émotion, elle est remplacée par un bon gros pathos bien dégoulinant…
Le pire, c’est que ce n’est même pas un mauvais film. Simplement un film très décevant. Et ça fait déjà quelques temps que Nolan pontifie et semble croire que l’art de la narration consiste à rendre compliqué ce qui est simple, au lieu que de rendre simple ce qui est compliqué. On est malheureusement loin de Memento et Insomnia…
Rien à dire par contre sur le fond (à part Girard, je ne vois pas le lien, si ce n’est la notion-même de bouc émissaire), que vous mettez assez justement en évidence.
Mais faire de ce Batman un chef-d’œuvre me dépasse.
Vous ne seriez pas un peu du genre à refiler le Nobel de littérature à Marc Lévy si ses “romans” étaient bourrés d’une tonalité burkéenne?
P.S. Si vous voulez voir un des meilleurs films de l’année, économisez sur Batman, et allez plutôt voir Elena de Zviaguintsev.
Pas encore vu the dark knight rises, mais le précédent, porte par l interprétation d exception de heath ledger (qui a fait du joker le plus grand méchant de l histoire du cinéma), était un très grand film. Enfin des films de super héros pour adultes !
c’est un moment exceptionnel quand un texte , un film, une œuvre artistique et intellectuelle rencontrent et fusionnent avec la réalité, avec nos émotions et nos sentiments
et surtout nous confortent dans la vision que nous avons de la prééminence de LA LOI sur les sentiments , cette LOI qui guide notre peuple, notre vie et qui est la colonne vertébrale de nos sociétés judéo-chrétiennes
Bof , Batman (bientôt B.atman?) n’est pas mon idole et il n’a même pas de superpouvoirs !
Je regarderai quand même le film quand il passera à la télé .
Et en plus il est très méchant avec Catwoman votre Batman !
Monsieur Millière, vous m’impressionnez! Votre érudition touche tellement de domaines, économie, droit, politique, cinématographie. Seriez vous un des derniers “humanistes”? Je vous lis depuis sans doute un an sur Dreuz et de jour en jour, je suis de plus en plus admirative de vos connaissances et de votre savoir. Merci de nous le faire partager.
How to stay positive and focused and not be fooled by Minitrue
“… let me be crystal clear: Romney/Ryan are going to win. I am as confident of that as I would be of Superman winning in a movie called “Superman”.
“Mitt Romney — and I can’t believe I am saying this — is damn good at what he’s doing. He is winning. And it’s not even going to be close, no matter what Erikson or Minitrue tells you.
Romney might not be dropping nuclear bombs on Obama or railing against him the way you might want him to…but Romney is humiliating Obama and bringing this would-be demigod down to Earth.
For crying out loud, in the last debate Romney compared Obama to his small children when they were lying, scheming little boys. Instantly, Obama appeared to be about three feet tall with a soggy diaper and a penchant for fibbing to get more cookies or juice boxes. Romney magically transformed the current president into a simpering child, with just one killer line that rang true to every family in this country that ever raised kids.
“And this is Romney just gearing up.
“I think the Paul Ryan/Joe Biden debate on the 11th is going to be the greatest night of television in human history. I remember how wonderful it was to watch Governor Sarah Palin smashed Biden to incoherent pieces four years ago…but this is going to be even worse for Democrats because Ryan is adorable. He’s handsome and disarming and looks like an Eagle Scout…and his mind is a steel trap that will poke holes in every ridiculous thing that Biden says. While I happen to like “Crazy Uncle Joe” on a personal level (and know him to be a good man, who’s just lazy and addled) I am going to enjoy seeing him beclown himself…with Ryan there to truly highlight his stupidity and the abject failure of the current administration. I have decided that the Ryan-Biden debate is honey baked ham worthy; a rare treat here at Buzzquarters that I reserve for only the most special of occasions where I have friends over and we watch something epic together and eat deliciously, sweet, ham and cheer for the good guys.
Oh, yes, seeing Ryan clean Biden’s ice-cream clogged-clock is indeed ham-worthy.
“Barack Obama has never been a master debater (just ask Reggie Love or Kal Penn about that).
Minitrue has built him up as “the greatest orator of our time”, but that was just a lie to sell this guy to the public when he had zero accomplishments to run on in 2008.
The weird truth is that Americans just enjoy listening to black preachers talk… and to that I say GO TO CHURCH if you want to hear some of that, or listen to Bishop T.D. Jakes on YouTube
(Reverend David Manning is fun to listen to as well…and you’ll learn all sorts of good things from him, trust me).
“For four years, Obama has been conditioned to live in a world where’s he’s never challenged and whatever strange things he utters gets accepted as reality. He has not been asked tough questions. He’s been coddled and worshipped as a demigod. He has not been called to task for anything, because everything bad that’s happened has been “Bush’s fault”.
All of that is over now, and Obama cannot suddenly transform himself into a serious contender for the presidency.
2012 is not 2008. The fad of hopeychange that pushed him into office is long since over.
“This is the part in a movie where the bad guys still think Superman’s locked in a kryptonite coffin somewhere, but the audience knows he’s been released and Lois Lane’s standing back giving the secret signals to others to just wait a few minutes and General Zod or Lex Luthor or whomever is about to get SMACKED AROUND HARD by a revved-up and unstoppable Superman.
“… I’ve said it before but will say it again here: Democrats only win when Republicans give up, like they did in 2008. That’s the biggest secret in American politics that Minitrue doesn’t want you to know.
If conservatives stay positive and motivated, the Left just can’t win because independents are drawn to positive energy and if conservatives show they’ve got a plan and are going to win…then independents jump on that bandwagon.
“… 30 days folks, and it’s all over. 30 days and the nightmare ends. 30 days and the Left is banished to the Phantom Zone again. Oh, they’ll be back…just like the villains in Superman movies who come back for the sequels. But we’ll beat them back into oblivion when that happens, too. With diligence and hard work we’ll keep these lunatics locked out of power for another 30 years and can start thinking about all the great things to come for this country once Barack Obama and the Left are removed from Washington and exiled to Hawaii where they can be as far away from most of us as possible.
Read more:
http://hillbuzz.org/daily-doom-antidote-the-right-attitude-to-have-for-elections-and-life-in-general-really-1062012-1062012