Publié par Dreuz Info le 3 mai 2013
Adèle, 3 ans, dans le coma
Adèle, 3 ans, dans le coma suite à un jet de pierre

Il est possible que des noms comme celui d’Ahikam Simantov et d’Adele Biton ne soient pas universellement connus, et que la présence dans la presse internationale soit limitée à quelques lignes rédigées rapidement.

Pourtant ces deux citoyens israéliens ont souffert d’horrible attaques par jets de pierres.

Ces évènements ont eu lieu à une distance de plus de vingt ans, les Palestiniens ayant utilisé cette technique durant la première et deuxième intifada ainsi que durant les violences les plus récentes. Les Israéliens vivant en Judée et en Samarie ont été, et continuent d’être les victimes d’embuscades régulières mises en place par des groupes de jeunes terroristes Palestiniens.

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Les tragédies personnelles d’Ahikam et Adele, et de toutes les autres victimes, aussi singulières soient-elles, doivent être prises en considération sous un angle plus large pour comprendre une stratégie de violence mise en place et maintenue par les Palestiniens en Judée et en Samarie.

Dans le livre de Samuel (17.49), la méthode utilisée par le jeune David pour tuer Goliath est décrite de la manière suivante : « Il mit la main dans sa gibecière, y prit une pierre, et la lança avec sa fronde ; il frappa le Philistin au front, et la pierre s’enfonça dans le front du Philistin, qui tomba le visage contre terre ». De nombreux analystes et chercheurs voient comme très manifeste l’analogie entre le jeune berger béni par Dieu qui frappa le guerrier Philistin pour protéger les armées de la Nation d’Israël, et les Palestiniens utilisant des attaques à la pierre pour tuer des civils Israéliens.

Pour une bonne partie des sympathisants pro-Palestiniens, ces actions sont en elles-mêmes auto-justifiées et absolument légitimes. La journaliste Amira Hass de Haaretz décrit ces attaques comme un « droit naturel », en se joignant ainsi à la masse d’intellectuels et journalistes qui développent et maintiennent l’idée suivante : une pierre n’étant pas une arme en soi, l’utilisation de celle-ci à des fins mortels, autant vile et terroriste soit l’attaque, n’engendre pas une action illégale. Ces penseurs considèrent l’attaque en des termes purement platoniques. Celle-ci serait donc détachée de la victime et deviendrait un symbole de protestation socio-politique en elle-même.

La vérité ne pourrait pas être plus lointaine de cette vision. En déclarant ouvertement que les terroristes Palestiniens ont le droit de mettre en place ces attaques, cette masse de commentateurs défend de facto le meurtre d’innocents civils.

Il faut pourtant soulever la question suivante : l’attitude de cette classe d’intellectuels serait-elle la même si ces attaques étaient perpétrées par des armes plus conventionnelles ? La condamnation internationale aux attaques suicides et aux actes terroristes contre des cibles israéliennes peut être faible et largement ignorée, pourtant tout support à ce type de meurtres est clairement compris comme un soutien à des organisations de fanatiques armés.

Pour cela les Palestiniens en Judée et en Samarie ont compris une réalité essentielle, la pierre leur donne deux avantages : celle-ci n’est pas considérée comme une arme, et elle place les Palestiniens dans une situation qui peut être comparée à celle du jeune David.

La victimisation du Palestinien est une clé de voute à  l’effort de propagande anti-israélien des lobbies arabes et européens. Ainsi un jeune homme utilisant une arme soi-disant non létale contre un adversaire plus fort que lui crée un outil de marketing pour tous ceux qui veulent vendre l’image d’une société palestinienne faible et sans espoir.

Lorsque l’on s’attaque à cette comparaison, un certain nombre de différences doivent être définies.

  • La première, et la plus importante, est que le jeune David était en train de prendre part à un conflit loyal, conventionnel et planifié contre un guerrier armé. Goliath n’était d’aucune manière comparable à un civil désarmé ou à un jeune réserviste conduisant une mission de contrôle. L’outil utilisé peut être le même mais l’action, l’objectif et le résultat sont d’une nature absolument différente.
  • Le deuxième point consiste dans le fait que les actions des Palestiniens sont faites pour mettre en danger les terroristes qui les perpétuent. Si l’un des agresseurs est tué ou arrêté, il devient quasi-instantanément un martyr, et son image est exploitée à des fins de propagande. Au contraire, les cinq pierres prises par David avaient le but de défendre son peuple et limiter au maximum les pertes israéliennes. Les objectifs stratégiques et militaires des attaques par jet de pierre sont très difficilement défendables, le centre de ceux-ci étant de tuer ou blesser des civils. Massacrer des Israéliens vivant en Judée et Samarie n’est certainement pas un objectif qui peut être comparé à l’acte de tuer un guerrier ennemi sur le champ de bataille pour prévenir la mort de centaines, voire de milliers de soldats.
  • Le troisième et dernier point concerne la légalité de l’action en soi. Dans le code guerrier de l’antiquité, un combat entre deux hommes pouvait prendre la forme d’une bataille décisive pour mettre fin à un contentieux entre deux factions voire deux nations. L’honneur des deux adversaires qui était mis en jeu était hautement codifié, et le processus était reconnu des deux cotés. Au contraire, l’attaque infâme de terroristes palestiniens contre des civils ou des militaires – tous deux étant en position d’infériorité à cause des règles régissant l’utilisation de la force – ne répond à aucune règle morale du combat moderne. 

En conclusion, ces attaques devraient être objectivement codifiées comme illégales, viles et irrationnelles, car dans leur nature, elles utilisent la force contre des objectifs plus faibles et non-stratégiques. Les cibles sont en effet plus faibles dû à un déséquilibre des forces propres à une embuscade. Si c’est vrai qu’à aucun moment Goliath n’a perdu sa supériorité martiale, les soldats de l’IDF incapables de répondre aux tirs palestiniens, ou les civils israéliens, bien que faisant partie d’une Nation plus forte, sont tactiquement inférieurs aux terroristes qui les attaquent.

Il est donc essentiel de différentier les Palestiniens et leurs cibles israéliennes. Cela prive de toute légitimité un discours très bien construit visant à doter ces terroristes du statut de victimes.

Il est aussi essentiel de souligner que les pierres tuent. Elles sont en effet des armes dans les mains de guerriers aguerris.

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Pour cela, toute personne soutenant la moralité de ces actions doit être tenue responsable devant les victimes innocentes.

© Riccardo Dugulin.

Riccardo Dugulin a un Master de la Paris School of International Affairs (Sciences Po Paris) en Sécurité internationale. Il travaille comme manager de projet sécurité pour une compagnie d’assistance médicale à Paris. Il a travaillé pour de nombreux centre de recherche à Washington DC, Dubai et Beirut.

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