Publié par Jean-Patrick Grumberg le 8 juin 2013

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George Jahn (@georgejahn). Responsable du bureau de l’agence Associated Press à Vienne, en Autriche rapporte les faits suivants, d’autant plus inquiétants que les médias en ont très peu parlé.

Plusieurs pays ont suivi le programme nucléaire de l’Iran ont révélé que le réacteur nucléaire iranien a été endommagé par les récents tremblements de terre, et que de longues fissures sont apparues dans au moins une section de la structure.

La centrale nucléaire de Bushehr n’est pas considérée comme une menace de prolifération. Mais plusieurs pays sont préoccupés par la façon dont sa sécurité est assuréee. L’Iran a refusé d’adhérer à la convention internationale sur la sûreté nucléaire, et l’usine a été fermée pendant de longues périodes suite à des problèmes techniques persistants, depuis sa mise en service en Septembre 2011, après des années de retards de construction.

Selon des rapports de l’Agence internationale de l’énergie atomique de Février et  mai, des iraniens ont fait savoir que l’établissement a été fermé, sans préciser pourquoi.

Koweït et d’autres pays arabes ne sont qu’à quelques centaines de kilomètres du réacteur de Bushehr, de l’autre côté du golfe persique au sud de Téhéran, et sont particulièrement préoccupés par la sécurité du réacteur de fabrication russe, ce qui n’est pas rassurant. L’Arabie saoudite a évoqué les dangers de la centrale de Bushehr lors d’une session du conseil des 35 nations de l’AIEA, basée à Vienne.

Mais l’Iran insiste et affirme que sa centrale est techniquement solide et construite pour résister à tout, mêmes aux plus grands séismes. On se sent très rassurés. Les fonctionnaires de Téhéran ont déclaré à la communauté internationale que l’installation n’a pas été endommagée par les tremblements de terre d’avril et mai .

Des fissures de plusieurs mètres de long

Mais des diplomates qui sont souhaité conserver l’anonymat car ils ne sont pas autorisés à s’exprimer, ont communiqué des informations confidentielles qui remettent en cause ces affirmations. Ils ont déclaré à Associated Press que l’une des sections en béton de la structure présente des fissures de plusieurs mètres de long à la suite des tremblements de terre du 9 et du 16 avril.

Les deux diplomates sont originaires de pays membres de l’AIEA qui supervise le programme nucléaire de l’Iran.

L’un des deux diplomates a déclaré que les fissures observées ne se trouvent pas près du coeur du réacteur, qui contient du combustible hautement radioactif. Mais il a ajouté que les informations dont il dispose sont limitées à une partie du réacteur, ce qui signifie que des dommages à d’autre endroits de la centrale ne pouvaient être exclus.

Il a refusé d’entrer dans les détails, expliquant que cela pourrait mettre en danger ses sources.

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Interrogé sur les rapports, Ali Asghar Soltanieh, chef de la délégation de l’Iran auprès de l’AIEA, a déclaré : «Je ne sais rien à propos de Bushehr”.

L’Iran est le seul pays qui exploite une centrale nucléaire et qui n’a pas signé la convention sur la sûreté nucléaire qui a été créée après la catastrophe de Tchernobyl en 1986. 75 pays en sont signataires.

Yukiya Amano, le chef de l’AIEA, avait suggéré d’envoyer des experts examiner la centrale, mais un responsable de l’AIEA, qui a également demandé à garder l’anonymat, a révélé qu’aucune visite n’ont eu lieu.

Un séisme a frappé la région de Bushehr le 6 mai. Il a été précédé en avril par deux secousses sismiques d’une magnitude de 7,7. Les responsables iraniens affirment que la centrale de Bushehr a été construite pour résister à des tremblements de terre jusqu’à une magnitude de 8.

“Mais parce que l’Iran n’est pas un membre de la convention de sécurité internationale, des questions existent quant à la sécurité au jour le jour de l’installation», a déclaré Mark Hibbs, du Carnegie Endowment for International Peace.

Les préoccupations concernant la sécurité de la centrale de Bushehr sont aggravées par son emplacement, après le tremblement de terre de 2011 et le tsunami qui ont paralysé le réacteur de Fukushima et ont donné lieu à d’énormes fuites radioactives au Japon.

L’Iran est situé dans une zone de compression tectonique, laissant plus de 90 pour cent du pays traversé par des lignes de failles sismiques. Le pays a été secoué par des centaines de tremblements de terre mortels durant les siècles passés.

Neuf des tremblements de terre qui ont frappé l’Iran durant les dernières décennies ont été d’une magnitude supérieure à 6, y compris la secousse de 2003 qui a tué au moins 26.000 personnes dans la ville de Bam.

Les scientifiques disent que d’autres lignes de faille vont exister et que l’arrivée de très gros tremblements de terre plus n’est plus qu’une question de temps.

Un grave tremblement de terre peut facilement fissurer les protections qui contiennent la radioactivité à l’intérieur des réacteurs. Les tremblements de terre peuvent aussi couper l’électricité, et donc les systèmes de refroidissement des réacteurs qui les empêchent de surchauffer, et donc d’exploser.

Mais j’affirme pour ma part qu’il n’existe aucun danger pour les français, les nuages radioactifs s’arrêtent toujours à la frontière.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour www.Dreuz.info

http://talkingpointsmemo.com/news/reports-irans-nuclear-reactor-cracked-in-earthquakes.php

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