Publié par Ftouh Souhail le 25 janvier 2013

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Mise à jour importante du 26 janvier 2012 :

Voici les faits après vérification sur place auprès de la Communauté juive de Sousse
Le 23 janvier 2013, le fils d’un des Juifs tunisiens de Sousse a été inhumé au cimetière. Le lendemain sa tombe a été profanée, le ciment en a été arraché, acte gratuit et offensant.

Les photos publiées sur différents sites ont bien été prises le 24-01-2013 mais sont bien antérieures à l’évènement.

L’Association  Hadrumète regroupant les juifs, originaires de Sousse, a oeuvré de 2008 à 2011, grâce à des dons, pour lutter contre les déprédations incessantes sur les tombes du cimetière de Sousse, en faisant reconstruire le mur d’enceinte avec pose de bris de verre, changement des serrures du portail, visites quotidiennes par les responsables de la communauté qui ne sont plus qu’une quarantaine de personnes.

Je rappelle que l’histoire de “la communauté juive de Sousse et des environs de 1857 a 1957″ forte de 6000 personnes en 1954, a fait l’objet d’une thèse que j’ai menée et publiée en mai 2010.

Le cimetière juif de Sousse, situé sur une colline à l’entrée de la ville, fait partie intégrante du patrimoine commun des Tunisiens car les stèles remontent au XIX eme siècle. Ce lieu de mémoire devrait absolument être protégé plus efficacement.

Claire Rubinstein-Cohen
Docteur en histoire

La Tunisie est devenue l’un des foyers les plus actifs du monde musulman pour la diffusion de l’antisémitisme.

Le cimetière juif de Sousse (Tunisie) a été profané ce jeudi 24 janvier 2013 par des vandales antisémites qui ont cassé des pierres tombales. Plus de 68 tombes juives ont été retrouvées profanées, le jour de la fête de la naissance présumée de Mohammed.

Des sépultures juives, des stèles renversées et brisées, des pierres tombales et des dalles endommagées. Les dégradations sont importantes.

Ces actes d’extrémistes musulmans renforcent la peur de la communauté juive tunisienne, écœurée par l’absence de réactions des autorités, qui regardent faire ou détournent le regard.

Après les manifestations de haine contre la communauté juive, les radicaux s’attaquent maintenant à leur morts et aux cimetières. Les islamistes tunisiens cherchent par tous les moyens à chasser les quelques familles juives qui ne sont pas encore parties. Les choses semblent évoluer négativement, alors que sous Ben Ali, la communauté vivait sereinement.

Sous le régime précédent, les islamistes radicaux étaient considérés, à juste titre, trop dangereux. Aujourd’hui ils sont au pouvoir.

La peur monte graduellement dans la petite communauté juive tunisienne, l’une des dernières existant encore dans le monde arabe.

La Tunisie, dont le gouvernement a été renversé par un coup d’État en janvier 2011, est passée de « Suisse du Maghreb » à « État islamiste ». Malgré cela, les juifs qui sont restés en Tunisie ne veulent pas quitter leur terre.

En 1946, la communauté juive de la ville de Sousse comptait 3.530 personnes. En 2013 il ne reste que 33 personnes.

De toutes ses nombreuses synagogues, il n’en reste qu’une seule : la synagogue “Keter Torah”, fondée par le rabbin Youssef Guez Zal (1860-1934), natif de la ville, grand rabbin de Sousse (1906-1928) et qui devint, sous le protectorat français, le premier grand rabbin autochtone de la Tunisie (1928-1934). Cette Synagogue a été déjà souillée en mars 2011 d’inscriptions antisémites à la gloire de la « religion de paix » de Mohammed.

En novembre dernier, un réseau qui préparait des actions terroristes anti-juives – kidnapper des Juifs de la « Hara » de Zarzis, a été découvert et démantelé avant qu’il puisse se mettre en action. Un fonctionnaire musulman au service de la communauté juive planifiait les kidnappings pour obtenir une rançon des « riches Juifs ». Le cerveau du groupe, un agent de la sécurité chargé de la protection des Juifs du sud tunisien, avait recruté des jeunes après avoir obtenu le financement par un groupe terroriste libyen.

Ce qui se passe en Tunisie depuis la venue d’Ennahdha est dramatique pour les Juifs. Le nombre de tentatives d’attaques augmente au point qu’on ne peut plus dire qu’il s’agit d’actes isolés.

« Nous nous sentons dorénavant très inquiets », expliquait Perez Trabelsi, le président de la communauté juive du pays interviewé par Magharebia. « Le gouvernement tunisien doit nous accorder davantage de protection afin de nous épargner ces menaces répétées qui planent sur nos têtes. Toutefois, il s’agit de notre pays et nous ne le quitterons pas ; nous avons le droit d’y vivre comme tous les Tunisiens », a-t-il ajouté.

Dans une lettre ouverte, Gilles Jacob Lellouche, un Tunisien de confession juive qui s’était présenté sur une liste aux élections du 23 octobre 2011, avait exhorté les autorités à réagir avant qu’il ne soit trop tard.

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De son côté, l’Association tunisienne de soutien des minorités, créée après la révolte, a déposé plainte l’année dernière pour des incidents antisémites commis en janvier 2012 lors de la visite en Tunisie du chef du gouvernement terroriste du Hamas, Ismaïl Haniyeh, et en février 2012 lors d’une tournée d’un prédicateur radical égyptien.

Devant le silence accablant du gouvernement tunisien, des associations et des avocats juifs en Europe ont porté plainte contre Hannibal TV qui a diffusé, vendredi 30 Novembre dernier, un prêche violemment antijuif du Sheikh Ahmad Al-Suhayli. L’imam de la mosquée de Radés n’a pas caché sa haine contre les Juifs en disant « Ô Allah, comme vous avez détruit le peuple d’Aad et les Tamud, détruisez cette horde de Juifs… Que leurs femmes soient stériles ». Le religieux tunisien a qualifié les Juifs de « tueurs de prophètes et grands singes » et a prié qu’Allah les anéantisse.

L’antisémitisme est utilisé par certains milieux radicaux comme levier pour diaboliser d’Israël (en Europe, les radicaux de gauche utilisent l’antisionisme comme levier pour développer l’antisémitisme). Il est temps de dire tout haut que le gouvernement islamiste tunisien refuse de confronter les radicaux salafistes, et qu’il refuser d’assumer ses responsabilités. De fait les Juifs tunisiens ne doivent se faire aucune illusion sur leur sort.

Les Juifs de Sousse en particulier, qui se sont réveillés jeudi en découvrant la profanation de leur cimetière, portent encore l’amer souvenir des conditions de vie humiliantes en terre d’islam, marqué par la soumission et la précarité. La communauté juive de Sousse, 1500 personnes en 1857, était soumise au statut de la Dhimma. Des membres de la communauté ont été contraints de porter l’étoile jaune de novembre 1942 à avril 1943.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Souhail Ftouh pour www.Dreuz.info

Voir : « La communauté Juive de SOUSSE par Claire Rubinstein-Cohen » sur le lien suivant: http://www.juif.org/go-blogs-35379.php

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