Publié par Dreuz Info le 4 juin 2013

Dans la soirée de vendredi, quatre “jeunes” ont forcé le rideau métallique d’un débit de boissons, situé à quelques centaines de mètres d’un commissariat.

Ils volent quelques bouteilles de liqueurs sans être embêtés par les « voisins-spectateurs ». « Ce sont des habitants du coin qui m’ont appelé au téléphone, mais aucun n’est intervenu pour les en empêcher et personne n’a accepté de témoigner par la suite », raconte Amar, l’un des responsables du magasin.

Ce qui le rend fou de rage, c’est l’inertie de la police et une sorte de « consentement » des riverains. « J’ai contacté la police car j’étais loin. Ils ne sont arrivés que deux heures plus tard », poursuit-il. Les jeunes assaillants, eux, reviennent vers deux heures du matin. « Ils ont pris la caméra, la première fois, en oubliant de prendre l’enregistreur auquel elle était reliée. Ils sont donc revenus pour cela et ils en ont profité pour emmener d’autres bouteilles avec eux », poursuit-il.

Des menaces islamistes

Samedi matin, le débit de boissons Saïdi baissera définitivement rideau.

Ce point de vente, qui existe depuis 1997, devait, dans tous les cas, fermer le 8 juillet. Pas pour des problèmes administratifs ou des irrégularités, mais à cause de la pression exercée par les islamistes et les jeunes voyous depuis plusieurs semaines. « Vêtus de qamis et portant des barbes, debout et bras croisés, ils s’installaient devant le magasin pendant des heures pour nous intimider et faire peur aux clients », s’indigne Saïdi. L’heure de la prière arrivée, le groupe lui intimait l’ordre de fermer le local. Ils se sont même présentés, une fois, avec des sabres à la main pour le menacer.

Le propriétaire du fonds de commerce a fini par céder aux menaces en signant un papier portant sur la fermeture définitive du lieu. Cela s’est passé lors d’une réunion tenue, il y a une dizaine de jours, à la mairie de Aïn Benian en présence des manifestants et des autorités locales, dont le président de l’APC. « J’avais peur qu’on incendie ma maison ou qu’on agresse mes enfants », dit le propriétaire.

Pour lui et son associé, l’Etat a sa part de responsabilité. Quand ils partaient se plaindre, chaque responsable les envoyait vers un autre, selon eux. « Et à chaque fois, on se dit que demain, ça va éclater ».

Après Aïn Benian, la Madrague

Après Aïn Benian, les jeunes et les islamistes s’en prennent à la Madrague. Le patron du débit JSK, Salim, acquiesce. Ils vit avec la peur au ventre. Pas seulement d’une éventuelle fermeture, mais aussi des agressions. Il fait donc comme il peut pour se protéger. Certains commerçants ont même des pistolets Taser. « Personnellement, je fais tout un plan pour transporter la recette », explique Salim.

Des clients ont sauté par-dessus la terrasse pour échapper aux voyous »

Les patrons de restaurants et de débits de boissons restent très marqués par les manifestations où jeunes voyous et islamistes avaient fait cause commune.

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« J’avais fermé pendant 21 jours, et aujourd’hui, on travaille comme des rats », dit Salim. Parmi les manifestants qui venaient devant son point de vente pour lui demander de fermer se trouvaient des clients, dont certains avaient des ardoises chez lui. « Les voyous et les islamistes manifestent ensemble. Les premiers volent et les autres prêchent », poursuit-il.

Un groupe d’hommes a fait irruption dans un restaurant qui dispose d’une grande et belle terrasse. « Les voyous ont racketté des clients, leur volant montres, portefeuilles et lunettes. Certains avaient tellement peur qu’ils ont sauté par-dessus la terrasse sur le port et ont fini avec des fractures », se souvient Mourad, le restaurateur.

Lui aussi avait dû faire face, pendant plusieurs jours, aux islamistes qui bloquaient avec des pierres la route menant à son établissement. « Nous n’avons pas accepté de fermer même si, en réalité, nous sommes restés quatre mois sans travail, car il n’y avait pas de clients », se souvient-il. Parmi les islamistes, certains sont venus le voir pour lui demander de changer d’activité ou de ne plus servir de l’alcool. Peine perdue, Mourad a refusé. « Ils m’ont dit qu’ils avaient des frères à qui ils allaient envoyer des messages par internet pour venir chez moi », relate-t-il.

Non loin, situé à proximité de l’entrée du port de plaisance, le débit de boissons tenu par Samir au rez-de-chaussée d’une villa paraît plus tranquille dans l’après-midi du samedi. « Les journées les plus difficiles sont les jeudis et vendredis, et on essaie de gérer, à chaque fois qu’il y a un client », souligne-t-il. Comme d’autres travailleurs dans le secteur, il rêve de changer de métier. « Ce n’est pas un pays où on peut travailler dans ce domaine », estime le jeune homme, qui ne se sent pas en sécurité à cause de son métier.

Pour Mourad, l’équation est simple :

Les voyous créent des problèmes et les islamistes en profitent. »

Le restaurateur se prépare au pire. « J’ai une quinzaine d’employés, je leur ai tous ramené des barres de fer pour se protéger et protéger l’établissement », dit Mourad. A l’époque, il avait proposé aux restaurateurs de partir en groupe pour demander à rencontrer le wali d’Alger, mais personne ne l’a écouté, et depuis, la situation a empiré.

Quelle chance pour la France d’avoir un voisin si généreux qui accepte de se séparer de ses meilleurs citoyens et les envoyer en France sauver le pays de la pénurie de main d’œuvre.

http://www.tsa-algerie.com/actualite/item/699-agressions-contre-les-debits-de-boissons-diktat-des-islamistes-et-des-voyous-la-madrague-d-un-lieu-de-plaisance-a-un-haut-lieu-de-delinquance

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