Publié par Jean-Patrick Grumberg le 25 juin 2013

al dura faux

Une réflexion pertinente (et accusatoire) de mon ami Adi Schwartz, journaliste israélien, qui a suivi l’affaire al dura depuis de nombreuses années, et avait fait avouer à Charles Enderlin, au détour d’une interview dans Haaretz, que ce dernier n’avait procédé à aucune enquête pour s’assurer de la réalité du reportage sur la mort du petit al Dura, que France 2 avait diffusé le soir même sans demander la moindre vérification des accusations de crime que Enderlin portait contre l’armée israélienne –

Jean-Patrick Grumberg

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Que doit faire un homme accusé d’un crime qu’il dit ne pas avoir commis ?

A en juger par certaines réactions, suite au rapport israélien récemment publié qui prouve que les soldats de Tsahal n’ont pas tué l’enfant palestinien, et bien on pourrait penser qu’il devrait juste se taire. Peu importe combien de preuves il dispose pour prouver son innocence, il devrait se taire.

Il s’agit ici de l’affaire al-Dura, l’enfant palestinien de 13 ans, icône qui aurait soit disant été tué par Israël à Gaza le 30 septembre 2000, le premier jour de la seconde intifada.

Le reportage télé diffusé ce soir là par la chaîne de télévision française France 2 montre Jamal al-Dura et son fils Muhammed, repliés derrière un cylindre de ciment, essayant de se protéger d’un interminable barrage de tirs à l’arme automatique que l’on entend en bruit de fond.

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Après quelques secondes pendant lesquelles le père lève frénétiquement la main en direction de la supposée source des tirs et crie quelque chose en arabe, un étrange silence fait place. L’enfant est couché sur les genoux de son père, et sa tête tombe vers le sol.

Depuis le début, des doutes furent soulevés quant à la possibilité que l’enfant soit mort sous les balles israéliennes. Les soldats israéliens ne pouvaient pas avoir tiré sur Muhammed al-Dura depuis leur poste. Un comité d’enquête de l’armée conclut, deux mois après les évènements que “la possibilité que les palestiniens ont tiré sur l’enfant et son père est plus grande que celle qui accuse les soldats israéliens.” Voilà un procédé très hésitant pour dire : Israël n’a pas tiré sur al Dura.

Mais ce fut trop peu trop tard.

Les médias, israéliens et internationaux, affirmèrent plein de doute et de sarcasmes qu’Israël tentait de nier les accusations.

Et la montée des violences de la seconde intifada prit le dessus sur cette histoire.

Pendant ce même temps, Muhammed al-Dura et son père devinrent des héros du monde arabe, et les symboles du “martyr palestinien”. La scène fut commémorée sur des timbres postes, des affiches, des noms de places et des statues. Elle apparut même dans l’exécution macabre du journaliste du Wall Street Journal, Daniel Pearl, comme l’une des raisons de son kidnapping par les Taliban.

Pire encore, cet enfant abattu froidement par l’armée israélienne contribua à créer l’image d’Israël comme un pays brutal et sanguinaire, en face de pauvres palestiniens qui luttent pour survivre.

Pendant les guerres, malheureusement, des innocents meurent. Tout le monde sait cela. De la même manière, des enfants palestiniens, ainsi que des enfants israéliens, sont mort durant ce conflit qui dure depuis des décennies.

Mais l’affaire al-Dura était différente.

Selon le narratif palestinien, un père palestinien non armé suppliait les soldats israéliens d’épargner la vie de son fils. Et que firent-ils ? Ils l’exécutèrent. Qu’est ce qui pouvait représenter un symbole plus fort.

L’affaire al-Dura était en fait l’un des piliers du narratif que les propagandistes anti-israéliens travaillent jour et nuit pour fabriquer.

Selon ce narratif, Israël n’est pas qu’une des parties à un conflit armé, mais une entité démoniaque, qui fait tout ce qu’elle peut pour faire du mal aux pauvres Palestiniens, et qui n’hésite pas à violer les lois internationales et commettre des crimes de guerre horribles.

Un des autres piliers essentiel du même narratif fut celui du “massacre de Jenin”, qui prouva lui aussi avoir été inventé de toutes pièces.

© Adi Schwartz, traduction et adaptation, Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info

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