Publié par Guy Millière le 11 octobre 2012

J’étais invité ce mardi 9 dans l’émission Ce soir ou jamais.

Frédéric Taddei est un homme que j’estime, et le seul à ne pas m’exclure des plateaux de télévision, ce dont je le remercie. Dans un contexte où l’absence de pluralisme est quasiment totale en France, c’est un acte de courage très honorable.

La partie de l’émission consacrée aux élections américaines était assez brève, mais ce n’est pas très grave.

Non, ce qui est grave, et, je m’empresse de le dire, ni Frédéric Taddei ni ceux qui travaillent avec lui n’y sont pour rien, (si cela n’avait été ces invités là, cela en aurait été d’autres), a été, à mes yeux, la monstruosité de certains propos tenus.

Cette monstruosité est banale, très banale en ce pays ; elle est une monstruosité propre à une certaine gauche. Elle explique pourquoi je me suis détourné de la gauche avec dégoût voici plusieurs décennies. Elle montre une dépravation morale et intellectuelle répugnante.

Je dois le dire : un nombre certain de gens de gauche n’ont aucun respect, même minimal, pour la réalité.

Ils peuvent présenter comme des « faits » de pures falsifications, et vous dire avec aplomb que les « faits » dont ils parlent sont avérés. Il s’agissait hier de statistiques sur l’emploi aux Etats-Unis et d’embauches dans le secteur manufacturier, mais il aurait pu s’agir d’autre chose. Ces gens seraient capables de vous parler d’un monde qui n’est qu’une construction idéologique effectuée dans leur tête, et de vous dire que c’est bel et bien le monde.

Je dois l’ajouter : un nombre certain de ces gens sont capables de vous présenter des hommes avec qui ils ont des désaccords politiques comme étant non pas des hommes avec qui ils ont des désaccords, mais en les décrivant comme des êtres abjects, criminels, animés d’intentions absolument perverses. Ils glissent très vite, de facto, du désaccord politique à une condamnation tout court qui renvoie le condamné vers une position où il semble presque être un criminel contre l’humanité. Il s’agissait hier de Mitt Romney et de Paul Ryan, mais il aurait été possible qu’il s’agisse de n’importe qui. Ces gens sont à même de désigner un individu normal et respectable qui se trouve ne pas être de leur avis et de le dépeindre, sans le moindre fondement, comme un vampire dont on s’étonne que personne n’ait déjà agi pour l’éliminer physiquement.

Ce qui m’a été dépeint par un éminent professeur et par une activiste d’origine africaine dont j’ignore les qualités ou titres était un pays appelé Etats-Unis qui, en dehors du nom, ne ressemblait pas du tout au pays que je connais et dans lequel je passe plusieurs mois par an. Un endroit bizarre où il existe une poignée d’êtres intelligents sur les cotes Est et Ouest, et beaucoup d’abrutis et de tarés analphabètes vivant ailleurs dans les terres intérieures, lisant un livre atroce appelé la Bible. Selon leur description, ce pays avait rencontré un dieu bienveillant et socialiste appelé Barack Obama, qui avait tiré les plus pauvres des griffes de méchants capitalistes assoiffés de sang, soigné les pauvres, multiplié les pains, marché sur les eaux, donné du travail à tout le monde.

Ce qui m’était décrit était la menace pesant aujourd’hui sur cet endroit : la « menace Romney » : une menace incarnée par la quintessence du capitaliste assoiffé de sang, un criminel, un assassin, un cynique, un fanatique dont l’élection à la présidence signifierait l’apocalypse, la mort de millions de pauvres, la transformation de millions d’autres en sans abris condamnés à errer dans les décombres.

J’ai, je dois le dire, été confronté de nombreuses fois à cette façon de procéder et de parler. Dans les années de la présidence de George Walker Bush. Mais aussi au temps de la présidence de Ronald Reagan. Pour une certaine gauche française, les propos les plus vils et les plus mensongers dès lors qu’il s’agit des Etats-Unis, du peuple américain en son ensemble (exception faite des élites de la gauche américaine), et tout particulièrement des conservateurs américains, sont bons à utiliser, même s’ils viennent de fonds de poubelle. Ces propos relèvent d’incitations à la haine qu’il faut appeler par leur nom.

S’ils étaient tenus concernant d’autres populations, d’autres pays, d’autres gens que les conservateurs américains, la gauche française s’empresserait de les taxer de « racistes » ou de « fascistes » : ce qu’ils sont en profondeur.

S’ils étaient tenus par des crétins analphabètes roulant dans le caniveau, on les dédaignerait plus aisément, mais ils sont tenus par des gens supposés avoir fait des études supérieures.

Ces propos ont une dimension totalitaire, et ils ne sont pas très éloignés de la novlangue évoquée par George Orwell dans 1984.

Ceux qui tiennent ces propos ont d’ailleurs un comportement totalitaire : ils tentent en général d’empêcher quiconque parlerait autrement d’ouvrir la bouche.

Ceux qui tiennent ces propos méprisent absolument ceux qui les écoutent puisqu’ils se livrent à une opération de propagande manipulatrice.

Ceux qui tiennent ces propos sont des imposteurs, puisqu’ils prétendent se préoccuper du sort des pauvres en faisant semblant de ne pas voir que les décisions qu’ils pronent et qu’ils soutiennent détruisent la croissance et la prospérité, démultiplient le nombre des indigents, et font des morts.

Il existe des gens de gauche plus honnête et plus scrupuleux, je sais.

Mais si je faisais la nomenclature des propos immondes, mensongers et falsificateurs tenus par des gens de gauche depuis quelques dizaines d’années, je pourrais constituer un dictionnaire. L’extrême droite tient parfois des propos indignes, mais elle fait, en comparaison, très pale figure.

Si je répertoriais les causes répugnantes soutenues par des gens de gauche depuis cinquante ans, la liste obtenue serait, elle-même, longue.

Avant Obama, le seul Président des Etats-Unis qui avait trouvé grâce aux yeux de la gauche française était Jimmy Carter, à qui le monde doit la république islamique d’Iran et la plus grande vague d’avancée soviétique sur la surface de la terre.

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Obama ne peut que plaire à la gauche française : un homme qui multiplie les pauvres, ruine les petits entrepreneurs, conduit son pays vers la banqueroute, et qui, de surcroît, favorise l’avancée planétaire de l’islam radical ne peut que ravir les ennemis de la liberté et de la dignité des êtres humains.

Si Mitt Romney est élu, attendez vous au déferlement. La haine anti-américaine déversée pendant les années Bush pourra reprendre toute son intensité.

Et, bien sûr, des gens porteurs de connaissance auront moins que jamais leur place sur les plateaux de télévision.

Mardi soir, le « professeur » susdit a tout fait pour que j’ai un temps de parole réduit au minimum. Si cela ne tenait qu’à des gens comme lui, je n’aurais plus de temps de parole nulle part, et les quelques personnes censées qui restent en ce pays auraient déjà depuis longtemps été réduites au silence complet.

Reproduction autorisée, avec la mention suivante : © Guy Millière pour www.Dreuz.info

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