Publié par Gaia - Dreuz le 25 août 2013

Près d’un mois après l’évacuation du camps de Roms de Bayssan, sur la commune de Béziers, des tonnes de détritus s’amoncellent. Une centaine de chats faméliques tentent de survivre dans cet environnement hostile.

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Que reste-t-il du camp de Roms de Bayssan, prés d’un mois après son évacuation ? Vendredi matin, le site situé juste derrière sortie Ouest était encore jonché de tonnes de détritus. Des canapés, armoires, réfrigérateurs, chaussures, vêtements, jouets pour enfants et autre bris de verre ou porcelaine ou pneus de voiture assurent un paysage digne d’un bidonville. Ce qu’il était certainement avant son abandon, le 1er août.

Les Biterrois se servent et pillent

Le domaine ressemble à une véritable déchetterie à ciel ouvert. Depuis trois semaines, les allers et venus sont fréquents, certains Biterrois se servent de tout et de rien, pilleraient tous les objets métallique pour se livrer à des trafics, ou viendraient dénicher la perle rare. Un parasol aurait ainsi été pris la nuit précédent notre visite.

Des cadavres de chatons tapissaient le site

Au milieu de cette poubelle géante, il y a de la vie. Élodie, qui travaille dans les potagers voisins, nourrit depuis trois mois deux chiens et a récupéré un chiot pour lui permettre de trouver une famille d’accueil.
Des cadavres de chatons tapissaient le site

Il y a quelques jours, elle s’est même aventurée à l’intérieur du camp, un peu par hasard. À sa grande surprise, elle a découvert une centaine de chats affamés, certains âgés de quelques jours à peine. De nombreux cadavres de chatons tapissaient le site.

Un appel au don est lancé

Impuissante, Élodie a pris contact avec des associations de défense animalière. Nathalie Chartrain, des “Chats libres de Béziers” lui a répondu. “Nous, on lance un appel au don pour les nourrir, les stériliser et les placer”, s’indigne-t-elle. Vendredi matin, elle a envoyé un courrier électronique à 500 adresses. En quelques dizaines de minutes à peine, elle a reçu des dizaines d’appels.

Les chats malades

Entre deux coups de fil, elle a tenté, tant bien que mal, d’ouvrir quelques boites de conserve de thon pour nourrir les félins. Certains sont malades, victimes du coryza, une sorte de rhume qui peut être fatal aux plus faibles. D’autres ont les yeux collés.

Nathalie Chartrain juge qu’il est urgent de s’occuper de leur sort avant le début du déblaiement. Elle a peur que les animaux sauvages, ceux qui ne viennent manger qu’après le départ des humains, soient mis à la fourrière puis euthanasiés.

Le jour de l’arrivée des bulldozers, Élodie est même prête à faire un sit-in.

Des chats mangés ?

La question était sur toutes les lèvres hier matin. Même Brigitte Piquetpellorce, de la cellule anti-trafic de la SPA, basée à Vichy, s’interroge. “C’est troublant. Ces chats, qu’est-ce qu’ils font là ? Est-ce à des fins culinaires ou pour des trafics ? En tout cas, je n’ai aucune preuve.”

Elle a tout de même demander à Nathalie Chartrain d’enquêter, de regarder l’éventuelle présence de puces ou de tatouages, mais aussi de regarder dans les poubelles s’il n’y a pas de restes de félins qui auraient pu être cuisinés.

“Dans l’année civile, nous aurons tout nettoyé”

Les 150 ha du domaine de Bayssan appartiennent à la Ville de Béziers et au Département (20 ha). L’institution chargée de déblayer le site est le syndicat mixte de Bayssan, présidé par le conseiller général Francis Boutes. Le coût n’est pas estimé mais il est financé grâce aux subventions de la Ville et du Département.

Rapidement, le syndicat a fait enlever les carcasses de voitures. “Dans l’année civile, nous aurons tout nettoyé.” Le président avoue n’avoir “pas réfléchi aux chats et a été pris de court”. Le comité syndical doit se tenir début septembre.

Le Département est également chargé d’assurer le transport des enfants scolarisés. Une trentaine l’étaient l’an dernier. Il doit voir si certains d’entres eux seront de nouveau à prendre en charge. Car les familles parties le 1er août ont, pour certaines, trouvées une solution à proximité de Béziers, sur des terrains privés. Leur localisation est difficile car ils sont dispersés, sans doute un peu partout dans le grand Biterrois.

http://www.midilibre.fr/2013/08/24/bayssan-une-dechetterie%2c748857.php

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Gaïa pour www.Dreuz.info

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