Publié par Jean-Patrick Grumberg le 20 octobre 2012

La fin du monde est arrivée : des indignés qui ne s’indignent pas là où on leur dit de faire : une centaine de jeunes, garçons et filles venus de toute la France, ont occupé le toit du chantier de construction de la grande mosquée de Poitiers.

Depuis Manille, où il est en déplacement, Jean-Marc Ayrault a condamné « fermement ». « Je condamne fermement cette provocation qui révèle une haine des toits inacceptable » (phrase adaptée par mes soins), estimant qu’il s’agit d’une « agression contre la République bananière et ses valeurs » (phrase adaptée par mes soins).

Le Conseil français du culte musulman (CFCM) a de son côté exprimé « sa forte indignation et condamné avec la plus grande vigueur l’occupation » du site (phrase exacte). Quelqu’un lui a aussitôt soufflé qu’on n’était pas dans un débat sur Israël.

« Cette occupation grave, sauvage et illégale, accompagnée de slogans hostiles à l’islam et aux musulmans, est sans précédent dans l’histoire de notre pays » a déclaré le CFCM, qui s’y connait en histoire de France, sauf visiblement le passage de la déculottée que les musulmans ont pris à Poitiers il y a 1300 ans, et que les Français veulent transformer par deux buts à zéro en match retour.

Selon nos informateurs qui ont enquêté au péril de leur vie, les jeunes nationalistes ont, c’est exact, sauvagement étendu une banderole, sur laquelle était écrit un slogan explicitement hostile à l’islam : « construction de mosquées : REFERENDUM ! ». Exiger que le peuple se prononce, a-t-on jamais connu de mémoire de Français plus grand déchaînement de haine ?

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Selon Sud Ouest, repris en chœur par l’ensemble des médias, l’opération s’est déroulée dans la plus grande violence, surtout si l’on compare aux calmes émeutes pacifistes des jeunes musulmans qui caillassent des bus, jettent des pierres sur les policiers, quand ils ne tirent pas à balles réelles, et brûlent des voitures.

« On avait l’intention de rester plus longtemps mais comme on n’a pas du tout l’intention de s’affronter physiquement, nous repartons avec la police, dans la bonne humeur, sans que cela se finisse mal », a déclaré cet extrémiste à l’AFP.

La police a confirmé que vers midi, les “terroristes” avaient accepté de partir et que l’évacuation avait commencé dans le plus grand calme, tandis que des jeunes musulmans enragés mais qui ne sont pas du tout extrémistes, venus en renfort, étaient maintenus à l’écart.

La liberté d’expression n’est pas réservée aux sujets consensuels. C’est sur les thèmes difficiles, controversés, suscitant la polémique et le scandale comme le droit au blasphème, la haine de l’islam ou des autres religions, que la liberté d’expression a besoin d’être défendue.

Son interdiction ou sa mise au ban de la société, conformément à la réaction inconstitutionnelle de Jean-Marc Ayrault qui « condamne fermement cette provocation” et déclare la haine religieuse inacceptable », signera la plongée de la France dans un longue maladie.

PS : félicitations à ce groupe d’indignés dont Stéphane Hessel peut être fier.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour www.Dreuz.info

http://www.sudouest.fr/2012/10/20/poitiers-le-chantier-d-une-mosquee-envahi-par-des-militants-d-extreme-droite-855967-7.php

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