Publié par Michel Garroté le 15 février 2013

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Michel Garroté, réd en chef –- Depuis une soixantaine d’années, la Cinquième République Monarchique Française fait couler beaucoup d’encre et parfois du sang et des larmes. Tels les « Rois Maudits » de Maurice Druon, les Roy de la Cinquième alimentent chroniques, romans et feuilletons. Le grand rusé Gaulois, le Diamantaire à particule, le Rose post-pétainiste, le comique Chirak, le petit Nico, tous, ont fait la démonstration que la réalité dépasse la fiction. Le plus déconcertant d’entre eux fut, pour moi, le petit Nico, dit Nicolas le Bref.

Lorsqu’il fit mine de sombrer dans la dignité en mai 2012, je me dis que c’était un nouveau coup de bluff. Narcissique 1er n’allait tout de même pas abandonner. Je fis le pari qu’il donnerait de la voix dès octobre. Il le fit en août, en septembre, et, depuis, il n’arrête pas. Il pense être subtil, habile à la manœuvre. Il ne dit pas Lui directement ce qu’Il a à dire. Il fait dire à ses laquais qu’Il a dit ceci et cela.

Ce n’est ni subtil, ni habile. C’est du niveau cour de récré ou même caniveau. Les Français sont des veaux, disait le grand rusé Gaulois qui en était. Sauf que depuis, les veaux ont grandi. A l’heure ou le cheval se prend pour du bœuf, les Gaulois sont d’humeur plutôt tauromachique à l’égard des gueux qui sont aux commandes de la République et à l’égard de ceux qui prétendent y revenir.

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Ainsi, le désopilant Hervé Klareskind le bien nommé, dans une royale missive intitulée « Nicolas le Bref ourdit déjà sa revanche », écrit (lien en bas de page) : « Nous sommes ici fort alertes, pendant que vous philosophez en votre château de Provence. La douceur du climat et la beauté des paysages vous enchantent au point que l’on peut dire sans coup férir que vous êtes dans le bonheur parfait: vous voilà donc, ma chère enfant, dans votre gloire de Niquée. Ma bonne, je m’en vais vous surprendre et vous entretenir de la rumeur qui bruit au sein de la Cour, une denrée, je vous l’accorde, dont personne ne manque même en ces temps de disette. Ne vous donnez pas la peine de jeter votre langue au chien: je vous la livre céans ».

Hervé Klareskind : « Notre ancien roi, Nicolas le Bref, défait par François le Flou voici bientôt un an, caresserait le dessein de prendre sa revanche et donc de reconquérir le trône de France! Ses amis le pressent de livrer bataille le moment venu à des fins de chasser celui qu’ils considèrent comme un usurpateur, incapable de redresser les finances du royaume et, affirment-ils, tout aussi incapable de faire enfin désenfler le nombre des désœuvrés. Ces mêmes amis se répandent à présent dans les gazettes comme pour mettre à l’épreuve la possibilité que le Bref vienne à Restauration ».

Hervé Klareskind : « Nous étions voici peu à souper chez l’un de ses proches qui nous confia, en termes plus crus, que le Bref s’ennuyait à mourir. Sa barbe naissante serait-elle le signe de son apathie, de sa mélancolie? Comment le savoir? Les rumeurs et les fagots sont indéchiffrables, comme emmêlés à plaisir pour brouiller les sentiers de chasse afin d’égarer les meilleurs limiers. Selon certains de ses courtisans, l’ancien roi mènerait une vie toute de frénésie, ne tenant pas en place, en son manoir de Miromesnil où, dit-on, l’atmosphère est celle d’une ruche. D’autres prétendent au contraire que le Bref passe de longues heures, comme prostré, prenant son visage entre ses pains, à la façon d’une inconsolable pietà, les yeux tournés vers le Ciel, attendant sans doute une eucharistie qui lui intimerait d’aller livrer croisade contre l’apostat qui l’a vaincu. D’autres enfin, rapportent que le Bref a les oreilles brisées par le luth de sa très belle épouse, la princesse Carla qui, ainsi que vous le savez, connaît une petite célébrité grâce à la gentillesse de sa voix ».

Hervé Klareskind : « A la vérité, personne ne sait trop et chacun fait bien entendu semblant de savoir. Ainsi du duc de Bordeaux, à présent confiné dans un rôle de sage, délivré des épines qui gâtaient son caractère, qui va prêchant le retour du Bref comme la fin des plaies d’Egypte. Ses amis ont d’ailleurs formé une petite ligue, baptisée comme il se devait, la Ligue des Amis de Nicolas, et s’emploient à dispenser la bonne parole. Chercheraient-ils à convaincre ses anciens féaux de se rallier à ses couleurs plutôt que briguer un trône qu’ils risquent de laisser échapper, faute de pouvoir affronter le Flou qui, à n’en pas douter, ne cédera pas sa couronne pour un panier de pommes blettes ? ».

Hervé Klareskind : « Son ancien Grand chambellan, François le Sombre, que d’aucuns surnomment à présent le Taiseux, semble avoir choisi de faire retraite sans doute pour panser les plaies causées par son duel avec Copé de Meaux. Ma chère bonne, jugez un peu ! Ces deux mousquetaires se sont écharpés comme jadis Valéry le Hautain et Jacques le Hardi : il n’en resta qu’un seul au terme d’une tragédie qui faillit causer la perte de la Ligue de la Croix de Lorraine. Ces deux bretteurs sont comme l’eau et le feu: Copé de Meaux, singeant sans doute son ancien maître, ne cesse de courir, et va comme cheval trempé d’écume, espérant conquérir le cœur de sujets pour l’heure un peu rétifs ».

Hervé Klareskind : « C’est donc pour cette raison que la Ligue des Amis de Nicolas le presse de brandir l’étendard de la revanche car ils savent que le Flou, pourtant roi de France, le craint comme peste. Et puis, il faut encore que je vous entretienne d’une personne que tout le monde redoute plus que tout, dans le camp des Sans-Culottes comme dans celui du Bref. Par le Ciel, me dites-vous, de qui peut-il donc s’agir? Eh bien de la comtesse Marinella, la patronne de la Ligue de l’Ordre Noir : forte d’une impressionnante cohorte d’affidés, elle a fait belle bataille aux cerises lorsque le trône était à conquérir. D’aucuns assurent ainsi qu’aujourd’hui elle serait assez puissante pour compliquer les desseins des mages, eux qui cherchent à déjouer les pièges tendus par les uns et les autres à des fins d’assurer à leurs seigneurs et maîtres l’éternité du pouvoir ».

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Hervé Klareskind : « Qui serait mieux placé pour la combattre ? Le Bref, assurent ses amis qui vantent sa capacité, son art, selon leurs dires, de faire siens les devises de campagne de la comtesse qui, elle aussi, attend son heure, dardant ses adversaires de ses yeux bleus de pierre rare, la bouche pincée, mince comme fil, signe d’une détermination sans faille. Les Sans Culottes sont dans l’embarras: la comtesse Marinella, qu’ils ont diabolisée au-delà de toute mesure, serait un adversaire redoutable pour un Flou tout empêtré dans les affaires du royaume. Dans le camp du Bref, on tremble tout autant: c’est peut-être pour cette raison, parmi bien d’autres, que le Bref ourdit déjà son plan de bataille », conclut Hervé Klareskind (lien en bas de page).

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Et le cas échéant source(s) citée(s)

http://www.lexpress.fr/actualite/politique/2017-nicolas-sarkozy-le-bref-ourdit-deja-sa-revanche_1220720.html

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