Publié par Dreuz Info le 29 avril 2013
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Par Pierre Itshak Lurçat

Je connais David Dassa-Le Deist depuis plus de vingt ans. Depuis lors, j’ai suivi avec attention son parcours : avocat, universitaire, il est devenu un pénaliste brillant qui s’est notamment fait connaître en défendant avec succès des militaires et des gendarmes et en remportant la première victoire judiciaire contre Charles Enderlin et France 2, dans la procédure que ceux-ci avaient intentée contre moi il y a quelques années. Il vient d’accrocher un nouveau trophée à son palmarès, en la personne de l’inimitable BHL, condamné pour diffamation pour avoir qualifié le Bloc identitaire de « groupuscule néonazi qui avait tenté d’assassiner Jacques Chirac le 14 juillet 2002 ».  

P.I. Lurçat : Vous venez de remporter une victoire judiciaire importante en faisant condamner BHL pour diffamation du Bloc identitaire, contre l’avis du Parquet qui avait demandé la relaxe. Pouvez-vous rappeler brièvement les faits ?

D. Dassa Le Deist : Dans son « bloc note » du 23 décembre 2010, tenu comme chaque semaine dans les colonnes du journal Le Point, Bernard-Henri Lévy revenait sur les assises contre l’islamisation organisées à Paris en décembre 2010 par le Bloc identitaire. Ce colloque, qui avait été très suivi par la presse (plus de cent journalistes présents), avait connu un franc succès. Bernard-Henri Lévy qualifia à cette occasion le Bloc identitaire comme étant « le groupuscule néonazi qui avait tenté d’assassiner Jacques Chirac le 14 juillet 2002 ». C’est cette dernière imputation qui a fait l’objet de la plainte du Bloc identitaire et qui a été jugée diffamatoire par le tribunal correctionnel de Paris, valant à BHL une condamnation.

Le Bloc identitaire s’est fait connaître il y a quelques mois en organisant l’occupation symbolique de la mosquée de Poitiers. Trop souvent, il est associé à « l’extrême-droite » et victime de désinformation de la part des médias français. Comment le définiriez-vous ?

Cette outrance relève d’un procédé archiconnu, largement utilisé par la gauche bien-pensante et que le grand philosophe Leo Strauss a parfaitement théorisé comme étant la technique de la « réductio ad hiltlerum » : assimiler au nazisme  pour mieux l’ostraciser tout mouvement ou personne qui pose clairement les questions de l’identité nationale, de l’impact des cultures extra européennes et de l’islamisation.

Concernant le Bloc identitaire, j’ai démontré à l’audience que de nombreux observateurs des mouvements d’extrême droite ont souligné – notamment dans des organes de la presse juive française – que le Bloc identitaire n’avait rien à voir avec les groupuscules néonazis ou antisémites et que ces doctrines étaient rejetées par sa plateforme doctrinale, ses cadres et ses adhérents. De même il a été souligné que ce mouvement avait acquis une image positive dans une partie de la communauté juive.

A l’inverse, au sein de l’extrême droite radicale souvent négationniste et antisioniste, on fustige régulièrement le Bloc identitaire en le moquant comme étant le “BLOCH IDENTITAIRE” pour mieux souligner son absence d’antisémitisme…

J’ajoute que le Bloc identitaire joue régulièrement dans le paysage politique français un rôle d’aiguillon idéologique, ayant notamment imposé par des actions choc dans le débat public des thématiques liées à l’islamisme ou au racisme anti blanc, reprises à présent par les formations politiques…

BHL était-il présent au tribunal ? Pourquoi le tribunal n’a-t-il pas ordonné la publication du jugement, et pensez-vous que cette condamnation incitera Bernard-Henri Lévy à se montrer plus prudent dans ses propos ?

Non Bernard Henri Levy n’était pas présent mais représenté par son avocat. La publication de la condamnation n’a pas été prononcée au motif qu’un droit de réponse avait déjà été publié par le journal Le Point à la suite de l’article litigieux. Je ne sais si une telle condamnation invitera Bernard-Henri Lévy à davantage de prudence car l’exercice de la tribune journalistique reste par définition un exercice polémique. Il n’en reste pas moins que ce jugement rappelle avec justesse que des imputations erronées ne peuvent être impunément publiées. C’est heureux car, comme vous le soulignez, le parquet avait requis la relaxe de BHL. Cette victoire n’en est donc que plus satisfaisante.

Propos recueillis par Pierre Itshak Lurçat

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