Publié par Guy Millière le 20 avril 2013

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Je sais dans quelle société je vis, et je discerne l’effondrement des valeurs les plus essentielles qui est en train de s’opérer en France.

Je sais qu’en considérant qu’il existe une différence entre le bien et le mal, en ayant pour repères fondamentaux les droits naturels des êtres humains et la liberté économique et politique, je suis très politiquement incorrect désormais. Je sais qu’il est logique en ces conditions que je sois en position de dissident, et j’assume. Je sais qu’en composant les plateaux de ses émissions, Frederic Taddei doit prendre la France telle qu’elle est, et je sais qu’il fait preuve de courage en m’invitant.

Je sais qu’en répondant à son invitation, je serai quasiment seul contre tout un échantillonnage représentatif de ce qu’est la nomenklatura française aujourd’hui. C’est ce qui s’est passé vendredi 19 au soir.

Quoi de plus représentatif de la nomenklatura française qu’un assemblage comportant un magistrat de sensibilité libérale, un auteur de théâtre socialisant, une députée très socialiste, un homme de la droite extrême, un représentant hébété de la gauche libertaire, un souverainiste, et une épouse d’assassin fière des basses oeuvres de son mari ? J’ai, dirai-je, fait ce que j’ai pu dans le contexte ainsi décrit et dans le temps dont j’ai disposé. J’ai tenté de rappeler des faits et des définitions qui n’auraient pas été rappelés du tout sans cela. J’ai démonté quelques arguments très spécieux. J’ai traité avec dégout et colère ce qui ne méritait que dégout et colère, et vus les thèmes abordés, ce qui méritait dégout et colère abondait.

Un aveuglement volontaire forcené

J’ai été confronté à un aveuglement volontaire forcené face à l’appartenance des auteurs des attentats de Boston à la cause islamique : les tenants du politiquement correct à la française se trouveraient directement face à un barbu disant vouloir les tuer au nom d’Allah, ils se demanderaient encore ce que sont les intentions du barbu en question et s’interrogeraient pour savoir si, par hasard, il n’est pas bouddhiste et ne cherche pas la paix et l’amour.

J’ai été confronté aussi à des comparaisons infectes entre la résistance française pendant la Deuxième guerre mondiale et les terroristes qui tuent délibérément et vicieusement des femmes, des vieillards et des enfants. Quand on atteint ce degré vomitif de relativisme, on devient l’allié et le complice de tueurs de vieillards, de femmes et d’enfants et on crache sur la mémoire des résistants dignes de ce nom. C’est si répugnant que cela ne peut susciter autre chose que des mots et des gestes de répulsion.

J’ai été confronté enfin à de l’antisémitisme rance, à une haine bilieuse des Etats-Unis d’Amérique, au point que je me suis dit que des gens tels que la socialiste présente pas très loin de moi aurait pu être pétainiste sous Pétain, et accuser à l’époque les Etats-Unis de s’ingérer dans les affaires intérieures de l’Europe qui se portait si bien à l’ombre des cheminées d’Auschwitz.

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J’ai été confronté à une incapacité totale de quasiment tous ceux présents à comprendre encore, précisément, que pouvoir distinguer le bien et le mal est indispensable pour qu’une civilisation survive, qu’oublier ce qu’est le droit naturel des êtres humains ouvre la porte au règne de la barbarie, que ne plus discerner la différence entre la liberté et l’oppression et entre la démocratie et le totalitarisme permet à l’oppression et au totalitarisme de gagner.

Dois-je le dire ? Je pense que la barbarie règne d’ores et déjà sur la France et sur l’Europe, et je pense que l’oppression et le totalitarisme ont d’ores et déjà gagné sur un continent décidément proche de la mort cérébrale.

Je suis en position de dissident. Cela signifie que lorsqu’il y a des gens courageux tels que Frédéric Taddei, je dispose encore de quelques interstices pour parler et tenter de déchirer un peu la nuit sanglante qui vient. Quand il n’y a que les petits disciples de Joseph Staline, les nostalgiques de Pétain ou d’Hitler, il n’y a plus même d’interstices.

Nous en sommes là, me direz vous? Oui, nous en sommes là.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Guy Millière pour www.Dreuz.info

PS. Je reviendrai très vite sur la fin des terroristes de Boston. L’un est mort, c’est très bien ainsi. L’autre sera interrogé, condamné à mort et exécuté. C’est aussi très bien ainsi. Il est regrettable qu’ils n’aient pas été mis hors d’état de nuire avant de tuer et de mutiler des innocents dans un pays qui les a accueilli avec une générosité qu’ils ne méritaient pas.

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