Publié par Salem Ben Ammar le 28 septembre 2013

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En agréant en toute connaissance de cause, et peut-être même non sans avoir profité des ses largesses, l’Emirat du Qatar, la F.I.F.A. se rend complice d’esclavagisme. Et la gauche au pouvoir, petit soldat de l’Emirat, montre comment elle sait s’asseoir sur ses valeurs fondamentales de protection des droits de l’homme.

Au rythme des scandales qui entachent les chantiers de cette Coupe du Monde, et des atteintes à la dignité des travailleurs, le drame social et humain qui se déroule avec la bienveillance des occidentaux est certainement le pire de l’histoire de la F.I.F.A.

Plus de 44 ouvriers népalais sont morts sur les chantiers de construction des stades de la Coupe du Monde entre le mois de juillet et août 2013 à cause des conditions de travail inhumaines. Au point que l’Ambassadeur du Népal à Doha est sorti de sa réserve diplomatique pour les décrire comme des prisons à ciel ouvert, un bagne dont on ne sort pas vivant.

Les chantiers de la coupe du monde de foot au Qatar, d’après les informations qui filtrent, c’est :

  • Salaires non versés ou bloqués pour les empêcher de partir,
  • pièces d’identité confisquées,
  • plus de 12 heures de travail, y compris la nuit et sous un soleil de plomb à plus de 50°,
  • retenues abusives sur salaires,
  • rackets,
  • renvoi des récalcitrants manu militari sans que leurs salaires ne leur soient versés,
  • recrutement de travailleurs souvent très jeunes de moins de 16 ans,
  • absence des règles de sécurité,
  • exposition aux produits toxiques,
  • refus d’accès à l’eau potable,
  • absence de soins,
  • accidents de travail incessants,
  • logements insalubres,
  • violations délibérées des normes de l’O.I.T.

A construction worker rests during his lunch break in Doha

Il y aurait de quoi saisir la C.P.I. pour esclavagisme aggravé. Au lieu de ça, les dirigeants européens, avec à leur tête la gauche française, si remontée contre ces sales patrons exploiteurs hexagonaux, font des courbettes aux émirs et acceptent leur argent en échange de leur hypocrite silence.

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La FIFA n’a certes pas vocation à faire du social, mais elle sait s’inquiéter du droit international quand ça l’arrange.

Et elle n’est pas dispensée d’obligations morales et ne peut se conduire comme des hooligans.

Il est même de sa haute responsabilité d’exiger de cet Emirat esclavagiste qu’il se conforme immédiatement aux normes internationales du droit du travail, sous peine de lui retirer l’organisation de la phase finale de la Coupe du Monde de 2022.

Que fera la FIFA pour aider le Népal à faire face à l’afflux massif de ses travailleurs qui viennent se réfugier dans les locaux de son ambassade à Doha ?

La plupart des travailleurs népalais, qui croyaient en l’Eldarodo de cette Coupe du Monde, ont été obligés d’emprunter de l’argent chez eux à des taux exorbitants, supérieurs à 36%, pour couvrir les frais de leur voyage, laissant leurs familles en otages entre les mains de leurs usuriers, et ils ne seront pas payés s’ils n’acceptent pas les conditions inhumaines de leurs esclavagistes qataris.

Plus d’un million et demi de travailleurs immigrés sont attendus, que va faire la FIFA pour leur droit ?

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“The show must go one” disait Avery Brundage, ancien président du C.I.O, au lendemain du massacre des athlètes israéliens par un commando palestinien aux J.O. de Munich en 1972.

Pour la FIFA, les victimes du football importent peu, pourvu que cela ne compromette pas le succès de son entreprise. Et elle prétend faire respecter la morale sportive ?

Combien y aura-t-il eu de morts népalais, le jour du match d’inauguration, si elle ne fait rien ? 4 000 ? 10 000 ? On s’en fout, de quelques milliers de morts népalais, en échange d’un beau match ?

Ce premier match sera marquée du sceau de l’infamie, de la mort et de l’esclavagisme. Même si les ONG internationales de Défense des droits de l’homme – y compris l’ONU, toujours à géométrie variable, restent silencieuses.

On ne confie pas l’organisation de la Coupe du Monde à un pays connu pour ses mœurs barbares et rétrogrades en fermant les yeux. La F.I.F.A en attribuant au Qatar la phase finale de 2022, réédite les mêmes infâmies que le C.I.O en 1936.

Le sport ne doit pas à servir de vitrine propagandiste aux puissances fascistes et aux émirats racistes. Le béton des stades ne doit pas servir de sarcophage aux ouvriers morts d’épuisement que l’on coulera dans le ciment pour effacer leurs traces.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Salem Ben Ammar pour www.Dreuz.info

http://m.lesechos.fr/redirect_article.php?id=0203032825836&fw=1

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