Publié par Guy Millière le 18 août 2013

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L’article que j’ai consacré à l’environnement voici quelques semaines m’a valu des réactions auxquelles je m’attendais un peu.

La France, comme une large part de l’Europe, est un pays où nombre de gens ne se sont pas encore aperçus que le « développement durable » existe depuis des siècles et s’appelle « économie de marché ».

Ces gens ne se sont pas aperçus que l’écologisme qui empuantit l’atmosphère intellectuelle est le frère jumeau du socialisme. Ils ne se sont pas aperçus non plus que l’écologisme, comme le socialisme, est un anti-humanisme.

Le socialisme méprise l’être humain, en voulant construire un État Léviathan qui broie les différences et en asphyxiant peu à peu sa capacité d’initiative et sa liberté créatrice – ce qui con­duit à des sociétés stériles.

L’écologisme, en pratiquant l’idolâtrie d’une nature censée être « pure » et « bonne », oublie que la nature n’est pas « pure », mais pétrie depuis des millénaires d’interventions hu­maines, que la nature n’est pas « bonne », mais potentiellement dangereuse et, fort heureusement, maîtrisée par l’être humain. Il méprise, lui aussi, l’être humain en poussant le mépris jusqu’à la haine de l’initiative et de la liberté – ce qui conduit à des sociétés suicidaires.

La conséquence du socialisme est le glissement vers la stagnation économique et la destruction sociale. La conséquence de l’écologisme est l’ajout d’une vision malthusienne du monde à la stagnation et à la destruction sociale.

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L’Europe, aujourd’hui, est non seulement très atteinte par le socialisme, mais aussi par l’écologisme. À la stagnation économique et à la destruction sociale, s’accole désormais un pessimisme malthusien qu’on ne peut dissocier des données démographiques. De fait, démographiquement, l’Europe est sur le chemin qui conduit à sa propre disparition.

La natalité dans la quasi-totalité des pays européens est désormais très inférieure au seuil de renouvellement des générations. Les seuls pays à se rapprocher de ce seuil, tels la France, sont des pays où la natalité est plus forte au sein de populations de culture non-européenne qu’au sein des populations de culture européenne, ce qui signifie une mutation profonde. Les pays éloignés de ce seuil vont voir leur population divisée par deux en un peu plus de quarante années, sauf si un redressement très net s’opère (et rien n’indique la possibilité de ce redressement), ou si s’accentue la migration de populations de culture non-européenne.

S’ajoute ainsi à la stagnation économique, à la destruction sociale et au péril démographique, un changement culturel. Car les populations de culture non-européenne s’intègrent de moins en moins, quel que soit le pays européen concerné.

Dès aujourd’hui, le cumul de ces difficultés crée un syndrome qui fait de l’Europe une région de la planète économiquement déclinante, socialement explosive, démographiquement sinistrée, culturellement naufragée, car égarée dans un relativisme « multiculturaliste » sans repères.

Aucune réponse n’est proposée à ces difficultés cumulées. D’où le désarroi ambiant, l’attirance vers les extrémismes, la montée des intégrismes religieux. D’où aussi le choix du départ pour un nombre croissant de jeunes gens, en général les plus dynamiques et les plus motivés.

Et on comprend ceux qui partent : le chômage des jeunes est bien plus élevé que celui des autres catégories de la population.

L’absence de réponses, le désarroi qui règne, les extrémismes, les intégrismes montrent un avenir désespérant.

Dans une quarantaine d’années, l’Europe comptera bien moins économiquement et sera face aux conséquences du délitement des sociétés européennes d’ores et déjà en cours.

Elle sera divisée entre une grande quantité de personnes du troisième âge cherchant à préserver des lambeaux d’« avantages acquis » et, pour l’essentiel, crispées sur divers dogmes ineptes, et des jeunes gens con­damnés à payer indéfiniment, imprégnés eux-mêmes de divers dogmes ineptes, frustrés, vraisemblablement pétris de ressentiment.

Les jeunes Européens d’aujourd’hui qui auront pu partir regarderont la situation de loin. Et il vaudra mieux, hélas, sans doute, regarder la situation de loin.

Guy Millière

Publié dans Les4verites.com

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