Publié par Jean-Patrick Grumberg le 12 octobre 2012

Le premier ministre britannique, David Cameron, a déclaré cette semaine à la BBC qu’il est prêt à bloquer un nouveau budget de l’Union européenne, « si nécessaire », alors que l’union a commencé les négociations de son budget 2014-2020 (1).

Cameron a ajouté « je me suis assis autour de la table. 27 pays. 26 ont signé le traité, et j’ai dit : ‘ce n’est pas dans l’intérêt de la Grande Bretagne. Je me moque des pressions que vous pourrez faire, je ne signe pas, nous n’en voulons pas »

Il a ajouté qu’il bloquera les négociations si des « énormes augmentations » budgétaires sont proposées, ou si une proposition qui « n’a pas d’outils de contrôles adaptés » est avancée.

Le gouvernement britannique en a par dessus la tête de l’Europe : trop de coûts, trop de bureaucratie, trop d’ingérence, et il dénonce la néfaste évolution de l’UE. Plusieurs députés européens anglais dénoncent d’ailleurs la trop grande influence d’idées communistes au sein de l’Europe, symbolisé entre autres par son absence de vote démocratique.

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Sans surprise donc, les premiers débats sur le budget 2014/2020 ont déclenché la foudre de Cameron, qui a qualifié de « scandaleuses les demandes de la Commission
européenne » et a promis qu’il fera jouer son droit de veto si le budget n’est pas révisé à la baisse.

Qu’est ce que cette Union qui augmente ses dépenses, a expliqué Cameron, quand les États membres sont mis en demeure par l’Europe de réduire les leurs !

La commission réclame un budget de 1 000 milliards d’euros contre 800 milliards aujourd’hui. Qu’est ce que cette Union qui augmente ses dépenses, a expliqué Cameron, quand les États membres sont mis en demeure par l’Europe de réduire les leurs ! Le Royaume-Uni bénéficie d’un régime privilégié, puisque Margaret Thatcher avait déjà imposé aux dirigeants européens un régime de faveur pour la Grande Bretagne que de nombreux gouvernements y compris Angela Merkel, veulent annuler.

Et au delà des augmentations, tous les États membres ne sont pas d’accord sur la façon de dépenser l’argent. Les pays contributeurs nets (qui donnent plus qu’ils ne reçoivent) n’ont bien entendu pas les mêmes idées que les pays bénéficiaires (qui reçoivent plus qu’ils ne versent).

Cameron a par ailleurs évoqué son intention de remettre en cause la libre circulation des travailleurs, et de remettre en place un contrôle des visas. A l’appui, il explique que les travailleurs des autres pays membres ramassent plus de la moitié des emplois, dans certains secteurs, alors que le chômage est énorme.

Le Royaume-Uni s’apprête donc à réclamer de devenir un membre à géométrie variable, une espèce d’Europe à la carte à laquelle d’autres états seraient tenté d’adhérer. Ce serait « la désintégration du concept d’acquis communautaire et le retour aux coopérations intergouvernementales », explique un député européen, qui ajoute que le traité européen permet au Parlement européen de légiférer en ce sens.

« Je pense que la plupart des gens de notre pays ne veulent ni quitter l’Union européenne, ni l’accepter telle qu’elle est aujourd’hui. Ils veulent la changer » a t-il conclu.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour www.Dreuz.info

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