Publié par Jean-Patrick Grumberg le 14 février 2013

url

Je présente mes excuses à ceux qui s’obstinent à voir le monde de façon binaire. La minorité forcément oppressée d’un coté, les méchants blancs de l’autre. Egalement, mes excuses à ceux qui pensent que lorsque la France quittera le Mali, c’est parce que stabilité et harmonie seront revenus dans la région. N’oubliez pas. La France est partie de Libye et a laissé un chaos bien plus grand que celui qu’elle a rencontré. Les grands médias n’ont pas trop le droit d’en parler.

Certes la France a découpé ses anciennes colonies africaines selon des critères qui révèlent un manque évident d’intelligence des spécificités régionales.

Mais tout de même… cela fait cinquante ans que l’Afrique s’obstine à s’encrouter dans le tiers monde.

Corruption, famine, massacres, confusion, parlotes. Corruption, famine, massacres, confusion, parlotes : le cycle maudit de l’Afrique.

Ajoutez l’islam terroriste et conquérant, les narco trafiquants et les braves et courageux soldats français, et vous avez une photo du Mali prise le 14 février 2013, un mois après le début d’une intervention française qui a indiscutablement permis d’éviter quelques mains coupées par les plus pieux des musulmans.

1- Alors que la France s’active et protège le Mali, la Russie révèle qu’elle fournit des armes au gouvernement malien.

L’industrie de l’armement français cocu par le gouvernement malien ?

Le chef de l’agence russe d’exportation d’armements a déclaré qu’il a livré de petites quantités d’armes légères au gouvernement malien dont l’armée est mal équipée (et profondément divisée).

« Nous sommes en pourparlers pour d’autres livraisons, en petites quantités », a déclaré Anatoly Isaikin, directeur de RosoboronExport, cité par Interfax.

2- A Gao se sont produits les deux premiers attentats suicides de l’histoire du Mali.

Une guerre de rue a été nécessaire pour chasser les islamistes. Les troupes françaises ont désamorcé une bombe artisanale de 600 kg. La bombe, quatre fûts métalliques remplis d’explosifs, se situait dans la cour d’une maison abandonnée et était là depuis au moins lundi, selon un correspondant de l’AFP sur place. Les habitants ont peur  de sortir, peur de rencontrer d’autres islamistes, d’autres explosifs.

3- L’Organisation des Nations Unies a déclaré mercredi qu’elle travaille sur une « stratégie régionale » pour le Sahel.

Le Sahel est la région sud et semi-aride du désert du Sahara qui comprend le nord du Mali, que les touaregs considèrent comme leurs terres sans forcément reconnaitre les frontières existantes. Romano Prodi, l’envoyé spécial de l’ONU pour le Sahel et l’Afrique de l’Ouest, a commencé hier mercredi une visite de trois jours dans la région pour discuter de la situation au Mali avec les présidents des états voisins, le Sénégal, la Mauritanie, le Burkina Faso et le Niger. Encore des parlottes…

4- Narco trafic

Selon les analystes, la région est agitée par à un mélange dangereux fait d’extrémistes islamistes y compris al Qaida que Barack Obama tente de décrire comme sur le déclin au mépris de la réalité, de prises d’otages, de trafic de drogue, et de crime organisé.

5- L’armée du Mali a du mal à rétablir la sécurité.

Après l’intervention militaire menée par les Français, qui a permis de repousser al-Qaida et les rebelles qui avaient capturé le nord du pays. Récemment, les bérets rouges ont été attaqués par les bérets verts, en pleine guerre, humiliant le Mali à la face du monde – ce qui ne les empêchera pas de recommencer. Encore des assacres…

Vous aimez cet article ? Inscrivez-vous à notre newsletter pour recevoir les nouveaux articles de Dreuz, une fois par jour en fin d’après-midi.

6- Le racisme qu’il est interdit d’évoquer.

Mardi, les droits de chef de l’ONU, Navi Pillay, a averti que le Mali risquait de sombrer dans un cycle de violence. « Le problème, dit-elle, n’est pas seulement les groupes rebelles, mais aussi l’armée et la majorité noire qui ont mené des attaques de représailles contre des Touaregs à la peau claire et des Arabes accusés de soutenir les insurgés. » Les ONG de défense des Droits de l’homme ont accusé l’armée malienne d’avoir assassiné sans autre procès des partisans présumés des rebelles et de les avoir jeté au fond de puits. Des Touaregs et des Arabes ont également subi les attaques de leurs voisins noirs dans les villes du Nord telles que Tombouctou.

7- Au total, la crise a fait fuir quelque 377.000 personnes de leurs maisons.

150.000 ont cherché refuge au-delà des frontières du Mali, selon l’ONU. « Les développements récents du conflit ont semé la panique parmi les maliens, qui ont fui de peur d’être pris au piège entre deux feux », expliquait Karl Nawezi de Médecins sans frontières (MSF) hier mercredi.

Les réfugiés, qui ont pris quelques affaires avec eux, vivent dans des conditions précaires et sont menacés par la faim, a ajouté MSF.

8- Le Mali a implosé après un coup d’Etat en Mars 2012.

Le coup d’état a été fomenté par des soldats qui blâmaient le gouvernement pour l’humiliation subie par l’armée, lorsque le nord du Mali est tombé aux mains des rebelles touaregs, emmenés par les terroristes islamistes, deux mois plus tôt. La capitale Bamako en déroute, al-Qaida a détourné la rébellion touareg et a pris le contrôle du nord du pays.

A Bamako, hier mercredi, le chef du coup d’état du mois de mars 2012, le capitaine Amadou Sanogo, a été non seulement pardonné, mais il a prêté serment en tant que chef d’un comité de réforme de l’armée. Encore la confusion…

Sanogo, sous la pression de la communauté internationale, avait remis le pouvoir au gouvernement intérimaire en Avril 2012, mais il continuait à exercer une influence dans les coulisses. Encore la confusion…

La nomination de Sanogo – selon des sources politiques et militaires, est destinée à l’éloigner de ses partisans basés dans la ville garnison de Kati. Encore la corruption…

9- La France a lancé son intervention le 11 Janvier 2013

Le gouvernement intérimaire du Mali a appelé à l’aide pour repousser les insurgés islamistes qui avançaient vers le sud et menaçaient de prendre Bamako, ce qui aurait fragilisé toute cette région de l’Afrique et compromis les intérêts économiques de la France.

Mais après avoir repoussé les rebelles des villes sous leur contrôle, la France est maintenant désireuse de mettre fin à son intervention et de remettre la région entre les mains des Casques bleus.

Je dis l’Afrique, pas l’Afghanistan.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour www.Dreuz.info

Inscrivez-vous gratuitement pour recevoir chaque jour notre newsletter dans votre boîte de réception

Si vous êtes chez Orange, Wanadoo, Free etc, ils bloquent notre newsletter. Prenez un compte chez Protonmail, qui protège votre anonymat

Dreuz ne spam pas ! Votre adresse email n'est ni vendue, louée ou confiée à quiconque. L'inscription est gratuite et ouverte à tous

En savoir plus sur Dreuz.info

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading