Publié par Jean-Patrick Grumberg le 13 octobre 2012
Florence Lamblin

Rappel. Nous avons été les premiers à relater le scandale, hier soir (1) : Florence Lamblin, maire adjointe EELV du 13e arrondissement de Paris a été mise en examen pour blanchiment d’argent liés au trafic de drogue d’un réseau international.

400 000 € en liasses de billets ont été découverts par le juge d’instruction Baudoin Thouvenot et la JIRS de Paris à son appartement du 13e.

Ce matin, son avocat, Jérôme Boursican, justifiait la présence de cette somme, et innocentait sa cliente (n’est ce pas son rôle) qui est, selon ses dires, « en lien avec quelqu’un qui ne justifiait pas qu’elle s’en méfie et qui, lui, est impliqué dans cette affaire ».

Autrement dit, Florence Lamblin vit en concubinage (elle est EELV n’oublions pas) avec un homme (on supposera que c’est un homme pour simplifier) qui est impliqué dans un réseau international de blanchiment d’argent de la drogue, mais dont Lamblin n’avait aucune raison de se méfier, et qui ramène 400 000 € à la maison comme d’autres rentrent avec une baguette et le journal.

Mais dans l’après midi, la version avait évolué…

L’avocat niait toujours toute implication de l’élue des Verts, mais il déclare qu’il s’agit « d’une simple fraude fiscale. »

Vous aimez cet article ? Inscrivez-vous à notre newsletter pour recevoir les nouveaux articles de Dreuz, une fois par jour en fin d’après-midi.

Plus tard, une troisième version:

Un héritage fait en 1920 et rapatrié de Suisse !

Jérôme Boursican : « l’argent retrouvé chez sa cliente provient d’un héritage de famille rapatrié de Suisse. », tout en reconnaissant que Florence Lamblin « a eu des conversations téléphoniques avec quelqu’un qui est impliqué dans le dossier, un maillon du dossier », sans préciser quelle était la nature de ces conversations ni les liens entre Florence Lamblin avec ce « maillon » du dossier, ni même le rôle que jouait ce maillon. Il s’agirait d’un héritage de famille datant de 1920 que l’élue avait laissé fructifier en Suisse. Joli non ? Mais il y a mieux !

Jérôme Boursican : « Elle a voulu rapatrier ces 350 000 euros (JPG : les 400 000 ont fondu. La commission de l’avocat ?) sur conseil de sa banque. » (JPG : les banques suisses, c’est bien connu, conseillent à leurs clients de rapatrier leurs espèces en France, et pas l’inverse).

Jérôme Boursican : « On (JPG : qui on ?) l’a mise en relation avec quelqu’un (JPG qui quelqu’un ?) qui a rapatrié (JPG : rapatrié en contrebande) cet argent en France. »

Jérôme Boursican : « cette personne s’est révélée (JPG : quand ?) impliquée dans une affaire de blanchiment ». (JPG : dont Florence Lamblin s’est abstenue de déposer plainte)

Jérôme Boursican : « ma cliente n’avait aucune idée du parcours de cette personne » avec laquelle elle avait été mise en relation par « une personne de confiance » (JPG : je découvre ce que personne de confiance veut dire, dans le milieu écologiste).

Jérôme Boursican : « S’il y avait quelque chose, ce serait tout au plus le fait de ne pas avoir déclaré 350 000 euros à l’ISF ». (JPG : Et les droits de succession ? Et l’importation illégale en passant par des réseaux mafieux ?)

Jérôme Boursican : « Cela n’implique pas un blanchiment, dont elle devra être mise hors de cause rapidement ».

JPG : « on » était assez fiable pour recommander une personne de confiance (confiance façon EELV) pour passer en France, en contrebande, 400 000 € en espèces, sur conseils de la seule banque suisse au monde qui demande à ses clients de retirer l’argent de leur héritage. N’est ce pas une belle histoire ? Mais malchance, cette personne était en fait impliquée dans un vaste trafic de drogue mais Florence Lamblin, qui a de bien curieuses fréquentations, n’a rien dit à personne, et a gardé l’argent chez elle pour ses dépenses de modeste élue EELV du 13e.

François Hollande qui n’aime pas les riches, doit détester Florence Lamblin, avec ses 400 000 € en liquide.

Les panou panou entre en scène

Reste à savoir, et l’enquête le dira, si l’argent du trafic a financé la campagne EELV : nous avons tous des connaissances EELV qui expliquent en rigolant que « on est écolo, et l’herbe, c’est naturel après tout », et leur porte-parole, Jean-Philippe Magnen, a été très rapide à dégainer samedi pour dire « que son parti n’avait “rien à voir” avec la mise en examen d’une élue parisienne du mouvement écologiste pour blanchiment d’argent de la drogue. »

Donc les panou panou ne la connaissent ni d’EELV ni d’ailleurs.

C’est le projet 2012 d’EELV sur le cannabis qui s’éclaire sous un jour très différent, avec cette affaire: EELV réclame « la dépénalisation de la consommation, de la détention et du transport en quantité limitée, et de la production individuelle ou collective à but non lucratif », et promet une « réflexion pour déterminer les modalités d’une légalisation de la production, de la distribution et de la consommation ». Ils ont fait une réflexion en grandeur nature ?

Entre une Verte grillée qui se retrouve marron à cause de l’argent au noir, des Verts qui jurent être blanc bleu dans le blanchiment, et demandent un blanc seing pour vendre de la blanche, cette affaire de brown sugar chez les rouges commence à bien sentir le roussis.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour www.Dreuz.info

(1) http://www.dreuz.info/2012/10/exclusif-florence-lamblin-elue-eelv-et-adjointe-au-maire-du-13e-mise-en-examen-dans-un-vaste-reseau-de-blanchiment-de-drogue-franco-suisse/

Inscrivez-vous gratuitement pour recevoir chaque jour notre newsletter dans votre boîte de réception

Si vous êtes chez Orange, Wanadoo, Free etc, ils bloquent notre newsletter. Prenez un compte chez Protonmail, qui protège votre anonymat

Dreuz ne spam pas ! Votre adresse email n'est ni vendue, louée ou confiée à quiconque. L'inscription est gratuite et ouverte à tous

En savoir plus sur Dreuz.info

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading