Publié par Guy Millière le 19 mai 2013

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J’ai écrit mon dernier livre, L’état à l’étoile jaune*, aux fins de rappeler la longue histoire de l’antisémitisme en Europe, et aux fins de relier l’ « antisionisme » présent à cette longue histoire.

J’ai écrit mon dernier livre aussi pour remettre l’histoire réelle d’Israël à sa place, face aux falsifications qui ne cessent d’être colportées.

Je l’ai écrit, surtout, parce que ces falsifications perdurent, insistent et montrent de plus en plus nettement que l’Europe n’a pas rompu avec son passé, et, comme un psychopathe obsessionnel, ne peut s’empêcher de renouer avec celui-ci.

Toutes les études disponibles montrent que l’antisémitisme remonte partout en Europe, et que la détestation d’Israël y insiste et s’y incruste, jusque dans des pays tels l’Allemagne. Antisémitisme et détestation d’Israël en Europe viennent désormais moins de l’extrême droite que des milieux musulmans et de la gauche extrême, mais cela ne change rien au fait qu’il s’agit d’antisémitisme et de détestation d’Israël.

Je note aussi dans L’état à l’étoile jaune que, tandis qu’antisémitisme et détestation d’Israël se déploient en Europe, il en résulte un aveuglement sur la société israélienne : l’Israël que décrivent antisémites et ennemis d’Israël est un Israël fantasmé de manière ignoble et grotesque, un pays qui a de moins en moins de rapport avec l’Israël de la réalité.

Ce qui se voit de moins en moins en Europe est qu’Israël est un pays où la population est, malgré les difficultés, porteuse d’une confiance dans l’avenir et d’un appétit de vivre qui sont en train de déserter l’Europe, et qui se traduisent, entre autres, par des courbes démographiques faisant qu’Israël sera toujours un pays jeune dans deux ou trois décennies, alors que nombre de pays européens ressembleront à des hospices de vieillards au bord de la faillite.

Ce qui se voit de moins en moins en Europe est qu’Israël est un pays radicalement innovant dans tous les secteurs des hautes technologies, un pays d’entreprises tournées vers un futur qu’elles inventent, et un pays pleinement ancré dans l’ère post industrielle, alors que nombre de pays européens en sont encore à se lamenter sur leur désindustrialisation.

Ce qui ne se voit absolument pas en Europe est qu’Israël est un pays où existe une lucidité croissante vis-à-vis de l’évolution du monde. Une grande majorité des Israéliens se préoccupent assez peu de ce qui se pense et se dit en Europe : ils pensent que l’Europe glisse vers un lent crépuscule, est rongée par une islamisation qui s’accouple à un socialisme sclérosé, et risque fort de se situer dans le camp des perdants du vingt-et-unième siècle, sauf si un sursaut s’y produit et s’il se trouve encore des Européens pour voir que l’Europe est en train de manquer le train qui est en partance vers ce qui vient, un train dans lequel les Israéliens sont déjà.

Ce qui ne se voit pas jusqu’à présent en Europe, et cela ne semble pas changer pour l’heure, est qu’Israël est un petit pays, mais aussi un grand pays par ses accomplissements : le seul pays stable, prospère, libre et développé d’une région en train de se déliter sous l’effet de l’islam radical. J’explique dans le dernier numéro d’Israël magazine qu’Israël est la puissance majeure du Proche-Orient, et qu’avec une armée qui a des années lumière d’avance sur ses ennemis, des prouesses en termes d’intelligence artificielle, de biotechnologies, d’informatique, et, en supplément, des ressources énergétiques et le savoir faire requis pour les utiliser, Israël est aussi un acteur majeur sur la scène du monde.

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Je cite, dans l’Etat l’étoile jaune, le grand économiste américain George Gilder et son livre The Israel Test, dans lequel se trouve expliqué qu’il existe un « test par Israël ». Comme Gilder l’écrit, les pays et les peuples imprégnés d’une volonté de réussite estiment et admirent Israël, ou, pour le moins, se rapprochent d’Israël. Les pays et les peuples imprégnés de ressentiment se laissent aller à la haine d’Israël, et sombrent.

Nous sommes plus que jamais dans le « test par Israël ». L’Europe, en laissant se déployer antisémitisme et détestation d’Israël, et en laissant monter en elle un aveuglement sur Israël, court le risque de sombrer. En ayant accolé son destin à celui du monde musulman, elle a accolé son destin à celui d’une autre région du monde en train de sombrer.

Pendant ce temps, malgré tout le mal fait par l’administration Obama, les Etats Unis restent un pays imprégné d’une volonté de réussite, et je ne veux pas douter que tôt ou tard, le pays se redressera : si l’administration Obama est un désastre, sans aucun doute, la vie de nombre d’entreprises américaines s’exerce à une échelle bien plus vaste. Les Etats Unis restent par ailleurs le pays du monde occidental le moins touché par l’antisémitisme et par la détestation d’Israël.

Pendant ce temps aussi, d’autres pays évoluent : tout en défendant le régime Assad, qu’elle entend sauver absolument, et tout en restant l’alliée de l’Iran, la Russie discerne qu’elle a des intérêts communs avec Israël en matière stratégique, et Poutine fera sans aucun doute pression sur les dirigeants iraniens pour qu’ils n’aillent pas jusqu’à déclencher une guerre régionale (ce qui ne change rien à la vigilance nécessaire d’Israël, bien sûr).

D’autres pays évoluent, disais-je, et la visite récente de Binyamin Netanyahou en Chine est très significative. La Chine est un pays en transition. Elle est un pays à régime autoritaire, encore marqué par des vestiges du communisme. Elle a eu et garde des tentations militaristes. Elle soutient encore, tout en s’efforçant de le garder en laisse, le régime nord-coréen. Elle a eu jusqu’à une date récente des liens étroits avec la république islamique d’Iran. Mais les dirigeants chinois savent que leur pays a besoin de ressources énergétiques situées pour l’essentiel au Proche-Orient, et ils discernent que le monde musulman est en phase d’effondrement. Ils discernent qu’Israël est stable et bien plus sûr, et ils entendent parier sur la stabilité et la sûreté. Ils n’ignorent pas le potentiel technologique israélien et y déchiffrent des partenariat féconds qui pourront permettre de servir les intérêts de la Chine. Ils n’agissent pas par éthique et par bienveillance, mais par réalisme, et les dirigeants israéliens le savent, mais c’est un réalisme dans lequel ils voient eux-même l’intérêt d’Israël. Les dirigeants chinois n’ignorent rien des faiblesses et des turpitudes de l’administration Obama et entendent aussi pousser leur avantage en venant occuper le terrain stratégique laissé vacant par les Etats Unis.

Parce qu’ils ont longtemps été du côté de la « cause palestinienne », et parce qu’ils ne veulent pas se froisser avec le monde arabe, les dirigeants chinois ont reçu brièvement Mahmoud Abbas, et fait des propositions de « paix » au Proche-Orient. Mais tout indique qu’ils ne sont pas dupes, et que les dirigeants israéliens ne sont pas dupes non plus : Mahmoud Abbas n’a plus aucune importance, sinon peut-être pour les Européens, pour le canard boiteux en train de devenir canard sans pattes appelé Barack Obama, pour le monde arabe en proie au chaos. La « cause palestinienne » n’a elle-même plus guère d’importance. Dans un avenir si proche qu’il en vient à ressembler au présent, les dirigeants du monde musulman seront si occupés par leurs tourments intérieurs que la « cause palestinienne » sera le dernier de leurs soucis.

Dans vingt ou trente ans, Israël sera solide, prospère, puissant. Le vingt et unième siècle se jouera entre l’Amérique du Nord, la Chine, quelques autres pays d’Asie, dont l’Inde. La Russie comptera encore, mais sera une puissance déclinante. Israël fera partie du jeu et sera très près du centre du jeu. Le monde musulman sera hors jeu.

L’Europe prend la tournure d’une région qui pourrait se retrouver elle-même hors jeu si un virage drastique ne s’y trouve pas pris, et si au « test par Israël », elle continue à échouer sordidement et lamentablement.

Je n’ai pas parlé de l’Afrique subsaharienne et de l’Amérique latine ? C’est parce que ce sont deux régions qui sont tout près de la marge et qui ne sont pas constituées d’acteurs majeurs. C’est ainsi.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Guy Millière pour www.Dreuz.info

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