Publié par Guy Millière le 13 juillet 2013

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Dimanche sera le 14 juillet, une date qui n’a jamais rien signifié pour moi.

La prise de la Bastille en 1789 ? C’était un prison pour aristocrates. A quelques jours près, les émeutiers auraient libéré le marquis de Sade, qui venait d’être transféré. Faute d’avoir libéré Sade, ils ont tué de manière atroce les gardes et le responsable de la prison : ils agissaient pour Philippe d ‘Orléans, qui deviendra plus tard Philippe Egalité, et ajoutera une voix décisive en faveur de la condamnation à mort de Louis XVI.

La Fête de la Fédération établie un an plus tard, le 14 juillet 1790 ? Elle était censée commémorer l’instauration d’une monarchie constitutionnelle qui n’a pas duré, et a vite laissé la place aux engrenages qui ont conduit à la Terreur, puis à une succession de régimes politiques qui ont pour caractéristique commune de n’avoir jamais établi un état de droit digne de ce nom, et qui ont inclus cinq républiques, deux retours à la monarchie, deux empires et une dictature sous Pétain.

Le 14 juillet est devenu fête nationale seulement en 1880, et le choix de la date fut loin de faire l’unanimité. La seule date qui m’aurait paru digne d’être commémorée aurait été la veille du 14 juillet, le 13, et je serais en faveur d’un déplacement de la date de la fête nationale française au 13 juillet : je dirais même que si le 13 juillet devenait fête nationale, je songerais que la France évolue dans la bonne direction. Pourquoi ? Le 13 juillet 1793, le personnage à mes yeux le plus héroïque de la période révolutionnaire a agi.

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J’ai tué un homme pour en sauver cent mille »

Ce personnage était Charlotte Corday. Et le jour en question, Charlotte Corday a tué Jean-Paul Marat, en lui tranchant la carotide, dans une baignoire. Jean-Paul Marat n’était pas le seul fanatique à appeler au meurtre des « contre-révolutionnaires » et à envoyer des innocents vers la guillotine, mais il était l’un des principaux parmi les fanatiques. A son procès (expéditif), Charlotte Corday a déclaré : « J’ai tué un homme pour en sauver cent mille ». Quand on me demande parfois, lors de conférences aux Etats Unis, si l’un des problèmes de la France est de ne pas avoir dans sa période révolutionnaire de héros ou d’héroïne incarnant la liberté, je réponds toujours que c’est inexact, et qu’il y a Charlotte Corday. J’ajoute qu’hélas, elle n’est pas célébrée comme elle devrait l’être. Il n’y a pas même de rue Charlotte Corday à Paris ! Il y en a une à Argentan, bourgade de quatorze mille habitants, et c’est bien peu. S’il s’était trouvé d’autres Charlotte Corday pour éliminer Robespierre beaucoup plus tôt, cela aurait été un bienfait pour le pays.

La révolution française a conduit aux massacres génocidaires de Vendée

Ne pouvant fêter le 14 juillet, étant seul à célébrer le 13 juillet, et trouvant la Révolution française tragique et assez abominable, puisqu’outre la Terreur, elle a conduit aux massacres génocidaires de Vendée, je célèbre en général le 4 juillet, car c’est la fête nationale américaine, et c’est effectivement, là, une fête de la liberté. Je relis régulièrement la Déclaration d’indépendance rédigée par Thomas Jefferson, et c’est toujours un superbe texte, absolument admirable. Depuis 2009, les 4 juillet sont des jours où j’ai le cœur serré pour les Etats Unis, dès lors qu’un Président anti-américain est à la Maison Blanche, mais je me dis que cela va passer, et que les Etats Unis resteront les Etats-Unis, et, comme le dit l’hymne national américain, « the home of the free and the land of the braves ». Je n’ai pas écrit d’article le 4 juillet dernier. Je rattrape cette omission aujourd’hui.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Guy Millière pour www.Dreuz.info

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