Publié par Michel Garroté le 31 août 2012


Michel Garroté – François Hollande prévoit de faire aujourd’hui vers 11h30 un discours depuis la foire de Châlons en Champagne. Foire et champagne ? A vrai dire, le temps se gâte, y compris – en fait surtout -, pour François Hollande. Chez Yves Calvi, sur France 5, dans l’émission ‘C dans l’air’, Guillaume Roquette, de ‘Valeurs actuelles’, n’y est pas allé de main morte, comparant – sur le mode humoristique certes – le gouvernement socialiste français aux dirigeants nord-coréens. Au Grand Journal, sur Canal+, les révélations et les sarcasmes à propos de François Hollande-le-dominé, de Ségolène Royal exit, et, surtout, à propos de Valérie Trierweiler-la-dominante, vont jusqu’à qualifier la Tweetweiler de « bécasse » (dixit un confrère et ami de Valérie…). Une partie de la presse écrite française, de gauche inclue, elle non plus, ne se prive pas de tourner en dérision François Hollande, sa compagne et son Premier ministre. Dans ce climat politique humoristique orageux, je publie, ci-dessous, un certain nombre d’informations, diffusées en France, dans les médias et sur Internet. Faites attention. La pluie est parfois acide.

Y’a un lézard

Le ministère français de l’Economie a confié un mandat à la banque d’affaires Lazard France, dirigée par le « banquier de gauche » Matthieu Pigasse (qui emploie Audrey Pulvar, la compagne du ministre du Redressement etc.), pour conseiller le gouvernement lors de la création de la future Banque publique d’investissement (extraits adaptés ; lien vers source en bas de page) : ce mandat a été obtenu par Arnaud Montebourg, ministre de vous savez quoi et compagnon de vous savez qui. Sur Twitter, Arnaud Montebourg a été plus poli que sa compagne : « Nouvel Obs : Ces informations sont fausses et les rumeurs désobligeantes. Elles doivent être démenties immédiatement ». Pierre Moscovici a expliqué que c’est l’Agence des participations de l’Etat (APE), sur laquelle Pierre Moscovici et Arnaud Montebourg exercent leur cotutelle, « qui a proposé de passer un contrat avec Lazard pour nous assister ».

Le ridicule ne tue toujours pas

Récemment, la socialiste française Laurence Parisot a introduit Bernard-Henri Lévy à l’Université d’été du syndicat patronal français MEDEF (dont la socialiste Parisot est présidente) en ces termes : « Vous êtes l’incarnation de l’intelligentsia française telle que nous l’aimons. » Certains patrons ont dû avaler de travers devant tant de sobriété mais la majorité d’entre eux a applaudi. L’homélie de BHL a eu lieu juste après l’intervention du Premier ministre Jean-Marc Ayrault (lien vers source en bas de page).

Elle vous emmerde

De son côté, la française Audrey Pulvar s’était déjà faite remarquer en insultant un internaute qui se moquait de son train de vie fastueux (extraits adaptés ; lien vers source en bas de page). La femme de ministre, nouvelle emblème de la gauche caviar, n’a pas accepté qu’un homme lui fasse remarquer sur Twitter qu’elle a des goûts de luxe. « Je vous emmerde », a-t-elle répondu avec classe et élégance. Pour donner des leçons de gauche et dénoncer les forces financières, Audrey Pulvar et son mari Arnaud Montebourg, le ministre du Redressement productif (véridique) sont en première position. Le pognon et le bling-bling sarkozyste, le couple les vomit à la télé en tout cas. Car dans la vraie vie, Audrey et Arnaud passent leur temps dans les restaurants et les hôtels les plus luxueux et les plus chers du pays. Le défenseur des ouvriers et la prêtresse des opprimés ont ainsi passé de belles vacances dans un hôtel cinq étoiles à Baux-de-Provence, comme l’a fait remarquer sur Tweeter un internaute malicieux, demandant au passage si c’est l’état qui finance ces vacances de prolétaires. Vexée par cette remarque, Audrey Pulvar, qui se qualifie sans prétention d’intellectuelle, a pris sa plus belle plume pour répondre intelligemment, avec style et finesse à son lourdaud de détracteur.

C’est donc un délicat « je vous emmerde », que la femme a twitté, prouvant ici qu’elle est bien une digne héritière de Montaigne, Racine, Voltaire et Hugo. Ça nous change de Sarkozy et Morano. Quand on connait l’amour de Pulvar pour sa liberté d’expression, pour les procès contre ceux qui osent dire du mal d’elle et pour faire accélérer, par magie, les procédures judiciaires, on imagine volontiers que le twitteur qui a eu l’outrecuidance d’apostropher publiquement l’intello en mini-jupe finira prochainement dans un sombre cachot de notre belle république socialiste. Les journalistes français ont été outrés, pendant des années, par un « casse-toi pauvre con » lancé à un homme qui insultait le président de la république. Désacralisation de la fonction, vulgarité, manque de répartie, cette insulte publique était censée symboliser tous les méfaits du sarkozysme. Il y a fort à parier que l’insulte de la compagne du Ministre de l’industrie ne fera pas autant de bruit. Tout comme l’expulsion des Roms, le concubinage avec une starlette, les ministres condamnés par la justice, les plans de com tirés par les cheveux avec fausses paparazzades, la proximité du pouvoir politique avec les médias, où les pressions exercées sur la presse. Deux poids deux mesures. Les « emmerdes », c’est maintenant.

Président normal et décalé

De son côté, Christian Vanneste, à propos de François Hollande, écrit (extraits adaptés ; lien vers source en bas de page) : Contradictions entre le discours de campagne et les mesures prises, d’abord. Mais ce décalage est lui-même dû à un déni de la réalité, à une contradiction fondamentale entre la situation de la France dans le monde tel qu’il est et le programme de la gauche. À cela s’ajoutent des contradictions dans la mise en œuvre des mesures ou entre les mesures elles-mêmes. Les Français, qui ont choisi l’alternance dans la crise comme tous les Européens, découvrent avec effarement que le « capitaine de pédalo » manque de compétence et de volonté, et que son équipe fait des châteaux de sable sur la plage tandis que la tempête, sans surprise, arrive avec la montée du chômage. Pour le nordiste que je suis, la nouvelle qui se murmure aujourd’hui est révélatrice de cette incohérence : le canal Seine-Nord serait abandonné.

On proclame vouloir lancer le trident « Croissance-Investissement-Emploi », on bonimente sur le prétendu volet croissance du pacte de stabilité obtenu à l’arraché de la vertueuse, mais rigide Angela (120 petits milliards, dont 50 déjà actés, non dépensés) et on bloquerait un investissement essentiel pour relayer la France à l’Europe du Nord ! On se priverait de travaux importants générant de nombreux emplois dans une région en difficulté ! Au grand dam des « Verts », on laisserait s’engorger un peu plus l’autoroute A1, alors que les gouvernements précédents, et ses ministres de gauche, comme NKM avaient abandonné la réalisation de l’indispensable A24 voulue par Robien. Et ce serait, comme toujours, pour financer les dépenses de fonctionnement, démagogiques et à court terme, les « Emplois d’Avenir », ce retour vers le passé des TUC, ces ersatz d’occupation, ni formateurs, ni créateurs de richesses.

Le candidat socialiste avait annoncé un blocage du prix des carburants : étrange idée soviétique pour des produits dont le prix dépend d’un marché mondial, de la parité monétaire, et d’une concurrence entre les entreprises, par exemple, en capacité d’investissement, ou en rémunération légitime des actionnaires. Comme cette proposition était juste stupide, on se contente d’abord de diminuer provisoirement les taxes. C’est-à-dire, les rentrées fiscales de l’État ! Alors que l’un des objectifs gouvernementaux est de diminuer déficit et endettement publics, on dilapide 300 millions. La politique du logement demande des actions décisives et urgentes. Les chiffres sont mauvais : le deuxième trimestre a connu une baisse de 15,4% des logements neufs mis en vente et un recul de 13,9% des ventes. La majorité s’est empressée d’annuler le dispositif Apparu, mais pour lui substituer une offre gratuite aux collectivités de terrains appartenant à l’État au mépris une fois encore des recettes et de l’équilibre budgétaire.

Il s’y ajoute, non le doublement du plafond du livret A promis, mais une augmentation de 25%, alors que peu nombreux sont les livrets totalement crédités, et que ces économies vont évidemment rogner une consommation pourtant toujours brandie comme la panacée de notre économie. On ne peut passer sous silence la politique énergétique. Par souci d’économie, sans doute, Montebourg a, à la fois vendu la mèche et il l’a allumée, en rappelant que le nucléaire était à l’évidence une énergie d’avenir pour la France. On se demande seulement ce que les « Verts » vont dire, lorsqu’on ne pourra pas se passer non plus du gaz de schiste. Étant donné le poids de la Seine-et-Marne dans l’opposition, elle s’y est refusée lorsqu’elle était majoritaire, mais je parie que, tôt ou tard, la France sera contrainte de faire le choix de la responsabilité économique.

Enfin, cerise sur le gâteau, se développe la cacophonie gouvernementale et socialiste à propos des Roms : fermeté devant la montée de la délinquance ro, pardon, roumaine, expulsions, la main sur le cœur et les yeux embués, devant des conditions inhumaines de logement. Il faut donc les reloger, avant de détruire les bidonvilles, et on va leur ouvrir le marché de l’emploi, mais par ailleurs on ne va pas ouvrir de prison. Lorsque le travail manque, de nouveaux demandeurs d’emploi ; lorsque la demande de logement est insatisfaite, de nouveaux besoins ; lorsque la délinquance augmente, moins de prisons : Gribouille est au pouvoir et avec sa chute de 11 points dans les sondages, son bricolage va finir par faire apparaître aux yeux des Français le mandat présidentiel précédent comme un modèle de bonne gestion. La lucidité et l’honnêteté nous obligent à dire que la situation actuelle de notre pays, 11e de l’Union européenne pour le PIB par habitant, n’est pas seulement due aux socialistes d’avant-hier et d’aujourd’hui, mais aussi aux majorités de « droite » incapables de faire les réformes structurelles courageuses qui s’imposaient, et qu’ont réalisées nombre de pays qui nous devancent.

Pathétique théâtre boulevard

Un livre nous en apprend beaucoup sur les raisons de la rivalité entre Royal et Trierweiler (extraits adaptés ; lien vers source en bas de page) : Que s’est-il réellement passé entre les deux femmes au cours de ces dernières années ? C’est la question à laquelle tentent de répondre Anna Cabana, grand reporter au Point, et Anne Rosencher, journaliste à Marianne, dans leur livre Entre deux feux, paru le 29 août. Si la rivalité amoureuse est compréhensible, elle a parfois poussé les deux femmes à aller loin, très loin, pour tenter de reprendre un peu le dessus de la situation. Tout commence dans les années 2005-2007. Alors que Ségolène Royal est au plus haut professionnellement, son couple avec François Hollande bat de l’aile. Difficile d’entretenir son couple, quand on s’apprête à se présenter aux élections présidentielles. De meetings en interviews, Ségolène Royal se montre forte et heureuse, et le couple qu’elle forme avec François Hollande semble toujours aussi uni. Mais la réalité est toute autre.

Depuis 2004, elle le sait, François a une liaison avec Valérie Trierweiler, journaliste, qui couvre l’actualité du Parti Socialiste pour Paris-Match. Alors, se sentant peut-être déjà présidente dans l’âme, elle fera tout pour évincer sa rivale, allant jusqu’à essayer de démolir sa carrière. Pour discréditer Valérie Trierweiler auprès de ses confrères journalistes, elle n’hésitera pas à lancer des rumeurs farfelues. Il faut dire que la situation n’est pas évidente pour le trio. Pendant les deux années de préparation des présidentielles, l’idylle entre François Hollande et Valérie Trierweiler a dû rester secrète. On devine que cela n’a pas dû être évident pour Valérie Trierweiler, de voir celui qu’elle aimait s’afficher au bras de celle qui était déjà son ex-compagne. Mais qu’en était-il pour Ségolène Royal, qui devait jouer au couple parfait avec François Hollande, en sachant que celui-ci partirait tôt ou tard pour cette “autre” ? Quelques jours avant la fin de la présidentielle 2007, sans doute épuisée psychologiquement parce ce manège, Ségolène rend les armes et décide de redonner sa liberté à François Hollande.

Et même si aujourd’hui le couple Hollande-Trierweiler peut s’afficher sereinement, les tensions entre les deux femmes sont loin d’être apaisées. D’après Entre deux feux, Valérie Trierweiler n’aurait toujours pas pardonné à Ségolène d’avoir essayé de briser sa carrière. Et elle serait encore marquée par les deux années pendant lesquelles elle a dû vivre dans l’ombre de Ségolène Royal. Est-ce la raison pour laquelle elle a tweeté son soutien au candidat Olivier Falorni lors élections législatives de 2012, alors que Ségolène Royal se présentait en face ? Amie avec Olivier Falorni, Valérie Trierweiler n’aurait pas apprécié que François Hollande prenne position pour son ex-compagne. La situation s’est alors envenimée, au point que même Thomas Hollande le fils de François et Ségolène, se confiera en off à une journaliste du Point, déclarant “Ça m’a fait de la peine pour mon père, il déteste tellement que l’on parle de sa vie privée”. Depuis, les enfants du couple Hollande-Royal ne souhaitent plus adresser la parole à Valérie Trierweiler. Et vu la rancune tenace des deux femmes, il y a fort à parier que cette histoire risque de connaître de nouveaux rebondissements au cours des cinq prochaines années.

Michel Garroté

Rédacteur en chef

Reproduction autorisée avec mention www.dreuz.info

http://www.leparisien.fr/politique/polemique-autour-d-un-mandat-confie-par-bercy-a-la-banque-lazard-30-08-2012-2143382.php

http://www.ndf.fr/nos-breves/30-08-2012/vous-etes-lincarnation-de-lintelligentsia-francaise-telle-que-nous-laimons

http://24heuresactu.com/2012/08/29/je-vous-emmerde-lelegance-daudrey-pulvar-sur-twitter/

http://www.ndf.fr/poing-de-vue/30-08-2012/hollande-ou-comment-se-prendre-les-pieds-dans-le-tapis-rouge?utm_source=feedburner&utm_medium=email&utm_campaign=Feed%3A+ndf-fr+%28Nouvelles+de+France%29

http://www.news-de-stars.com/val%e9rie-trierweiler/valerie-trierweiler-et-segolene-royal-leur-rivalite-expliquee-dans-un-livre_art72147.html

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