Publié par Albert Bertold le 14 juillet 2013

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Guylain Chevrier est membre du groupe de réflexion sur la laïcité auprès du Haut conseil à l’intégration.

Et il s’est lâché sur les Juifs, dans Atlantico1.

L’affaire (je cite Chevrier) : “On (AB : qui on ?) a appris que, dans un collège de Seine-Saint-Denis, semble-t-il même plus précisément au collège Pablo Neruda de Gagny, une cinquantaine de garçons venant d’une école privée juive et portant la kippa ont refusé d’être surveillés par deux femmes lors des épreuves du Brevet dans un collège de Seine-Saint-Denis.”

L’histoire est grave, très grave même.

Ces jeunes Juifs ont bafoué toutes les règles de la République : respect de la laïcité, égalité entre les hommes et les femmes inscrite dans la constitution, discrimination.

Les Juifs ont manqué de respect pour l’autorité de l’établissement public (se croient-ils au dessus des lois ?).

Les Juifs ont rejeté la loi commune, le droit positif.

Les Juifs ont imposé l’idée que “les droits de dieu sont supérieurs aux Droits de l’homme” détaille même Chevrier Gylain, et les Juifs ont remis en cause la mixité lors des examens.

Car l’école, explique encore Chevrier, s’est vue “imposer de l’extérieur ses règles et ses contenus”, par des Juifs…

Et donc, les Juifs ont mis “entre nous ces différences pour nous séparer, interdire tout mélange” conclut l’historien chargé de réflexion sur la laïcité, qui démontre ainsi qu’“on voit d’ailleurs où conduit cette tolérance finalement.”

L’histoire est grave disais-je, très grave même. Parce qu’elle n’existe pas. Elle a été inventée de toutes pièces.

Un des correspondant de Dreuz.info en France a enquêté.

Il a d’abord contacté la direction du lycée juif concerné (Merkaz Hatorah à Gagny) qui a déclaré, tombant des nues, que cette histoire “n’a jamais existé”.

Puis il a contacté le CPE de Pablo Neruda (le collège public incriminé) qui lui a confirmé les déclarations du lycée juif, à savoir qu’il n’a jamais entendu parler de cette histoire. Le collège a ajouté que si un fait aussi grave s’était produit, tout le monde aurait été au courant. Pire, il a precisé qu’aucun journaliste ne l’avait contacté, et qu’il a entendu l’histoire pour la premiere fois de la bouche de notre contact. Il a ajouté, enfin, n’avoir jamais été témoin d’une affaire similaire durant toutes les années où les étudiants de cette école juive passent leurs examens à Pablo Neruda, et que l’histoire lui semble très douteuse.

Une autre source nous a apporté un témoignage complémentaire. Elle s’est entretenue avec Benjamin Tagger, le directeur de l’école juive de Gagny, qui lui a assuré que jamais une telle histoire n’avait existé, et que si elle était avérée, il en aurait été immédiatement informé par le rectorat.

Une troisième source enfin, a interrogé le Principal du Collège Pablo Neruda, qui a déclaré que les épreuves se sont normalement déroulées, avec une variante décidée par le collège : les élèves « en kippa » ont été regroupés dans une salle à part afin d’éviter les tensions avec certains de leurs camarades. “Une mesure de sécurité, en quelque sorte”, explique le site Jforum2 qui a fait sa propre enquête.

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Et certains des élèves en kippa, rapporte le site, à l’inverse de la rumeur, se sont même plaint d’avoir été ainsi mis à part. Le directeur de leur établissement, Monsieur Benjamin Tagger, a contacté son homologue de Pablo Neruda, afin que cette précaution pour motif de sécurité ne soit plus prise, et que les élèves juifs et non-juifs, à la demande des premiers, se retrouvent ensemble devant “l’épreuve” (en l’occurrence, il s’agissait du Brevet). A aucun moment le directeur du lycée juif n’a entendu parler de surveillantes contestées par les élèves de la part de son homologue, confirmant ainsi notre source.

Et Laurent S., principal du Collège Pablo Neruda qui pensait bien faire, a accepté bien volontiers la demande de Tagger, signant la fin de ce qui aurait dû rester une anecdote.

Sauf que Gylain Chevrier ne l’a pas vu du même œil…

Car il s’est fait rapporter de l’anecdote une version fort différente par un professeur de Pablo Neruda réputée pour son extrémisme de gauche.

La prof, pourtant absente le jour de l’examen, a fabriqué la rumeur, de toutes pièces.

Ce n’était plus, dans sa bouche, le collège Pablo Neruda qui a séparé les élèves juifs, mais eux qui ont demandé à recevoir un traitement de faveur.

Ce n’était plus le collège qui avait affecté des surveillants, mais les enfants juifs qui ont exigé que les surveillantes femmes soient remplacées.

Mme X. professeur et activiste de son état, a tout inventé. Purement et simplement, y compris le rejet des surveillantes par ces élèves dont la judaïté doit lui être urticante.

Son “affaire” ficelée, la prof gauchiste est allée dénoncer les Juifs auprès d’une relation, membre du Haut Conseil à l’Intégration, et Gylain Chevrier s’est empressé, en évitant soigneusement de faire la moindre vérification qui puisse détruire la trop belle occasion, de la publier sur Atlantico.

Car Gylain Chevrier, en bon connaisseur de l’histoire (il est docteur en histoire, rappelons-le) n’a pas oublié que la rumeur contre les Juifs, au cours de l’histoire de l’Europe, a solidement contribué à établir la réputation du Juif comme bouc émissaire des maux des sociétés chrétiennes. Et bis repetita placent…

Et la direction d’Atlantico dans tout ça ? Ils ne sont au courant de rien, ils avaient piscine.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Albert Bertold pour www.Dreuz.info

1http://www.atlantico.fr/decryptage/surveillantes-examen-remplacees-hommes-pour-motif-religieux-ces-attaques-quotidiennes-contre-laicite-que-france-doit-regarder-en-781233.html#qJpIjdVOD7u5SDbL.99
2http://www.jforum.fr/forum/communaute/article/quand-le-site-atlantico-accredite

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