Publié par Michel Garroté le 16 septembre 2013

 

drapeau-israël-brulé

 

Michel Garroté, réd en chef  –-  Il y a de l’antisémitisme en France, mais il ne vient pas tellement de l’extrême droite. Il vient souvent de l’extrême gauche et des mouvements anti-israéliens. La jeune génération française de gauche est plus éloignée d’Israël que dans le passé (de 1948 à 1968) et elle est plus ouverte au discours de l’extrême gauche israélophobe et « antisioniste ».

Une partie des Juifs de France n’a pas encore saisi la gravité de l’antisémitisme, ou plutôt de la judéophobie, qui s’emparent de l’Hexagone – les innombrables horreurs sur Internet en témoignent -, même si un certain nombre de Juifs, en France, ont saisi – et démontré – cette gravité, tels par exemple Michel Gurfinkiel, Philippe Karsenty, Gilles William Goldnadel et d’autres encore.

Dès 1945, les survivants de la Shoah, revenus en France, tentaient « d’oublier » leur cauchemar pour retrouver une vie « normale ». En 1962, des centaines de milliers de rapatriés d’Algérie arrivaient en métropole, y compris des Juifs d’Algérie (Oran, Constantine et Alger). Puis, des Juifs du Maroc, de Tunisie et d’Egypte. En 1967, Israël était menacé de disparition par les pays arabo-musulmans.

En effet, l’année 1967, le dictateur égyptien Nasser voulait « jeter les Juifs à la mer ». En l’espace d’une seule et unique génération, les Juifs étaient ainsi menacés une deuxième fois d’extermination, quelques vingt ans seulement après la Shoah. En 1967, le monde entier avait retenu son souffle.

Mais Israël, avec des armes peu performantes (en comparaison des armes actuelles) et avec trois fois moins de soldats que les Arabes, Israël remporte la guerre de 1967 en six jours. Et les Juifs, y compris les Juifs rescapés de la Shoah ne seront donc pas « jetés à la mer ».

Dans les années 1990 – soit cinquante ans après les collabos capitulards de Vichy et leur idolâtre bouffonnerie pétainiste – la France reconnaissait, enfin, sa coresponsabilité dans la Shoah. Et aujourd’hui, au 21e siècle, presque personne ne semble réaliser qu’en France et ailleurs, un nouvel antisémitisme, une forme de judéophobie, se développe toujours plus, dans l’indifférence quasi générale.

Il est, à nouveau, question de « rayer Israël de la carte » (selon 99% du monde musulman) ; les Juifs sont – une fois encore – jugés « responsables » de la crise financière ; et enfin, ce que les Français appellent « L’Affaire Merah » et qui semblait impensable, s’est néanmoins produit. Dans ce contexte, le monde en 2013 ressemble à 1929 pour la crise et les réflexes judéophobes qu’elle fait renaître ; à 1933 pour la légitimisation de l’antisémitisme génocidaire notamment en terre d’islam ; et à 1939 pour l’imminence de la guerre en particulier avec d’éventuelles « frappes » obamiques contre la Syrie.

Pour la génération de Théo Klein, ce sont la déclaration universelle des droits de l’homme, issue de la révolution française, et, la laïcité républicaine (et, peut-être, même, la gauche), qui garantissaient, aux Juifs Français, le statut de citoyens français à part entière. C’est ce que semble penser la génération de Théo Klein et je n’ai pas à juger cette génération-là.

Peut-être est-ce logique, pour cette génération-là, que le CRIF se nomme CRIF et non pas CRIJF, le « J » ayant été omis, comme si l’assimilation française signifiait automatiquement la cannibalisation de l’identité juive. Encore une fois, de tout cela, je prends acte et je ne juge pas. Cependant, il se trouve que les temps ont changé.

Car aujourd’hui, en 2013, ni la déclaration universelle des droits de l’homme, issue de la révolution française, ni la laïcité républicaine, ne suffissent, à elles seules, à garantir aux Juifs Français, un statut de citoyens français à part entière. La Conférence dite Durban II, de Genève, sur le racisme, l’affaire Ilan Halimi, devenue l’affaire Youssouf Fofana avec le « gang des barbares », et, surtout, l’affaire dite affaire Merah en sont trois preuves parmi bien d’autres.

Tout cela confirme que les Juifs et les Chrétiens, nous sommes appelés, sous peine de disparaître, à vivre dans une société libre et laïque de culture judéo-chrétienne. Je n’ai pas à rappeler aux Juifs d’aujourd’hui le prix que leurs parents, leurs grands-parents et leurs ancêtres ont payé pour que nous soyons parvenus, ensemble, à créer cette société libre au fil des générations.

Mais la version actuelle de la laïcité française et la forme actuelle de la déclaration des droits de l’homme ne protègent pas les Juifs de la judéophobie et ne protègent pas les Chrétiens de la christianophobie. On peut même dire que la laïcité française est devenue une idéologie contradictoire : islamophile d’un côté ; judéophobe et christianophobe de l’autre.

Reproduction autorisée avec mention :

© M. Garroté réd chef www.dreuz.info

  

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