Publié par Guy Millière le 26 septembre 2013

Hasan Rowhani

Le spectacle de cirque donné annuellement à New York par les Nations Unies a commencé mardi passé.

On y verra défiler à la tribune des chefs d’Etat et de gouvernement qui, pour la plupart, viendront de satrapies et de dictatures. On y entendra des déclarations vides de sens et de conséquences, mais néanmoins, parfois indicatrices des positions et des orientations diplomatiques des pays concernés. Comme une sorte de préliminaire aux festivités, la Cinquième avenue avait accueilli dimanche une parade, celle du Muslim Day, et on a pu voir des femmes en burqa ou transformées en fantômes noirs accompagnées d’hommes barbus et vociférants porter le drapeau noir d’al Qaida, ce qui était de circonstance, puisqu’au même moment un groupe affilié à al Qaida tuait des Chrétiens à Nairobi. Depuis mardi matin, le Muslim Day a laissé place à la Muslim Week, avec en invité d’honneur, la star du moment, le bedonnant Hassan Rouhani, aussi barbu que les porteurs du drapeau d’al Qaida dimanche, mais plus souriant qu’eux. Et, de fait, chacun son rôle : les vociférants ont pour tâche d’appeler à ce qu’on tue davantage de Chrétiens et de Juifs, pour faire peur, et pour conduire les infidèles vers la soumission, Rouhani lui, est là pour toucher les dividendes de la peur, et pour séduire les crétins fébriles prêts à se précipiter vers lui parce qu’il se dit « modéré » et que les crétins fébriles ne demandent qu’à le croire.

Le premier de ces crétins fébriles a été Barack Obama, ce qui est bien normal, mais Rouhani a compris qu’Obama avait moins de valeur qu’une carpette usagée, et s’est refusé à le rencontrer, ce qui, en d’autres temps, serait passé pour un camouflet, mais aujourd’hui sera présenté par les animaux domestiques appelés journalistes des grands médias comme de la haute stratégie, tout à l’honneur d’Obama, bien sûr : domestiques aiment la carpette usagée, c’est ainsi.

Le deuxième de ces crétins fébriles a été François Hollande, que j’appellerai désormais le Bouffi, au vu de son évolution physique, et Rouhani, pour achever d’humilier Obama, a bien voulu recevoir Hollande qui, bien sûr, s’est cru très important le temps d’être sur la photo. La Muslim Week s’est poursuivie avec le discours de Rouhani lui-même, et les animaux domestiques appelés journalistes des grands médias vont sans doute, bien qu’il ne diffère guère du discours de son prédécesseur Mahmoud Ahmadinejad, chercher les signes positifs dans le discours de Rouhani, et en déduire que, oui, décidément, il faut dialoguer avec l’Iran, et penser que Rouhani est un homme à qui on peut faire confiance (un journal du soir français titrait déjà la nuit dernière : « Rouhani assure que l’Iran n’est pas une menace »).

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Binyamin Netanyahou, qui sera le seul homme sérieux à venir parler, gâchera sans doute l’ambiance en rappelant que l’Iran finance le terrorisme international, veut se sanctuariser et se doter de l’arme atomique, mais les animaux domestiques appelés journalistes des grands médias ne s’intéresseront pas à ce que dira Binyamin Netanyahou.

Samedi, le spectacle de cirque s’achèvera. Il aura coûté très cher. Il n’aura servi à rien, sinon à montrer que nous sommes dans une période vraiment pitoyable et inquiétante.

Le seul dirigeant européen a donner de la voix est le Bouffi, et, au delà de ses phrases vaines et de ses effets de voix, il frétille à l’idée de rencontrer le sous-dictateur iranien, le pantin choisi par Khamenei. Quel spectacle ! Le Président américain qui n’est pas musulman vient pour recevoir une claque du même Rouhani : il est vrai qu’il a une tête à claque, mais tout de même ! Le sous-dictateur iranien peut se prendre pour monsieur Loyal et penser qu’il possède le cirque.

Accessoirement, dans son discours, la carpette usagée de la Maison Blanche a tenu quelques propos qui pourront servir dans un sketch comique. « Le monde est plus stable qu’il ne l’était il y a cinq ans » : pour ne pas déclencher l’hilarité de la salle, la carpette usagée n’a pas cité d’exemples. Il aurait pu citer, disons, l’Egypte, la Libye, la Somalie, le Kenya, l’Afghanistan, le Pakistan, l’Irak, l’Egypte, la Syrie. Autre phrase : « aujourd’hui, le système financier mondial est stabilisé, et des millions de gens sortent de la pauvreté ». Dans un contexte où les Etats-Unis s’enfoncent vertigineusement dans la dette, où les tensions au sein de la zone euro subsistent, malgré les rafistolages, et où le nombre de pauvres en Europe et aux Etats-Unis est en hausse constante, on peut prendre cela pour un trait d’humour noir.

D’autre phrases montrent que la carpette usagée n’oublie jamais d’omettre ce que tout bon musulman doit omettre (sauf que la carpette usagée n’est pas musulmane) : « des terroristes s’en sont pris à des innocents au Kenya » (cherchez les mots qui manquent. Islamistes ? Chrétiens ? Vous êtes sur la bonne voie), « cent personnes ont été tuées dans des attentats suicides au Pakistan” (cherchez encore les mots qui manquent : ce sont les mêmes). Un peu plus loin, la carpette parle des griefs que les Iraniens peuvent avoir vis-à-vis des Américains (sales impérialistes !) et des griefs que les Américains peuvent avoir vis-à-vis de l’Iran, abaissant ainsi, dans un exercice de relativisme sans précédents, les Etats-Unis au niveau de la dictature des mollahs. Un peu plus loin encore, la carpette procède au même type d’exercice en évoquant Israël et les « Palestiniens qui ont le droit d’avoir un Etat souverain » et d’y vivre dans la « sécurité et la dignité ». Les Israéliens, eux, ne se voient pas reconnaître le même droit (une ligne a dû sauter sur le prompteur) et doivent se contenter de voir leur « pays reconnu ». La carpette, qui connait bien les Israéliens et se donne le droit de parler à leur place, a ajouté qu’un nombre croissant d’entre eux « savent que l’occupation de la Cisjordanie détruit le tissu démocratique » de leur Etat. La carpette doit lire Haaretz, ou se passer en boucle, lorsqu’elle joue au golf, les discours de Mahmoud Abbas.

Je préfère m’arrêter là. Je ne veux pas être désobligeant : la carpette usagée est le Président en titre d’un pays que j’aime, malgré tout.

Triste époque. Vraiment triste époque.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Guy Millière pour www.Dreuz.info

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