Publié par Michel Garroté le 12 février 2013

Benoît-XVI-4

Michel Garroté, réd en chef –- De tous les médias que je lis, les médias français sont les plus zélés pour alléguer que Benoît XVI – Joseph Ratzinger fut un militant actif des Jeunesses hitlériennes, ce qui est faux. Je me souviens d’Henri Amouroux parlant des 40 millions de pétainistes en 1940. Leurs descendants sont-ils bien placés, en 2013, pour relancer la thèse débile du « pape qui fut nazi » ?

Je me souviens qu’en 2005, le cardinal Jean-Marie Aaron Lustiger déclarait : Je pense que le fait que le Pape soit Allemand est un très bon signe, un admirable signe de réconciliation. Si on l’accuse d’avoir été dans la Hitlerjugend (jeunesses hitlériennes), il s’agit vraiment d’une infamie. Il n’a pactisé avec rien de ce genre. Il est né en 1927.

Au demeurant, ce sont les régions catholiques d’Allemagne qui ont le moins voté pour le NSDAP en 1933. Le village natal du Pape, Marktl, se trouve sur une circonscription dans l’est de la Bavière où le parti nazi faisait moins de 15% des voix. De plus, le régime national-socialiste a été condamné en 1937 par Pie XI (et non Pie XII) dans son encyclique « Mit brenneder Sorge ».

Je me souviens que la même année 2005, le Jerusalem Post écrivait : Dans un livre de 1997, Le Sel de la Terre, Ratzinger a expliqué ce qui s’est passé quand il avait 14 ans : « Quand l’appartenance aux Jeunesses hitlériennes a été rendue obligatoire en 1941 j’étais encore trop jeune, mais plus tard comme séminariste j’ai été inscrit aux Jeunesses hitlériennes. Dès ma sortie du séminaire, je n’y suis plus retourné. Et c’était difficile, parce que pour bénéficier d’une réduction dans les frais de scolarité, dont j’avais vraiment besoin, il fallait prouver sa participation à la Jeunesse hitlérienne ».

Jerusalem Post : Ratzinger a prévalu sur un professeur qui lui avait demandé d’y aller au moins une fois, pour obtenir le document nécessaire, pour s’épargner même ce bref contact avec un groupe avec lequel il ne voulait rien avoir à voir. Nous ne voyons pas pourquoi le pape devrait être jugé défavorablement pour un tel passé. Au contraire, le nouveau pape, comme son prédécesseur, devrait en avoir retiré une grande sensibilité aux ravages du totalitarisme, dont il a personnellement été le témoin. Et on découvre que oui, cet épisode nous apprend des choses, et de belles choses, sur le jeune Joseph Ratzinger : sa participation, dans la mesure de ses moyens, à la résistance passive de catholiques allemands au totalitarisme, concluait le Jerusalem Post.

Je me souviens qu’en 2006, la Süddeutsche Zeitung, dans une enquête de l’historien allemand Volker Laube révélait que la fiche d’incorporation du jeune Josef Ratzinger (14 ans) à la Hitlerjugend (jeunesses hitlériennes), en 1941, porte la mention Zwangs-Hitlerjunge (membre forcé des jeunesses hitlériennes) par opposition aux autres adhérents qui étaient mentionnés comme Stamm-Hitlerjunge.

Benoît XVI n’a jamais fait partie, de manière volontaire, concrète et active, des jeunesses hitlériennes. Il faut ici clarifier les mensonges écrits, encore et toujours, par une certaine presse. Il n’a jamais été dans ce mouvement de jeunesse idéologiquement lié au national-socialisme. Le pape, durant sa jeunesse, a été automatiquement enrôlé, comme tous les jeunes, par les nationaux-socialistes, contre sa propre volonté. Concernant Joseph Ratzinger en particulier, il a été enrôlé dans une unité de défense anti-aérienne chargée de la protection des villes. En clair, Joseph Ratzinger était un jeune séminariste enrôlé dans une unité de défense aérienne. C’est du moins ainsi qu’un représentant du Vatican présenta les choses en 2009.

Il a été inscrit, « incorporé », contre son gré, comme tous les jeunes Allemands à partir de 14 ans. Le jeune Ratzinger n’a jamais mis les pieds aux réunions des jeunesses hitlériennes ce qui a valu à ses parents de se voir supprimer la bourse scolaire du jeune homme, bourse strictement soumise à l’adhésion effective et constante aux jeunesses hitlériennes. D’origine modeste, la famille Ratzinger a renoncé à cette bourse en vertu de ses convictions catholiques. L’hymne des jeunesses hitlériennes était composé d’un texte radicalement christianophobe et donc incompatible avec la vocation sacerdotale de Joseph Ratzinger et incompatible avec les convictions catholiques de toute sa famille.

Concernant le père de Joseph Ratzinger, l’historien Michael Hesemann, en 2011, a notamment écrit : Le père de Joseph Ratzinger était un commissaire de police d’une petite ville, Tittmoning, et il se trouva en grave difficulté, avant même la prise du pouvoir nazi, car il avait mis fin à plusieurs réunions nazis et s’était opposé aux SA à plusieurs reprises. Finalement, il a été forcé de faire un pas en arrière dans sa carrière et de poursuivre son service dans un petit village, Aschau. L’arrivée de Georg et de Joseph au séminaire, leur décision de devenir prêtres catholiques, à cette époque représentait un rejet clair du nazisme, fortement opposé à l’Église. Ils ont été raillés et discriminés à cause de cette décision, mais ils ont suivi leur conscience. Le père de Joseph Ratzinger, qui vivait alors d’une maigre pension, a rejeté les avantages économiques de ceux qui adhéraient au parti nazi. L’adolescent Joseph Ratzinger a réussi à ne pas participer à la Jeunesse hitlérienne, même s’il était obligatoire pour la loi allemande d’entrer dans cette organisation. Il n’y est tout simplement pas allé et quand il a été forcé de rejoindre l’armée, il a déserté et seul un miracle l’a protégé de l’arrestation et la pendaison prévue pour les déserteurs.

Il y a quatre ans, Bill Donohue, se montra encore plus clair et précis que le représentant du Vatican, dans la déclaration que voici : Reuters et l’AFP, agences de presse respectivement anglaise et française, écrivent catégoriquement que le pape était membre des jeunesses hitlériennes. Times online, du Royaume-Uni, écrit qu’il était dans les jeunesses hitlériennes et s’enrôla dans la Wehrmacht, signalant qu’il avait l’excuse que c’était une pratique commune pour les jeunes Allemands de ce temps. Le Daily Mail du Pakistan parle de ce pape allemand qui a servi dans le corps des jeunesses hitlériennes.

Le magazine Israel Today dit que beaucoup d’Israéliens interprètent la visite du pape au Mémorial de l’Holocauste comme un truc destiné à masquer son passé de membre du mouvement des jeunesses hitlériennes pendant la Seconde Guerre mondiale. Dans un article, l’Associated Press note que le pape a écrit que les Nationaux-socialistes l’obligèrent à adhérer aux jeunesses hitlériennes, et dans un autre article, AP mentionne que Benoît XVI aurait dit qu’il y a été contraint. De manière similaire, CBS rapporte que Benoît XVI aurait dit qu’il avait été contraint. Tout cela n’est qu’infâme diffamation.

Le New York Times est dans le vrai quand il dit que le pape fut forcé d’entrer dans la Jeunesse Hitlérienne et dans l’armée allemande lors de la Seconde Guerre mondiale. Bloomberg.com est aussi dans le vrai quand il signale l’adhésion obligatoire à la Jeunesse Hitlérienne du pape allemand quand il eut 14 ans, et il ajoute qu’il ne participa pas aux réunions de la Jeunesse Hitlérienne et qu’il finit par déserter après avoir été incorporé dans l’armée allemande. En outre, le fait de n’avoir pas assisté aux réunions de la Jeunesse Hitlérienne entraîna des difficultés financières pour sa famille : cela entraînait une suppression des bourses scolaires. Tout cela, ce n’était pas des trucs.

De plus, personne ne peut contester que le pape fût contraint de faire ce que les nationaux-socialistes exigeaient des jeunes gens à cette époque. Günter Grass et Jürgen Habermas, deux intellectuels allemands adorés par les contempteurs du pape, furent aussi contraints d’adhérer aux jeunesses hitlériennes. Mais parce que ce sont des icônes de la gauche, personne ne sous-entend que ce sont des antisémites. Même Bill Maher a présenté ses excuses quand je l’ai démoli pour avoir accusé le pape d’être un nazi. Les médias coupables devraient faire de même et corriger leur documentation, concluait Bill Donohue il y a quatre ans.

L’adhésion à la Jeunesse Hitlérienne était obligatoire dès 1936 et inévitable à partir de 1939 dès 14 ans, même si les parents s’y opposaient – c’est le propre de tous les régimes totalitaires que d’arracher les enfants à l’autorité des parents. En 1940, en pleine guerre, tous les jeunes Allemands faisaient partie de la Jeunesse Hitlérienne, soit 8 millions de jeunes. Le jeune Joseph Ratzinger y fut incorporé de force en 1941. En 1943, alors qu’il venait d’entrer au séminaire, il fut de même contraint d’intégrer un corps de défense anti-aérienne. Et, encore une fois, répétons-le, Joseph Ratzinger n’a pas assisté aux réunions des jeunesses hitlériennes, ce qui entraîna la suppression de sa bourse scolaire.

Les donneurs de « leçons après coup », généralement israélophobes et judéophobes, feraient bien de se regarder dans la glace et de fermer leur grosse bouche qui pue la manipulation.

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