Publié par Guy Millière le 1 septembre 2013

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Quand il était lycéen à Hawaii, Barack Obama était un gros fumeur de pétards.

On peut aussi dire « joints », ou cigarettes de haschich, cette substance autrefois prisée par les ḥašišiywn, une secte chiite qui éliminait physiquement ses opposants. Le mot ḥašišiywn a donné le mot assassin. Pour autant, Obama n’assassinait pas quiconque à l’époque. Il avait mis l’islam, qu’il pratiquait en Indonésie, et qu’il pratiquera à nouveau à New York (avant de se convertir à la théologie noire de la libération), entre parenthèses, et il était pacifiste, gauchiste, baba cool. Il avait fondé le choom gang, la confrérie des fumeurs de pétards, et il avait la réputation d’être celui qui gardait la fumée le plus longtemps dans ses poumons, pour un maximum d’effet.

Lorsqu’il a suivi les préceptes de la théologie noire de la libération, il a goûté à des drogues plus dures, et ne l’a jamais caché. Puis il a arrêté la drogue.

On peut néanmoins se demander s’il ne continue pas, quelquefois, à fumer des pétards. Et si ses pétards n’ont pas un goût de pétard mouillé, avec retard à l’allumage.

Ses trous de mémoire, ses bégaiements quand son prompteur se bloque, ses écarts d’humeur qui ressemblent à ceux d’un maniaco-dépressif, son comportement bizarre sur un parcours de golf qui, sans aller jusqu’aux outrances d’une Miley Cyrus un soir de MTV Music Awards, n’en ressemblent pas moins parfois à ceux d’une rock star en pleine déchéance, et peuvent conduire à se poser des questions.

Et son attitude ce vendredi, puis ce samedi, conduit à se demander s’il lui arrive de se regarder lui-même.

Après avoir laissé John Kerry tenir, vendredi, un discours qui ressemblait à celui d’un Commandant en chef et parler sur un air martial de ce que l’administration Obama reproche à la Syrie, et après avoir laissé John Kerry s’avancer et évoquer une action imminente, sans consultation du Congrès et sans attendre le rapport des Nations Unies, il a fait diffuser, une heure plus tard, une déclaration prononcée par lui où on le voit, hésitant sur les mots, dire qu’il n’a, en fait, pas pris de décision, et que s’il en prenait éventuellement une, ce serait celle de mener une action très limitée, sans vouloir atteindre le régime syrien. Ceux qui ont vu la déclaration diffusée ont vu un homme hésitant, apeuré, petit sur son siège à côté de ses invités : comme sur la photo de lui et de son équipe diffusée après l’élimination de Ben Laden.

Le lendemain, samedi, Obama a repris son habit de Commandant en Chef, pour trois minutes, devant la Maison Blanche : pour dire cette fois qu’il avait pris une décision, que finalement, il voulait agir, oui, mais pas tout de suite, pas trop vite, et après avoir consulté le Congrès et écouté les premières déclarations des Nations Unies, donc pas avant le neuf ou le dix septembre au plus tôt. Ceux qui l’ont vu samedi ont vu un homme différent, requinqué, mais pressé de partir se livrer à son activité favorite, une partie de golf.

Qu’en déduire ? Qu’Obama a affirmé une position depuis des jours sans l’affirmer explicitement, mais tout en laissant entendre que c’était sa position, qu’il a reculé tout en avançant, disant qu’il allait frapper sans vouloir frapper et sans vouloir fixer d’objectif, et tout en laissant Kerry s’avancer sur les objectifs, qu’il a dit à Kerry d’affirmer l’imminence d’une frappe sans l’aval de l’ONU et du Congrès avant de contredire Kerry un peu plus tard, et de changer de position sur tous les plans le lendemain tout en disant à nouveau qu’il allait frapper.

Qu’en déduire, donc ? Qu’Obama semble avoir de sérieux troubles, qu’il devient titubant, ou, comme l’a écrit Charles Krauthammer, « adepte du zigzag ». Que la chaise vide à laquelle faisait allusion son concurrent lors de la campagne présidentielle de 2012 est effectivement une chaise vide ou, pire, une chaise occupée par un gauchiste islamophile assez idiot et au cerveau atteint, un type qui veut obsessionnellement abaisser les Etats Unis et les détruire de l’intérieur, favoriser l’islam radical, mais qui semble de plus en plus incapable de prendre une décision cohérente.

John Bolton, peu après que Charles Krauthammer ait parlé, a dit que c’était le moment le plus bas pour la crédibilité des Etats-Unis dans le monde. Et John Bolton est un diplomate, qui emploie un langage de diplomate.

Mark Steyn a écrit que les Etats-Unis se dirigeaient vers la défaite la plus accablante et la plus rapide de leur histoire, et c’était avant qu’Obama ressemble à un ballon gonflé à l’hélium en train de se dégonfler au bord d’un parcours de golf.

Si, ce qui est désormais très hypothétique, Obama décide d’agir, l’action sera limitée, mais ses conséquences potentielles seront bien plus lourdes que s’il avait agi présentement : il a perdu l’initiative et donné à ses ennemis tout le temps requis pour s’organiser, évacuer ce qu’ils entendent évacuer vers l’Iran ou vers l’Irak.

S’il devait décider d’une action plus vaste, il n’aurait, c’est une évidence, aucune perspective stratégique.

Je pense que les ennemis du monde occidental se réjouissent, que le mépris de Poutine envers Obama s’est accru immensément, qu’Assad doit rire sarcastiquement d’Obama lorsqu’il téléphone à Khamenei.

Je pense que Khamenei se dit qu’il peut continuer à fabriquer sa bombe atomique aux fins de se sanctuariser au plus vite, sans craindre autre chose qu’une éventuelle frappe israélienne, qu’Obama ne soutiendra pas, ou tout bas, s’il est en phase dépressive.

Je pense que les amis des Etats-Unis au Proche Orient, ou tout au moins ce qui en reste, sont très inquiets, et cherchent des solutions de rechange. L’Arabie Saoudite et les émirats du Golfe regardent présentement du côté de Moscou. Israël se retrouve placé dans une position très inconfortable : non seulement il y a un ennemi d’Israël à la Maison Blanche, mais c’est un ennemi aux allures de serpillère imprégnée de substances étranges.

Je pense que David Cameron doit pester contre Obama qui l’a placé dans une position où il s’est retrouvé dénudé, et un peu ridicule.

Je pense que Fabius et Hollande en France apparaissent plus grotesques encore qu’ils ne l’étaient voici peu.

Heureusement qu’en France, la presse est très largement docile et trouve toujours à justifier l’injustifiable quand il s’agit d’Obama.

L’ordre ancien du monde est en miettes. Et Obama doit rester encore trois ans à la Maison Blanche. C’est très long.

Au temps où il y avait un Président des Etats-Unis à la Maison Blanche, ce Président avait défini des objectifs clairs, demandé au Congrès de déclarer la guerre, tenu une ligne précise, malgré les difficultés. Si ce Président avait commis le millième des actes ineptes commis par Obama, il aurait été traîné plus bas que terre, et il n’en a pas moins été trainé plus bas que terre. Obama n’a aucun objectif clair, et ses objectifs sont très sombres, erratiques et inavoués. Il n’a pas consulté le Congrès et, s’il va le faire, sans se presser, c’est surtout pour noyer ses errances en essayant d’en faire assumer la responsabilité par d’autres. Il n’a pas de ligne précise, sauf peut-être une ligne de cocaïne sur un bureau (j’en viens à me poser la question). Il a commis un tombereau d’actes ineptes, mais la presse française, pour l’essentiel, l’adore.

Le bilan d’Obama au Proche-Orient est déjà bien davantage qu’accablant, et il risque encore de s’alourdir.

Obama, rappelons le, a abandonné l’Irak à l’Iran et y a laissé s’y réinstaller des bases arrières d’al Qaida, éliminées à la fin de la présidence Bush, d’où un retour à un climat de guerre civile. Il a abandonné Moubarak en Egypte, aidé les Frères musulmans à prendre le pouvoir au Caire, avant d’avoir à se résigner à les voir tomber lors du coup d’Etat du général Sissi, et il a donc sa part dans les massacres de Coptes dans le pays et dans la transformation du Sinaï en base arrière d’al Qaida, encore. Il a profondément distendu les liens entre les Etats Unis, les émirats et l’Arabie Saoudite, jusqu’au point de rupture. Il a favorisé l’avancée d’Erdogan vers une dictature islamiste en Turquie et les progrès de l’Iran vers le nucléaire militaire. Il a laissé le conflit pourrir en Syrie, jusqu’à ce qu’on en arrive à la situation actuelle. Il a placé la Jordanie dans une situation intenable, vu le nombre de réfugiés syriens désormais présents dans la périphérie d’Amman. Il a, en laissant le conflit pourrir en Syrie, permis l’extension de celui-ci vers le Liban. Voyant il y a quelques semaines que le seul ilot de stabilité régionale subsistant était Israël, il a fait intensément pression sur le gouvernement israélien pour que des « négociations » reprennent et que des assassins soient relâchés.

Quel est le prochain épisode ? Le Sénat américain pourrait, à une très courte majorité, voter en faveur d’une action en Syrie.

A la Chambre des représentants, ce sera plus difficile. Si le Congrès donne un feu vert à Obama, il agira, et si cela tourne mal, comme c’est très possible, il dira, après une ligne, que c’est la faute du Congrès. Si le Congrès donne un feu rouge (ce qu’Obama souhaite), il dira que c’est la faute du Congrès. S’il envoie deux missiles sur les fesses d’un chameau (comme aurait dit George Bush), il dira, après une ligne, que c’est une victoire pour lui-même, et les journalistes des grands médias français baveront sur ses chaussures.

Les morts en Syrie ? Qui a jamais cru qu’Obama se préoccupait des morts où que ce soit ? Qui ? Un journaliste des grands médias français ? François Hollande ? Autant dire : personne.

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