Publié par Jean-Patrick Grumberg le 2 novembre 2012

Si les Français étaient racistes et islamophobes, les gouvernements qui se sont succédés depuis le premier choc pétrolier, soutenus dans leur élan par les élites qui voient en l’immigration une chance pour la France, les gouvernements disais-je, n’auraient jamais facilité l’immigration massive d’Afrique et du Maghreb, par crainte de créer un désordre social.

Ce qu’ils n’ont pas considéré, c’est que l’inverse ne se déduit pas.

Les migrants arrivent avec un racisme anti-blanc et un antisémitisme vissé dans leur héritage islamique, un rejet de la culture occidentale, de la laïcité, et de la très faible pratique religieuse, qui les mène à penser que la France n’est pas une chance pour l’immigration.

 28 % des Français musulmans ressentent « un conflit naturel entre le fait de pratiquer l’islam et le fait de vivre dans une société moderne »

« Dans les banlieues », dit Gilles Kepel dans un rapport publié en 2011, « la colère et l’islam se sont développés », et selon le Pew Research Center, en 2006, 28 % des Français musulmans ressentaient « un conflit naturel entre le fait de pratiquer l’islam et le fait de vivre dans une société moderne ».

Le sociologue Hugues Lagrange, directeur de recherche au CNRS, a voulu en avoir le cœur net, et a croisé les dernières études sur la pratique de l’islam en France. Et ce qu’il a découvert balaye toutes les incantations intégrationnistes des intellectuels, et confirme le spectacle de la rue.

Hugues Lagrange : « L’ « affirmation musulmane » se généralise chez les Français de 18-25 ans issus de l’immigration du Maghreb, du Sahel et de Turquie. Ils respectent à 90 % les prescriptions alimentaires et le ramadan. La présence régulière à la prière atteint 30 % chez les 21-25 ans alors qu’elle est inférieure à 20 % pour les plus de 40 ans. »

Hugues Lagrange : « Quant à « l’importance accordée à l’éducation religieuse », comme au mariage religieux, elle augmente chez les 21-25 ans, plus encore chez ceux nés ou arrivés jeunes en France. »

Séduits par les salafistes et la « rupture islamique rigide »

Ainsi, depuis une dizaine d’années, de plus en plus de jeunes musulmans vivent « halal », et sont séduits par les salafistes et la « rupture islamique rigide » avec l’environnement européen.

Ainsi de plus en plus de jeunes musulmans rejettent la culture occidentale qu’ils accusent d’aliéner leur identité.

Ainsi ils se rapprochent de leur culture et de leur religion sur les moeurs, la sexualité, le comportement des femmes, le mariage entre musulmans, la virginité et les tenues des filles – sans oublier, disent Gilles Kepel et bien d’autres chercheurs, l’antisémitisme.

Hugues Lagrange résume ainsi : « La résurgence des pratiques cultuelles et la religiosité augmentent chez les immigrés venus en France avant l’âge de 16 ans et chez les Français descendants d’immigrés, mais pas chez les immigrés arrivés à l’âge adulte. »

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le gouvernement socialiste a décidé d’accélérer fortement l’immigration de ces racistes qui nous rejettent

Et tandis qu’aucun de ces auteurs n’aborde la violence et la délinquance qui accompagnent ces rejets de la société, nous nous rappelons que le gouvernement socialiste a décidé d’accélérer fortement l’immigration de ces racistes qui nous rejettent.

La seconde génération d’immigration maghrébine, africaine et turque, constatait déjà Vincent Tiberj en 2005 (Français comme les autres ?, avec Sylvain Brouard) diverge profondément des jeunes Français de souche (il n’ose pas employer ce terme) sur trois domaines, très culturels : l’homophobie (deux fois plus répandue), les moeurs (brutalité envers les filles, défense de la virginité avant le mariage, endogamie), et l’antisémitisme (39 % ont déclaré que « les juifs ont trop de pouvoir en France », pour 20 % chez les autres).

Ils refusent de voir que la montée de l’antisémitisme et du sexisme dans les banlieues se duplique comme une photocopie du coran.

Mais Tiberj et la plupart des sociologues – presque tous néomarxistes et souvent d’extrême gauche – ont peur de stigmatiser les enfants immigrés ou de donner des arguments au Front national, et ils refusent de voir que la montée de l’antisémitisme et du sexisme dans les banlieues se duplique comme une photocopie du coran.

Et ni le chômage ni les inégalités, ajoute Hugues Lagrange, ne suffisent à expliquer pourquoi les jeunes descendants d’immigrés, souvent français, se montrent plus religieux que les immigrés âgés et précarisés, sous scolarisés, et avec un taux d’échec scolaire si important.

L’explication, dit-il, vient du passage du village et de ses coutumes à la banlieue. Ces immigrés méconnaissent l’école – peu d’enfants profitent d’un soutien scolaire et sont préscolarisés – et les phénomènes de bandes et de clans enrôlent les plus jeunes.

la mère a traditionnellement peu d’emprise sur les garçons

Hugues Lagrange : « le fait de vivre dans une famille nombreuse, parfois monoparentale, parfois polygame, où la mère a traditionnellement peu d’emprise sur les garçons, où le père se doit d’aider les siens restés au pays, ne facilite pas la scolarisation, le français est moins parlé qu’ailleurs, et la concentration à l’étude n’est pas encouragée. »

Le lien entre la culture d’origine d’un immigré, ses coutumes, sa religion, sa conception de la famille, des femmes, et son parcours en France ne peut être mieux illustrée que par l’observation de l’immigration chinoise : « les jeunes Chinois bénéficient d’habitudes familiales très exigeantes propices à la réussite scolaire, jusque dans les familles les plus modestes de serveurs et de plongeurs. »

A comparer au poids des traditions autoritaires africaines et islamiques des pères et des frères sur les mères et les filles, dit encore Lagrange…

Michel Terestchenko, auteur d’ « Un si fragile vernis d’humanité » considère qu’ « on assiste en France à un vrai blocage intellectuel sur ces questions. Nous préférons l’affrontement déraisonnable, crier au « communautarisme », attaquer l’islam en général ».

Dit-on du bouddhisme que c’est une religion de paix d’amour et de tolérance ?

J’ajoute que l’on préfère surtout habiller l’islam d’ors qu’il ne possède pas : dit-on du bouddhisme que c’est une religion de paix d’amour et de tolérance, du judaïsme qu’il a engendré les plus grands penseurs de l’humanité, et qu’en Europe est né le siècle des lumières ?

Ainsi un Laurent Mucchielli, plus idéologue que sociologue de la délinquance et du racisme, pleurniche qu’on ose décrire le réel : « En ciblant des ethnies et des pratiquants – les Sahéliens, les musulmans – … on trouve ce qu’on cherche ».

Crime majeur en effet.

Car l’on trouve ce qu’on cherche : ni le chômage ni les inégalités, mais « les valeurs traditionnelles et familiales des pays d’origine » pour les jeunes qui « en ressentent une forte exigence d’affirmer leur identité » explique Lagrange. Faute de la trouver à l’école ou au travail, les jeunes musulmans cherchent cette identité dans leur culture – et dans l’islam.

C’est aussi ce que confirme l’enquête « Trajectoires et origines », de l’Institut national d’études démographiques (INED) : les nouveaux Français se communautarisent par rejet de la culture occidentale, « vivent dans les “quartiers immigrés », et sont plus religieux que ceux qui sont dispersés dans des « quartiers mélangés ». En plus d’un repli sur la religion, l’isolement réduit les contacts avec la population majoritaire, ce qui « limite le brassage des manières de vivre et des croyances ».

En cela, j’affirme que les immigrés créent les problèmes qu’ils rencontrent, et la discrimination qui en découle.

Le sociologue Michel Kokoreff, professeur à Nancy-II, spécialiste des quartiers populaires et des phénomènes de bandes, salue le méritant travail de Hugues Lagrange, dans un article de fond publié dans la revue La Vie des idées

Michel Kokoreff : « Il (Lagrange) contribue à faire la sociologie de la société telle qu’elle est et non pas telle que nous voudrions qu’elle soit. »

Michel Kokoreff : « On sait les passions que suscite toute mise en cause de notre fameux modèle républicain d’intégration basé sur l’universalisme abstrait. »

Nous le constatons chaque jour sur Dreuz.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour www.Dreuz.info

Source de l’article : http://www.lemonde.fr/culture/article/2012/11/01/des-jeunes-fideles-a-l-islam_1784520_3246.html

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