Il fut un temps où je prenais Martin Wolf pour un économiste sérieux. Ce temps est révolu.
Je m’en doutais quand j’ai vu sa signature apparaître dans le journal Le Monde. Le lire m’en a apporté la confirmation. Elle m’a montré aussi qu’il rejoignait le camp de l’imposture. Qu’il cite un homme comme David Stockman est concevable. N’importe qui peut citer n’importe qui d’autre. Il y a bien des gens qui prennent aujourd’hui encore Karl Marx et John Maynard Keynes pour des penseurs sérieux. Mais qu’il qualifie David Stockman de conservateur est dépasser les bornes en les renversant au passage. David Stockman est un homme qui a travaillé pour Ronald Reagan à la Maison Blanche, et qui a tenu un discours donné pendant quatre ans, avant de tenir un discours situé à l’exact inverse du précédent, et de partir mener une carrière de spéculateur à Wall Street : c’est son droit, je n’ai rien contre la spéculation, mais j’espère pour lui et pour ceux qui lui ont confié leur argent qu’il a été plus lucide qu’il ne l’a été en écrivant un livre minable contre Reagan (il aurait été opprimé et aurait beaucoup souffert dans son petit bureau de la West Wing, pauvre chou), parlant d’échec de la révolution reaganienne, en l’année 1985 (The Triumph of Politics: Why the Reagan Revolution Failed).
Les années Reagan, 1981-1989, ont vu la plus longue période de croissance des Etats-Unis au cours du vingtième siècle, avec un taux de croissance frôlant ou dépassant les quatre pour cent. Elles ont vu les Etats-Unis ajouter à leur PIB l’équivalent du PIB de l’Allemagne fédérale à l’époque, créer environ vingt millions d’emplois, et connaître une mutation économique vers des secteurs qui se sont créés à l’époque, micro-informatique, biotechnologies, ingénierie génétique. Ces années restent dans l’histoire économique du pays comme les sept années fastes.
Robert L. Bartley, du Wall Street Journal, a écrit un ivre donnant les détails et s’appelant, précisément, The Seven Fat Years. Si tous les échecs ressemblaient à celui de Reagan, le monde se porterait infiniment mieux. Reagan reste la référence majeure des conservateurs américains et est considéré comme l’un des plus grands Présidents de l’histoire des Etats Unis.
C’est donc un homme qui, avec une infinie lucidité, a prédit l’échec de Reagan et est apparemment resté sur ses positions, et un homme totalement désavoué par les conservateurs aux Etats-Unis, que Martin Wolf décrit comme un conservateur, et même comme un « vrai conservateur ». On croit rêver. On ne rêve pas. Et on rêve si peu qu’on trouve plus tard sous la plume de Martin Wolf le nom d’un autre homme d’une absolue lucidité et tout aussi instable que David Stockman, Bruce Bartlett. Peut-être parce qu’on ne lui a pas proposé de poste dans le secteur privé, Bartlett lui, a travaillé pour Reagan pendant l’ensemble de la présidence de celui-ci, puis pour George H. W. Bush. Il a publié en 2009 un livre dans lequel il fait son outing : il était en réalité keynesien, et comme le titre l’indique (The New American Economy: The Failure of Reaganomics and a New Way Forward), il considère les années Reagan comme un échec. Ce qui rend son cas plus grave encore que celui de Stockman, puisqu’il déclare l’échec après que le succès soit devenu manifeste et serve largement de référence. On ne rêve pas, non.
Et quand on lit, cela s’aggrave considérablement. La description que Martin Wolf donne de l’économie de l’offre (supply side economics) est si débile que je ne l’admettrais pas d’un étudiant de première année à l’université s’il notait cela dans sa copie.
C’est tout juste si Martin Wolf n’écrit pas que Reagan a rendu les riches plus riches et les pauvres plus pauvres comme un vulgaire gauchiste bas de plafond et sans lampadaire : l’économie de l’offre consisterait donc, dit-il, à baisser les impôts des entrepreneurs plus riches au nom du fait que ce sont (les guillemets sont de Wolf) des « créateurs de richesse » (vraiment, comment peut-on oser imaginer que des entrepreneurs plus riches puissent créer de la richesse : c’est insensé, non ? Si vous ne trouvez pas cela insensé, recopiez moi cent fois le Petit livre rouge). Wolf continue sa description en ajoutant que l’économie de l’offre implique de couper les dépenses concernant les pauvres, et se préoccuper enfin, de la baisse des déficits.
Si Wolf avait étudié l’économie de l’offre autrement qu’en lisant Stockman et Bartlett, qui sont aussi compétents pour expliquer l’économie de l’offre que je le suis pour expliquer les techniques de fabrication des spaghetti, et s’il avait lu Robert L. Bartley, Jude Wanniski ou Arthur Laffer qui, eux, ont l’avantage (un avantage très mince de nos jours, je sais) de savoir de quoi ils parlent, il aurait pu discerner que l’économie de l’offre repose sur l’idée qu’il importe de laisser les entrepreneurs entreprendre, de créer un contexte aussi favorable que possible pour cela, de favoriser, en baissant les impôts, les investissements et le capital risque sans lequel, par définition, nombre de risques ne sont pas pris, et nombre d’entreprises ne voient pas le jour ; de considérer que la croissance qui en résulte débouche sur des créations d’emplois, qui font baisser le nombre de pauvres et de chômeurs, ce qui permet de baisser les dépenses dites « sociales », ce qui peut s’accompagner de politiques d’incitation à sortir de la position d’assisté permanent (ce qui, dans l’économie de l’offre, s’appelle passage du welfare au workfare).
Le cercle vertueux ainsi enclenché doit permettre, effectivement, une baisse des déficits, quand bien même ceux-ci se creusent dans une phase transitoire.
L’économie de l’offre sous Reagan a produit les résultats que j’ai énoncés plus haut.
Elle a donc fait baisser le nombre des pauvres et des chômeurs. Elle a conduit au plein emploi et à une réinvention de l’économie américaine. Elle n’a pas conduit à une baisse des déficits, car Reagan n’a pas obtenu du Congrès une baisse les dépenses (les déficits se sont creusés sous Reagan pour cette raison). Les sept années fastes ont été interrompues par Bush père, qui a décidé d’augmenter les impôts (il devait trop écouter Bruce Bartlett) , et cassé la croissance. Clinton a été élu en promettant de renouer avec les principes reaganiens, ce qu’il a fait pleinement à partir de 1994, et, sous Clinton, les déficits se sont comblés (c’est aussi sous Clinton que, sous l’impulsion de Newt Gingrich, le workfare s’est mis en place).
Wolf incrimine, cela va de soi, George W. Bush pour avoir à nouveau creusé les déficits et l’accuse d’avoir mené des guerres non financées et d’avoir baissé un peu davantage les impôts (dans le monde selon Martin Wolf, il n’y a eu aucune attaque terroriste de l’ordre d’une déclaration de guerre contre les Etats-Unis, et al Qaida est sans doute une organisation très sympathique et très humanitaire. Dans son esprit, Saddam Hussein était un brave type débonnaire, et il aurait fallu, après le 11 septembre 2001, augmenter les impôts pour ajouter une dose de récession à la catastrophe : quelle intelligence !). Il accuse George W. Bush d’être à l’origine de la crise de 2008: il n’a jamais entendu parler des subprime et du Community Reinvestment Act, il n’a jamais entendu parler des pressions exercées sur le secteur bancaire par Acorn pour qu’il démultiplie les prêts subprime, il n’a jamais entendu dire que Bush avait été face à un Congrès dominé par les démocrates à partir de 2006. Il doit abuser des films de Michael Moore jusqu’à l’overdose – et çà y est, l’overdose est arrivée).
De plus en plus fort, comme on dit au cirque : Wolf dit que le « stimulus » conçu par Obama, Reid et Pelosi (le triangle gauchiste infernal) était insuffisant. Huit cents milliards de dollars dilapidés pour rien, ce n’était donc qu’une bagatelle : Wolf aurait sans doute voulu deux ou trois fois plus, ce qui aurait fait des heureux chez les constructeurs de routes qui ne se construisent pas, chez les fabricants de panneaux solaires qui ne se fabriquent pas et chez les syndicalistes qui ne travaillent pas. C’est vrai que, plutôt qu’avoir une dette de seize trillions de dollars, les Etats Unis auraient ainsi pu allègrement s’approcher de la barre des vingt trillions.
Vient enfin le numéro final, le clou du spectacle : Wolf accuse Ryan d’avoir saboté le plan de réduction du déficit Simpson Bowles, sans rentrer dans les détails bien sûr (cela ruinerait les effets et on verrait que Wolf est un truqueur fatigué, s’il disait que Ryan a refusé le plan Simpson Bowles, parce que celui-ci prévoyait des augmentations d’impôts et aucune restructuration des dépenses sociales, pourtant au cœur du déficit).
La conclusion suit : le projet économique Romney-Ryan n’est pas sérieux selon Wolf, puisqu’il prévoit, pour remédier à la stagnation économique aux Etats-Unis, de recourir à des solutions directement inspirés de l’économie de l’offre. Prétendre trouver inspiration dans des solutions qui, après les années Carter, avaient fait connaître aux Etats Unis un renouveau économique sans précédents, ce serait, dit Wolf, complètement idiot. Lire Stockman et Bartlett, c’est par contre très intelligent. Continuer les politiques menées par Obama, avec le succès extraordinaire que l’on constate, ce serait plus intelligent encore.
Bien sûr, Wolf n’imagine pas un instant que favoriser les investissements privés pourrait permettre un retour à une croissance forte, et il n’imagine pas non plus qu’une croissance forte élargirait l’assiette fiscale, ce qui accroîtrait les recettes du gouvernement et ferait baisser les dépenses sociales, même sans réformes de celles-ci (et Romney et Ryan prévoient de les réformer) : pour Wolf, les sept années fastes n’ont jamais eu lieu. Wolf pense aussi, entre autres, que dans les années à venir, il faudrait toujours autant d’argent pour les aides alimentaires ( c’est logique : les créations d’emplois n’existeraient pas selon lui, puisque selon lui il n’y a eu aucun emploi créé sous Reagan). Je pourrais entrer dans d’autres détails, mais il y a tant d’inepties chez Wolf que je me lasse.
Il fut un temps où je prenais Martin Wolf pour un économiste sérieux. Ce temps est révolu, oui. Martin Wolfe rejoint le clan de l’analphabétisme économique. Si j’étais abonné au Financial Times, je résilierais mon abonnement : se faire fourguer en fraude ce genre de marchandise, non merci. Si j’étais au Monde, j’embaucherais Martin Wolf, et je conseillerais même à celui-ci d’écrire pour Le Monde Diplomatique, le magazine qui trouve des qualités à Hugo Chavez et au régime castriste.
Reproduction autorisée et vivement encouragée, avec la mention suivante et le lien ci dessous :
© Guy Millière pour www.Dreuz.info
PS David Stockman n’a pas été un spéculateur lucide : il a perdu beaucoup d’argent en 2007, été accusé de fraude, et a dirigé une entreprise appelée Collins & Aikman avant d’en être mis à la porte en 2005.
Ce que vous dites de M. Stockman est tout à fait exact. Mais il y a deux choses qui me déplaisent dans cet article.
Tout d’abord, un point de détail, certes, mais… le trillion américain, c’est 10 à la puissance 12, soit un billion en français. Le trillion français, c’est 10 à la puissance 18, ce qui correspond au quintillion américain.
L’endettement américain vient d’atteindre 16.000 milliards de dollars, et non pas 16.000.000.000 milliards.
Ensuite, ni M. Reagan, ni M. G.W. Bush, n’ont diminué les impôts. Ça, c’est le vocabulaire que souhaite imposer la gauche partout dans le monde, faisant passer en même temps l’idée que le rôle de l’impôt sur le revenu est de punir le succès.
M. Reagan a augmenté les recettes fiscales des États-Unis, et en particulier augmenté les impôts payés par les plus riches, en baissant les taux de telle sorte qu’il soit plus rentable d’être imposé que de dissimuler sa richesse dans des niches fiscales.
A contrario, par l’augmentation du taux marginal de l’impôt sur le revenu, M. Hollande va diminuer les impôts des Français les plus riches, et en même temps, via l’inflation, augmenter les impôts de la classe moyenne et diminuer le niveau de vie des 90% de Français les moins riches.
Enfin, Keynes a indiqué qu’il était important d’accumuler des surplus en période faste afin de pouvoir les dépenser en stimulus en période de crise ou de récession, parce que l’endettement en période de récession était la pire des choses. J’aimerais savoir comment un économiste peut se dire Keynésien sans rougir tout en prêchant une relance par l’endettement?
Lorsque la gauche impose son vocabulaire, elle définit le cadre du débat et empêche la réflexion. Ne la laissons pas faire.
Je travaille essentiellement en anglais en ce moment, et j ai effectivement employe le mot trillion en son sens americain, et pas en son sens francais. Donc, sur ce point, vous avez raison. J ai recouru au sens americain du terme, et j aurais du traduire. J ai, d une meme facon, parle de baisses d impots en taduisant l expression anglaise que j utilise tous les jours, tax cuts. J aurais pu parler de baisses de taux d imposition, ce qui est la traduction francaise la plus appropriee. Cela dit, la supply side economics repose bel et bien sur des baisses, tax cuts. L effet de ces baisses est une hausse des revenus fiscaux pour le gouvernement, car les tax cuts provoquent en general un surcroit d activite, donc de revenus imposables. Hollande ne baisse pas les impots, il augmente leur taux, ce qui devrait entrainer une baisse des revenus fiscaux pour le gouvernement. Ne dites pas s hollande qu il baisse les impots, vous allez le rendre malade.
En logique keynesienne, ce que vous dites est exact, une relsnce par l endettement n est pas du tout une solution, et les propositions dites keynesiennes enoncees tant par obama que par wolf dont des aberrations.
Ah, nous divergeons dans le fonctionnement de la supply side economics. Ma compréhension du mécanisme, c’est que la baisse des taux d’impositions a pour effet de rendre les niches fiscales non rentables (protéger son argent a un coût…), et produit un déplacement des capitaux vers l’investissement — et du coup augmente l’activité et l’imposition. L’augmentation de ces taux a l’effet inverse, rendant les niches fiscales plus attractives, réduisant les capitaux disponibles pour l’investissement, et réduisant l’activité et l’imposition.
Alors, au risque de rendre malade le résident français (ce qui me ferait plaisir), je vais insister: en augmentant le taux marginal d’imposition, il va effectivement diminuer le montant des impôts payés par les plus riches.
Enfin, les conservateurs américains ont laissé la gauche imposer le vocabulaire, avec les effets de propagande que l’on connaît. Tax cuts se traduit bien par réduction d’impôts, et c’est l’expression imposée par les démocrates et leurs supplétifs (médias) pour faire croire qu’une baisse des taux entraîne une baisse des prélèvements. En réalité, il s’agit de tax rate cuts, réduction des taux d’imposition, et la relation entre le taux marginal d’imposition et le montant de l’imposition est qu’ils sont inversement proportionnels.
Je suis surpris d’un tel déluge de griefs à l’égard d’un économiste libéral tout à fait respectable. Le débat en matière économique est permanent et il est sain, mais si dés qu’on ne partage pas les analyses d’un économiste du niveau de Wolf on en fait un “analphabète économique”, je crains qu’on ne sombre dans un dogmatisme qui n’a rien à voir avec la science économique.
Par ailleurs, M Millière, j’ai lu il y a quelques années votre excellent ouvrage “L’Amérique et le monde après Bush” dans la postface duquel vous expliquiez brillamment pourquoi Obama ne serait jamais élu. Vous admettrez donc avec moi que la lucidité en la matière n’est l’apanage ni de feu R.L.Bartley (Prix Pulitzer, décoré par G.W.Bush) ni de quiconque.
Je viens de montrer dans la reponse ci dessus que l appui apporte par wolf a une relance par l endettemrnt ne fait pas sens, meme dans une logique keynesienne qui, en ce moment precis, semble etre celle de wolf. Par aillleurs, je montre que les references de wolf sont pour le moins heteroclites et versatiles, un supply sider qui comprend au milieu du gue que la suppply side economics est un desastre, ce qui n empeche pas la supply side economics de deboucher sur les resultats prevus, pour l essentiel. Et un autre supply sider venu du keynesianisme et qui retourne au keynesianisme en disant que la supply side economics ne marche pas apres que celle ci ait produit pour l essentiel les resultats prevus. Il n est pas difficile de faire mieux en matiere de coherence. Enfin, je persiste, la definition que wolf donne de la supply side economics est nulle, et je suis le premier a regretter de le dire. Ou il ne comprend pas, et devrait relire bartley, par exemple, ou il comprend et fait l ane pour avoir du foin. Ce qu il ecrit de la commission simpson bowles et de ryan est factuellement faux, etc. Cela fait un article indigne d un journaliste economique competent, je reste sur mes positions.
Parailleurs, vous m avez mal lu. Je pensais qu au vu du passe des etats unis, Obsma n avait aucune chance d etre elu, et je continue a penser que si la presse americaine n avait pas renonce totalement a son role, obama, au vu de son lourd passe, n aurait pas ete elu. Je laissais une infime possibilite qu obama soit elu, des lors que la presse ne jouait pas son role. Et je disais que meme s il est elu, obama ne serait pas president des etats unis. Je continue a penser qu obama n est pas president des etats unis puisqu il se conduit non pas en president des etats unis, mais en homme condiderant qu il a pour mission de transformer les etats unis en quelque chose d autre que ce qu ils dont depuis plus de deux siecles.
Merci M Millière de vos explications limpides. Tout est beaucoup plus clair à présent.
“David Stockman est un homme qui a travaillé pour Ronald Reagan à la Maison Blanche, et qui a tenu un discours donné pendant quatre ans, avant de tenir un discours situé à l’exact inverse du précédent,” C’est là, jusetment, que l’on reconnaît un économiste : quelqu’un capable de dire une chose un jour et son contraire le lendemain et cela de tout bonne foi.
@GM: je m’étonne que vous soyez étonné à ce point. En effet, je ne lis plus le FT depuis longtemps, car ses articles de fond m’ont lassé tant ils témoignaient largement de cet analphabétisme économique que vous dénoncez avec le brio qu’on vous connaît. Il n’y a pas que Martin Wolf. Et je vois que cela ne s’est donc pas amélioré. Il existe d’autres références plus sérieuses que le FT: le Wall Street Journal tient le coup ou encore le Daily Telegraph. Il y en a d’autres. Le russe Kommersant ou même la Pravda sont plus intéressants dans leurs analyses. Je vous soumets cet article que vous avez sans doute vu. Sinon, le voici quand même pour les lecteurs anglophones de dreuz: http://www.telegraph.co.uk/news/worldnews/us-politics/9513687/We-should-tune-in-to-the-Romney-and-Ryan-show.html
Il est signé Janet Daley (chuis un fan) et s’intitule:
“Le mythe de la démocratie socialiste financée par le capitalisme est terminé”. On a envie de dire: “Socialisme – Game Over”. Mme Daley pose une question de fond: celle du débat qu’on souhaiterait avoir en Vieille Europe sur notre libération des chaines du socialisme notamment par la privatisation des pensions et de la SS de nos PéheSSturmfürhrers. Nous devons avoir ce débat contradictoire. Il est grand temps. Et Mme Daley de reprendre le discours de Paul Ryan. Magnifique! Autre chose que du Geert Wilders-lost-in-Wilderness, autre analphabète économique et étatiste déguisé en libéral pur-sang. Nos idées commencent à faire leur chemin. Pourvu que ça dure.
Vous avez raison. Je lis tous les jours la rubrique finance du daily telegraph, et les articles de janet daily sont souvent tres lucides et tres pertinents. Excellentes references. Merci.
Ayant été lecteur FT depuis plus de 25 ans, puis résiliant mon abonnement, j’ai suivi cet “tribunes” de Martin W. Comme pour d’autres titres et acteurs, je m’y suis dit que le métier de “journaliste” mène aux pires excès.
Ces gens s’autoproclament experts sur le simple fait de leur capacité à remplir des colonnes. Vite et souvent. Dans l’hyper-concurrence où s’affrontent les médias, chacun d’eux s’estime autorisé à en remettre une couche d’attraction ego-centrée. Prennent-il seulement le temps d’investiguer avec du recul, de juger puis de commenter ? NON ! Le rythme de leur “production” et leur marque de fabrique poussent à remplir, puis à sauter au sujet suivant. Flinguer à travers tout et toutes les cibles. Pitoyable.
En entreprise, nous encourageons les gens doués à une mobilité régulière. Il en résulte une richesse personnelle et un encouragement à bâtir ce qu’on appelle LEARNING ORGANIZATIONS. Questionnez-vous donc sur la compréhension (souvent inexacte) qu’en développent la plupart des cadres et dirigeants?
Pensez-vous qu’un journaliste (vieillissant) vivant sa routine de juge-commentateur ait joué cette mobilité en sa propre vie ? Poser la question est y répondre !
Notez que la même remarque vaudrait pour pas mal d’académiques n’ayant jamais fait des aller-retour entre fonctions/situations assez contrastées que pour vivre ce même apprentissage de la largeur combinée à un approfondissement …
Je pense que vos remarques sont tres pertinentes. Je ne comprends pas autrement cet article de wolf. Voulait il defendre obama a tout prix et flinguer ryan? Et en ce cad pourquoi? Et pourquoi svec des arguments si bricoles? Mystere.
MR MILLIERE
VOS ANALYSES SONT TRES INTERESSANTES MAIS ELLES LAISSENT SUR UNE IMPRESSION D INACHEVE. POUVEZ VOUS TRAITER LES QUESTIONS SUIVANTES?
QUELLE CARENCE Y A T IL DANS LE LIBERALISME POUR QU AUTANT D INTELLECTUELS ADOPTENT AVEC FANATISME LES DOGMES MARXISTES OU LEURS COROLLAIRES
QUELLE EST L ORIGINE DE CE DENI DE LA REALITE QUE L ON RETROUVE EGALEMENT CHEZ LES NAZISLAMISTES
lA SOCIETE LIBERALE ET LA MORALE JUDEO CHRTIENNE SONT ELLE ARRIVEE A DES CONTRADICTIONS MUTUELLES TROP FLAGRANTES?
Comme toujours, voici un commentaire excellent de la part du professeur Millière. Je n’aurais ni l’audace, ni la prétention de répondre à sa place, mais voici mon avis parce que, en effet, il y a longtemps que je pose la même question que vous.
Récemment je lisais sur Facebook (qui selon moi est plus conçu pour partager des photos et des recettes de cuisine que pour entamer des problèmes de fond) qu’il conviendrait « enfin » de taxer les riches en Grèce pour trouver une solution au problème grec. Comme j’avais trouvé le commentaire un peu court et surtout partiel, partial et un peu idiot, j’ai répondu ceci : « Le problème grec vient d’abord de la corruption généralisée des politiciens de tous les bords, les socialistes en premier. J’ai montré dans mes écrit que partout où le socialisme (ou la social-démocratie) sévissait, c’était le marasme économique http://lautrevoie.org/docshtml/gugusse.html .
Nos pays cumulent TOUTES les inepties : déficit budgétaire, mainmise de l’Etat sur l’économie, taxation absurde et spoliatrice, charges sociales imbéciles (très élevées), pléthore de politiciens opportunistes et analphabètes économiques et j’en passe !
L’Europe mérite un bonnet d’âne, la crise financière n’existe pas elle été créée par les démocrates américains qui ont FORCE les banque à financer des insolvables, d’où la bulle immobilière et la dégringolade des marchés http://lautrevoie.org/docshtml/capitalisme.html
Quant à notre Europe administrative, elle est une catastrophe, d’ailleurs Boukovski en dira : « L’Union Européenne n’est que la version moderne de l’Ex Union Soviétique et comme elle, elle connaîtra le même destin : éclatement de la zone euro et de l’Union européenne » http://lautrevoie.org/docshtml/dirupo.html
L’euro est une non monnaie, je l’ai déjà expliqué, des économistes libéraux (pas les keynésiens à la solde du socialisme) aussi…c’est une monnaie artificielle qui tue la Grèce et tous les pays « faibles » de la zone euro. C’est une ineptie !!!
A lire aussi : http://www.dreuz.info/2012/07/le-socialisme-ne-plus-travailler-du-tout-pour-gagner-presque-rien/
http://www.dreuz.info/2012/07/hollande-est-un-socialiste-a-la-francaise/
http://www.dreuz.info/2012/07/rien-a-celebrer-le-14-juillet/
Jusque-là, nous sommes d’accord, nous sommes sur Dreuz, ce n’est pas par hasard.
Si je vous écris cela c’est pour mettre en exergue la réponse que j’ai reçue et qui, à elle seule, explique déjà pourquoi le libéralisme est rejeté par la masse…des ignorants (le problème est bien là, l’ignorance dans un premier temps) :
« Même si mes connaissances en économie ne sont pas fameuses, mon côté socialiste trouve que les inégalités sociales touchent les plus “faibles”, soit la majorité, et ce n’est pas cette majorité qui profite des paradis fiscaux et autres magouilles… mais, bon…Je mélange peut-être un peu tout ?!! Allez… une bonne révolution là-dessus. »
Je vous ferai grâce de ma réponse complète et j’en resterai à l’essentiel.
Donc, premièrement les gens sont socialisants par ignorance quand ce n’est pas par dogme ou par utopie (les plus nombreux), deuxièmement, ils le sont aussi par jalousie, parce que si tout le monde voudrait devenir riche, supporter la richesse des autres est plus difficile. JF Revel avait écrit « La Tentation Totalitaire» dans les années 70. A mon avis, son analyse reste complétement d’actualité parce que la nature des hommes n’a pas changé et ceux-ci, plus portés par leurs défauts que leurs qualités (la jalousie), préfèrent conclure que le capitalisme a trop de défauts pour être supporté, même avec la démocratie, et que l’humanité lui préfère inéluctablement la pauvreté dans la dictature afin d’avoir l’égalité, cédant ainsi de nouveau et pour la suite de son histoire à la tentation totalitaire (note de ATB- le socialisme étant totalitaire)
Il faut aussi du courage pour être libéral, la démagogie passe mieux et sans efforts auprès des masses populaires, nos politiciens préfèrent la facilité aux efforts, ce qu’ils visent c’est leur élection, rien d’autre, tout le monde le sait, mais presque tous font mine de ne pas comprendre ou de ne pas voir !
On pourrait encore ajouter que toute la presse est à gauche…
ATB
Je vous donne, bien sur, raison sur tous ces points. Amicalement
Un début de réponse à toutes ces interrogations sur les causes du rejet du libéralisme réside peut-être dans la thèse de René Girard sur le mimétisme d’appropriation, une autre explication est l’inculture organisée depuis le plan LANGEVIN-WALLON, plan communiste de prise en main de l’enseignement en France et puis evidemment le fait que le libéralisme implique l’expérimentation et le risque assumé, ce que ne veulent pas nos petits français.
dernier thème, la structure et les tropismes de la société française, qui délègue au pouvoir central le soin de s’occuper de son destin, ce qui , pense-t-on, permet de s’occuper de son petit destin personnel sans consacrer son énergie à la chose commune.
Ayant par profession rencontré chez eux plusieurs milliers de foyers français (français de base, en zone urbaine, semi-rurale, artisans commerçants, cadres, professions libérales et petits entrepreneurs) je peux attester de l’intelligence des familles et de la bonne gestion des économies domestiques. il y a donc un petit mystère : Les individus sont plutôt rationnels et rassurants sur les qualités de la race, la collectivité est insane et sans réalisme, ni véritable moralité. Il me semble que Tocqueville et Taine ont écrit des choses intéressantes sur ce sujet
Très touché par votre brève intervention. Je vous estime énormément, votre travail est mon soutien, mon modèle.
Amicalement, à mon tour.
ATB
Un article ne peut, par definition, apporter reponse a tout. Un livre a un format plus adequat. Il n y a pas en soi de defauts internes a la pensee liberale qui conduirait des gens a se tourner vers d autres discours. La pensee liberale repose sur la connaissance. Elle n apporte pas reponse a tout. Elle est, selon l expression de karl popper, une quete inachevee. Les etres humains peuvent chercher des reponses plus totales, plus abdolues, plus rassurantes, ce qui fait le succes des dogmes.
On croit se grandir vainement en s’attaquant à plus gros que soi.
Excellent article M. Millière, comme toujours.
La plupart des gens pensent, disons que certains s’ingénient à le leur faire penser, que si les déficits se sont creusés sous Reagan c’est parce que les taux d’imposition ont baissé. Or, si mes souvenirs sont bons, les recette fiscales ont augmenté de 7.5 % par année dès 1982 !!! Les baisses de taux d’imposition ont donc bien contribué à augmenter les recettes comme le disait Caton dans un message ci-dessus. Le déficit ne s’est creusé que parce que les dépenses ont augmenté de 8.3 % par année dans le même laps de temps. Mais ce qu’on entend, même de gens sérieux, c’est que la baisse des taux d’imposition creusent les déficits. Ridicule.
Une anecdote au passage. En 1980 j’etais en première année de mes études économiques. Au premier semestre de cette année notre professeur d’économie a passé un des cours à nous expliquer en détail les Reaganomics et à nous démontrer pourquoi les USA iraient droit à la catastrophe si M. Reagan etait élu et mettait en oeuvre son programme. Autant vous dire qu’au vu des résultats quelques années plus tard, je suis devenu un fervent supporteur de la théorie de l’offre. Merci M. le professeur de m’avoir si bien montré que vos raisonnements étriqués ne valaient rien !!! Sans ce cours magistral, je ne suis pas certain que j’aurais suivi de si près ce qui allait se passer. J’avais sous les yeux, en direct, une expérience qui s’est réalisée et ce fut très instructif et formateur.
@GeDav. Vous avez raison concernant les années Reagan et vos chiffres sont exacts. Votre professeur de l’époque raisonnait faussement, comme nombre de professeurs à l’époque. Et aujourd’hui encore.
Commentaire débile. Aucun argument. Je ne cherche pas à me grandir ni à jouer, comme vous, la mouche du coche asthmatique: je cherche à analyser. Et si cela vous déplait, cela m’importe peu, voire pas du tout.
mon commentaire de 17h11 s’adresse a gerard couvert bien entendu.
Encore un article dense, brillant, fouillé et qui fait reculer mon ignorance. Les commentaires auxquels il donne naissance sont tout aussi enrichissants, Merci Monsieur Millière, Merci Dreuz.
En attendant le RCP average donne toujours Barry Soetoro vainqueur…
Quelqu’un(s) a-t-il regardé le reportage hier sur arte sur “Goldman Sachs” la banque qui domine le monde ??? Et si oui.. me dire ce qu’ils en pensent….merci d’avance…
Je souhaite renchérir vivement sur le commentaire de Harry Davidson : un immense MERCI, Monsieur Millière, pour vos lumières.
La place que vous tenez dans mon cheminement intellectuel est considérable et je tenais à vous en témoigner toute ma gratitude.
Entre autres choses, j’apprécie tout particulièrement les références (auteurs, ouvrages, etc.) que vous mentionnez abondamment et qui nous sont un encouragement à nous informer plus avant sur les sujets que vous traitez. Et, en effet, les rares que j’aie eu la curiosité de lire furent pour moi des révélations.
Merci.
Article après article, commentaire après commentaire, ce site vous assaille de panégyriques tous plus ronflants les uns que les autres… je dois dire que pour ma part, article après article, je suis de plus en plus déçu.
Ce n’est même pas que je sois foncièrement en désaccord avec vous, mais j’attends autre chose que quelques mantras serinés seulement aux détours de paragraphes entiers d’invectives et d’ironie facile où tous ceux qui ne sont pas d’accord avec vous sont des analphabètes et des imbéciles. Je vous suppose pourtant capable de donner à vos analyses, qui s’arrêtent ici trop souvent à persifler les approximations des autres, davantage de substance…
Je vous accorde cependant que je n’ai pas lu vos livres, qui vous permettent sûrement d’exposer vos thèses plus en profondeur, mais la morgue et la suffisance avec laquelle vous distribuez bons et mauvais points n’incitent pas franchement à se précipiter sur vos ouvrages.
Rien ne vous oblige à lire mes livres. Si vous ne remarquez pas que dans cet article, je cite très précisément les raisons pour lesquelles David Stockman et Bruce Bartlett ne sont pas du tout des références; et si vous ne remarquez pas que j’explique (elliptiquement certes) pourquoi la définition que Martin Wolf donne de la supply side economics est gravement erronée, c’est que vous n’avez pas lu l’article. Je dis que citer des références qui n’en sont pas et donner une définition fausse de l’objet dont on traite est digne d’un cancre. Si vous pouvez me démontrer en quoi la définition que donne Martin Wolf de la supply side economics est conforme à celle que peuvent donner des gens qui ont théorisé la supply side economics, à savoir Robert Bartley, Jude Wanniski, Arthur Laffer, et, ajouterai-je, George Gilder dans Wealth and Poverty, j’admettrais humblement m’être trompé. J’attends, bien sûr votre démonstration, et je ne doute pas que vous avez lu l’oeuvre des auteurs que je viens de citer, ainsi que les divers ouvrages de David Stockman et Bruce Bartlett. Pour ce qui me concerne, c’est déjà fait. J’attends donc votre démonstration avec impatience.
De mon temps l’on nous gratifiait d’invectives faisant allusion à Aliboron et le bonnêt d’âne réchauffait nos neurones. Soixante ans plus tard je trouve la leçon productive et je remercie ces profs pour ces raccourcis efficaces 😉
Certes, j’ai moi-même eu des profs comme ça. Ce furent souvent les meilleurs, et je m’en porte fort bien.
Mais je ne crois pas que M. Millière soit le prof de Martin Wolf et de tous les autres économistes, journalistes, politiciens,…etc. qu’il agonit de la sorte, et dont les insultes qui leur sont destiné ne salissent d’ailleurs que lui-même.
@Guy Millière + @Dreuz
Je ne vois plus l’article qui propose votre dernier livre “le Désastre Obama” sur la page d’accueil de Dreuz.info.
C’est dommage. Il devrait rester sur la page d’accueil un certain temps pour en faire l’utile promotion.
Je voulais d’ailleurs y porter le commentaire que j’ai commandé et reçu (à mon adresse en Suisse) le livre en quelques jours (trois) et sans frais d’envoi, par la poste, après commande passée aux éditions Tatamis.
Je voulais donc en avertir les Dreuziens, avides, comme moi, de vous lire.
Amazon annonçait un délais de un à deux mois !!!??? Inacceptable à moins de deux mois des élections présidentielles US ! Et inacceptable dans l’absolu. On est au XXIème siècle, non ?
J’ai fait un commentaire dans ce sens sur leur site.
Je pense Monsieur Millière que vous devriez aussi leur en faire la remarque.
Je vais le remettre, c’est un défaut du thème utilisé pour afficher Dreuz que je suis en train de chercher à corriger.