Publié par Guy Millière le 8 octobre 2012

Dois-je revenir sur la situation française ? La France n’est, après tout, plus désormais qu’un fétu de paille dans les tempêtes du monde.

L’avenir se joue ailleurs, en Asie et au Proche-Orient, aux Etats-Unis où le duel Obama-Romney sera décisif pour les années à venir sur les cinq continents.

La France a été une puissance qui compte. Elle est devenue une moyenne puissance. Puis elle s’est rapetissée encore et n’est plus qu’une petite puissance. Nicolas Sarkozy, par son volontarisme et son énergie gesticulatoire, donnait l’impression que la voix de la France comptait encore, et il s’est permis quelques gestes dont les conséquences sont très visibles : le renversement de Kadhafi, par exemple, qui a si bien servi nos amis les islamistes et l’émir du Qatar.

François Hollande, lui, ne donne aucune impression. Et c’est logique : il incarne ce que la France est devenue.

Comme une mission lui a été confiée, il s’en acquitte, à sa manière. Médiocrement.

Les repères éthiques étant déjà très détériorés, il s’emploie à les détériorer davantage et le ministre de l’éducation qu’il a choisi, Vincent Peillon, parle de morale laïque. Nul doute qu’il y sera beaucoup question de solidarité assurée par ce que Jean-François Revel appelait « la grâce de l’Etat », de « citoyenneté », de « justice sociale » et de quelques autres thèmes qui ont fait les beaux jours de la construction de l’avenir radieux partout où celle-ci a été tentée avant que l’avenir s’effondre.

La famille étant en voie de dissolution, à commencer par la sienne, il s’emploie à dissoudre ce qui reste de la famille, grâce au mariage gay que suivront les adoptions joyeuses d’enfants qui n’auront ni papa ni maman, mais pourront faire de la pédale dans les voies cyclables de Paris et partir faire du camping dans un village de tentes.

La justice étant en voie de décomposition et la délinquance s’exacerbant, il a confié le dossier à madame Taubira qui déteste les peines plancher et pense sans doute que vingt ans de prison effectives pour un assassin récidiviste, c’est déjà trop et cela hypothèque les chances d’une récidive supplémentaire.

Pour sauver quelques apparences, il compense Taubira par Manuel Valls qui tient quelques propos censés et montre quelques signes d’efficacité : sans doute Hollande veut-il la chute absolue, mais pas tout de suite, pas trop vite.

Il faut d’abord assurer la grande œuvre du quinquennat : le naufrage économique. Et celui-ci est bien parti pour être superbe.

Il ne se passe pas de semaine sans que le Fouquier-Tinville du redressement productif n’aille découvrir un site où il n’y a plus rien à redresser et plus rien à produire, sinon des discours.

Le nombre d’emplois détruits et d’entreprises privées fermées d’ici la fin de l’année sera impressionnant. Hollande espérera faire mieux l’an prochain : il aura du mal, ou il faudra qu’il passe à la vitesse supérieure.

C’est ce qu’il semble vouloir faire, avec son joli budget.

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Les impôts sur les entreprises en France sont déjà parmi les plus élevés d’Europe et si on leur ajoute les charges salariales et les diverses réglementations, on arrive à des niveaux accablants. Impôts, charges et réglementations vont augmenter encore.

Si, avec cela, le nombre de chômeurs et de pauvres n’augmente pas vertigineusement dans les mois à venir, ce serait à désespérer tous les conseillers de l’Elysée.

Les impôts sur l’épargne et le capital investi étaient déjà importants : ils vont se trouver accrus considérablement.

Si, de cette façon, l’épargne et les investissements ne baissent pas très fortement, les conseillers de l’Elysée n’auront que leurs yeux pour pleurer.

L’accentuation de la progressivité de l’impôt sur le revenu est, elle, conçue tout exprès pour pousser le plus grand nombre de gens possible vers l’exil fiscal en direction de la Suisse, de la Belgique, ou du Royaume-Uni.

Ayant ainsi mis en place les moyens d’inciter les entreprises à délocaliser et à licencier, les moyens de dissuader l’épargne et l’investissement, et les moyens de pousser les contribuables aux revenus les plus élevés à quitter le pays, physiquement ou fiscalement, il ne manque que quelques touches aux concepteurs de tout cela pour que le tableau soit complet : quelques taxes sur la consommation, et quelques ponctions supplémentaires sur les revenus salariaux permettront de faire baisser les chiffres de la consommation.

Et ils vous diront que cela fera vingt milliards d’euros de recettes fiscales supplémentaires. Et ils feront les calculs en s’appuyant sur une anticipation de croissance.

Et ils parlent sans rire. Et ils emploient le mot de « rigueur ».

Ils vont baisser, glissent-ils, les dépenses de l’Etat, de façon très minime, et, en parallèle, embaucher plusieurs dizaines de milliers de fonctionnaires supplémentaires.

Il paraît qu’il y a des gens qui ont étudié l’économie au Parti Socialiste. Il paraît, disais-je.

La grande œuvre du quinquennat est en route. Hollande a déclaré qu’il faudrait deux ans pour qu’elle porte ses fruits. Il faudra, je pense, moins de deux ans.

Le chômage a dépassé le cap des trois millions voici peu. En 2013, c’est le cap des quatre millions qui sera sans doute atteint. Les Restaurants du cœur vont avoir beaucoup de travail : s’ils ont encore de la nourriture à distribuer dans quelques mois.

J’ai laissé de côté les dossiers logement et environnement, je ne veux pas être déprimant pour ceux qui me lisent. J’ai laissé aussi de côté les dossiers retraite et assurances santé pour les mêmes raisons.

Il n’y aura pas de croissance, mais une récession qui va s’accentuer. Il n’y aura pas de rentrées fiscales à la hauteur des chiffres annoncés. Il y aura une chute de la consommation, de l’investissement, de l’épargne et une multiplication des pauvres. Il y a déjà des bidonvilles aux portes de Paris : il y en aura davantage. La multiplication des pauvres va se poursuivre.

J’avais au moment de l’élection de François Hollande reçu une publicité ironiquement détournée sur laquelle il était écrit : le changement, c’est maintenant, la faillite, c’est juste après. La faillite est désormais très proche.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour www.Dreuz.info

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