Publié par Guy Millière le 4 octobre 2012

Je m’en doute avant même d’avoir lu le moindre commentaire en France, les journalistes des grands médias vont faire leur travail, et dire qu’Obama a été bon, très bon, voire excellent dans le débat d’hier au soir.

Peut-être vont-ils reprendre les thèmes abordés de manière relativiste, et dire qu’Obama a défendu telle ou telle position et Romney telle ou telle autre position.

La vérité est que d’un bout à l’autre du débat, Barack Obama n’a pas été du tout à la hauteur et s’est fait administrer une leçon. Amplement méritée. 

Obama n’avait à sa disposition que des points de discours préparés à l’avance, des attaques basées sur des affirmations fausses qui se sont révélées à l’usage aussi efficaces que des pétards mouillés, et quelques anecdotes hatives.

Mitt Romney a montré une maîtrise des faits et des dossiers absolument exemplaires, une précision de chaque instant, une aptitude à démonter point par point ce qu’il y avait de bancal dans les affirmations de son adversaire à chaque fois que celui-ci risquait une affirmation.

Comme je l’ai écrit récemment, Romney a montré qu’il connaît l’économie, et il a démontré pourquoi il a été un entrepreneur aussi efficace et couronné de succès au cours de sa carrière.

Comme je l’ai écrit récemment aussi, Obama connaît Whoopi Goldberg et David Letterman, mais cela s’est révélé très insuffisant.

Obama est habitué depuis quatre ans à répondre aux questions de journalistes courtisans, ou aux réparties d’amuseurs publics. Il n’a jamais eu en face de lui un adversaire digne de ce nom depuis qu’il est entré en politique, et je dois dire avec tristesse que John McCain il y a quatre ans, n’a pas été un adversaire digne de ce nom.

Ce soir, non seulement Obama a eu en face de lui un adversaire, mais il a eu en face de lui un homme qui lui est absolument supérieur dans la connaissance de tous les dossiers concernés. On aurait pu avoir l’impression que le Président était Mitt Romney et Obama un étudiant s’essayant de contredire son professeur.

Pour défendre son piètre bilan, Obama a énoncé des histoires à dormir debout : Romney lui a renvoyé au visage les données précises, chiffrées, accablantes. Pour parler de l’avenir, Obama a promis de continuer sur sa lancée. Romney a expliqué magistralement que cette lancée menait au cataclysme.

D’un bout à l’autre du débat, Romney a été à l’offensive. Obama a été dans une posture défensive, au point qu’il a du solliciter parfois l’aide du modérateur pour changer de sujet. Romney a su ne pas se laisser couper la parole sans paraître inélégant. Obama n’a pas réussi à faire la même chose.

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Enfin, en termes de comportement et de gestes, Romney n’a cessé de regarder Obama dans les yeux, d’une manière affirmée, légèrement dominante sans être arrogante un seul instant. Obama a passé la soirée à regarder son pupitre en baissant les yeux et à se tourner vers le modérateur ou la caméra, regardant très rarement son adversaire. Romney n’a cessé de sourire de manière avenante. Obama a plusieurs fois fait la moue.

Si cela avait été un match de boxe, Obama aurait été KO dès le premier round. Ce n’était pas un match de boxe, mais on peut dire qu’Obama a été KO debout pendant toute la rencontre.

Cela changera-t-il le cours de l’élection ? Il est bien trop tôt pour le dire. Mais la campagne de Mitt Romney devrait trouver une énergie et une confiance renouvelées. Les grands médias vont faire leur travail, disais-je, et minimiser les dégâts : ils ont tant investi sur Obama qu’ils feront strictement tout pour qu’il gagne. Mais ce soir, spontanément, dans l’instant, des gens qui avaient tout misé sur Obama ont fait savoir leur déception. Bill Maher, qui a donné un million de dollars à la campagne d’Obama a écrit qu’Obama avait besoin d’un téléprompteur pour tenir un discours cohérent. Andrew Sullivan, autre obamalatre, s’est demandé ce qu’Obama avait fait la veille au soir.

Des panels d’électeurs où se trouvaient autant de démocrates que de républicains ont déclaré Romney vainqueur à quatre vingt quinze pour cent. Un certain nombre d’électeurs qui entendaient voter pour Obama ont dit avoir changé d’avis. Pour beaucoup de spectateurs, c’était la première fois qu’ils voyaient Romney en direct, et cette première fois a eu incontestablement un effet. Les sondags dans quelques jours montreront si les chiffres bougent.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Guy Millière pour www.Dreuz.info

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