Publié par Jean-Patrick Grumberg le 6 novembre 2012

Voici un portrait de Mitt Romney basé sur des faits, avec les sources en fin d’article.

Guy Millière écrivait que dans les médias, « on n’a pas cessé de présenter Mitt Romney comme un crétin ou comme un rapace. »

Si 95% des Français seraient prêts à voter Obama, alors les 5% qui restent lisent tous Dreuz, et pour contrarier les clichés nauséabonds qui seront déversés sur Romney s’il remporte ce soir l’élection, il m’a semblé salutaire de donner à nos lecteurs des informations, rien que des informations.

Je vais donc moi aussi parler du crétin et du rapace.

Le crétin :

1965-66, Mitt Romney est étudiant à Stanford University, la seconde plus prestigieuse université au monde selon le classement mondial 2012-2013 (1), et l’une des plus difficile à l’entrée : elle n’accepte que les sept meilleurs candidats sur cent.

En juillet 1966, Romney quitte les Etats Unis et passe 30 mois en France, en tant que missionnaire mormon.

Romney durant son séjour à Paris, en 1968 (à gauche)

Interrogé sur ses sentiments pour la France, à Bedfort, New Hampshire, en 2007, il déclare (2) :

j’aime la France ! Mes enfants sont en France en ce moment. J’aime la France. Je parle français couramment, j’ai vécu en France. Je n’ai que du respect pour le peuple français ». Puis il ajoute ceci qui lui vaudra sa réputation d’europhobe auprès des tenants de l’économie mixte : « ce que je ne veux pas, c’est devenir la France du 21e siècle » : « un énorme gouvernement, qui impose des impôts énormes, et qui contrôle tout ».

Anecdote destinée aux lecteurs Français : en tant que mormon, Romney ne boit pas d’alcool. Cependant, en France, il désobéira à cette règle… pour le coq au vin.

Février 1969, de retour aux Etats Unis, Mitt Romney s’inscrit à l’université Brigham Young, et réussi, en tant que président du cercle social de l’université, à récolter un million de dollars de dons pour son université.

Il obtient son diplôme de fin d’étude en 1971, avec la plus haute distinction honorifique, ce qui lui permet d’être accepté pour un MBA à Harvard.

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(A ce moment, il est déjà marié et père de deux enfants, et vit dans « un minable appartement en sous-sol à 62 dollars par mois, avec des carreaux fissurés dans la cuisine », se souvient un ami de l’époque, et il donne des conférences, entre autres, au département de sciences humaines de l’université.)

Il obtient son diplôme de droit à Harvard avec mention honorable en 1975, et reçoit la plus haute distinction d’Harvard (Baker Scholar) réservée aux 5% d’étudiants les plus brillants.

Recherché par les grosses sociétés américaines qui recrutent les meilleurs élèves de Harvard, Romney préfère rejoindre une société de conseil, Boston Consulting Group. En 1977, il est recruté par un ex de BCG, Bill Bain, chez Bain et Company.

En quelques années chez Bain, il est considéré comme un des meilleurs conseillers de la société, et les clients le réclament plus que les « poids lourds » de l’entreprise.

Voilà pour le Mitt Romney crétin.

Le Mitt Romney rapace :

Je l’ai dit plus haut, alors qu’il est étudiant à Brigham Young, il obtient de différents donateurs, un million de dollars de dons pour son université. 1 million valeur 1969…

Quand il sera gouverneur du Massachussets en 2002, il développe et fait voter par les démocrates et les républicains, une réforme du système de santé, la première du genre aux Etats Unis, qui procure une quasi assurance universelle à toute la population.

Lorsqu’en 1984 il quitte Bain & Co, Mitt Romney accepte, avec plusieurs autres cadres de la société, l’offre de partenariat de leur patron, Bill Bain, et il entre chez Bain Capital, une société d’investissement. Là, révèlera un ancien collaborateur au New York Times (4): « quand Mr Romney dirigeait Bain, il motivait ses collaborateurs en répartissant les profits entre tous, et en gardant une part plus faible, souvent à un chiffre, pour lui-même », alors que « lui et ses associés investissaient leur propre argent dans la plupart des opérations ».

En 1995, au décès de son père George, il lègue l’intégralité de son héritage à l’institut de management de l’université Brigham Young.

En 1999, Romney est approché pour sauver les Jeux Olympiques et les Paralympics de 2002, à Salt Lake City, qui affichaient une perte prévisionnelle de 379 millions de dollars, et dont l’image était tachée de scandales et de pots de vins. Romney redressa les structures, réduit les budgets, développa les appels aux dons, et les Jeux terminèrent avec un surplus de 100 millions de dollars.

Malgré ce confortable profit, Romney offrit l’intégralité de son salaire de 1.4 millions de dollars à une œuvre caritative. 

C’est d’ailleurs à cela qu’on reconnaît les rapaces.

Le vrai visage de Romney :

Mais là où Mitt Romney a probablement montré son vrai visage, c’est lors de l’évènement suivant (5) :

Alors que Mitt dirigeait Bain Capital, Bob Gay, un de ses collaborateurs, vint le voir pour lui expliquer que sa fille avait disparu. Elle s’était rendue à une soirée à New York, malgré l’interdiction de ses parents, et elle n’était pas revenue à la maison, dans le Connecticut.

Romney prit dans l’instant la décision suivante : il ferma les bureaux de Boston, et s’envola avec tout son personnel à New York pour retrouver la jeune fille.

Il établit un véritable état major à l’hôtel, fit imprimer des tracts avec la photo de la jeune fille et les fit mettre dans les sacs des clients d’une grosse chaîne de pharmacies dont il était actionnaire.

Il recruta même les avocats et les comptables de Bain Capital pour se faire aider dans les recherches !

« Nous étions là, une bande de cadres en costumes en train de marcher dans les parcs de New York et dans les rues en montrant des photos et demandant aux jeunes « avez-vous vu cette jeune fille ? », se souvient Romney qui bien entendu participait aux recherches.

« Et puis un jour, quelqu’un appela la hotline, demanda une récompense et raccrocha. Nous pûmes tracer l’appel, qui nous emmena jusqu’à une maison du New Jersey, et nous trouvâmes la jeune fille, dans la cave de la maison » conclut Romney.

Romney paya de sa poche les billets d’avion de tout son personnel, les chambres d’hôtel, les frais de séjour et de nourriture, et toutes les dépenses de recherche, sans compter le manque à gagner de l’entreprise.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour www.Dreuz.info

Courrier de Romney depuis la France

(1) http://www.timeshighereducation.co.uk
(2) http://www.boston.com/
(3) http://www.washingtonpost.com
(4) http://www.nytimes.com
(5) http://www.washingtonpost.com

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