Le 15 juin 1968, le général Salan, dernier « occupant » de la prison de Tulle, était libéré.
Comment le général Salan, chef de l’OAS, a « sauvé sa tête » lors de son procès, en mai 1962 ?
Je « couvre » pour les quotidiens « L’Aurore » et « Le Méridional » les procès des généraux Salan et Jouhaud.
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Je suis entouré par les écrivains Jacques Perret et Jean-Raymond Tournoux. Celui-ci me répète une phrase que lui a dite de Gaulle la semaine précédente et qui l’a choqué énormément : « Ce n’est pas un Français comme vous et moi. C’est un Pied Noir »
Il s’agissait justement du général 5 étoiles de l’Armée française Edmond Jouhaux.
Le 15 mai 1962, le général Salan, lors de son procès, revendique hautement sa responsabilité entière en tant que chef de l’OAS :
« Je suis un général français représentant l’armée victorieuse et non l’armée vaincue. A la différence de celui qui vous demande licence de me tuer (de Gaulle) j’ai servi le plus souvent hors de métropole.
Quand par deux fois, l’heure du péril a sonné pour la vieille métropole, j’ai vu les peuples de l’empire accourir à son secours.
Quand on a connu la France du courage, on n’accepte jamais la France de l’abandon.
Je suis sorti de la légalité, mais ce n’était pas la première fois.
J’ai préparé, sans la réaliser, une opération militaire sur la métropole, sur Paris, opération décidée par celui qui devait en être le bénéficiaire, le général de Gaulle, alors simple particulier.
Ceux qui ont été bafoués et trompés avec moi, c’était les soldats vivants et morts de l’armée d’Algérie, leurs camarades de métropole et tout ce peuple confiant et fort, toutes races confondues.
Si j’ai trompé le peuple d’Algérie et l’armée en criant “Vive de Gaulle”, c’est parce que j’ai été trompé moi-même.
La mission qui m’a été confiée était de garder l’Algérie à la France et de la garder française. De Gaulle m’a affirmé : “que l’Algérie resterait française et que la France ne nous abandonnerait jamais.
Je dis cela sans haine, mais j’ai grande amertume en constatant combien la perte de la province algérienne nous coûte, et singulièrement en ce moment où nous allons être privés de ce pétrole que nous avons fait jaillir des étendues vides du Sahara.
J’essaye toutefois de m’expliquer les variations du général de Gaulle dans sa politique algérienne, dans ses relations avec moi, et je pense à ce que me disait, le 12 avril 1945, dans une chambre de Baden-Baden, André Malraux, (alors colonel Berger), commandant la brigade Alsace-Lorraine qui entrait dans la composition de ma 14” D.I.
“Le mensonge de la seconde, le mensonge de la minute, le mensonge de l’heure, le mensonge du jour, le mensonge de la nuit, toujours le mensonge…”
Utiliser le mensonge comme arme, couvrant la raison d’Etat, est un acte terrible lorsque des hommes, pour cette même raison d’État, meurent dans l’obéissance aux ordres partis d’en haut ».
Il est donc prouvé que de Gaulle, alors simple citoyen, organisait, en 1958, un complot contre l’État français avec intervention de l’armée dans le cas où on ne lui aurait pas offert le pouvoir d’une manière constitutionnelle.
Le général Salan a refusé d’y participer.
(Nous verrons que cela se reproduira un peu plus tard, en 1968, avec son appel au général Massu)
Ce que l’on sait moins, ce sont les circonstances exactes et exceptionnelles dans lesquelles le général Salan a sauvé sa tête.
Les jurés sont réunis et il est plus que probable qu’une condamnation à mort sera votée.
De Gaulle la veut et même l’avocat de Salan, Maître Jean-Louis Tixier-Vignancour, en est intimement persuadé.
Que se passe-t-il donc dans le secret de la salle des délibérations ? L’un des jurés, Pasteur Vallery-Radot (membre de l’Académie de Médecine, membre de l’Académie française, grand-croix de la Légion d’honneur, ex-député RPF, etc.) sort un revolver de sa poche et avertit :
« Je vous préviens, si vous votez la mort de Salan, je me tue, là devant vous ! ».
On peut imaginer la stupeur qui s’empare des autres jurés et des magistrats.
Si cela se produisait, sur un plan technique il faudrait reprendre le procès à zéro, mais sur le plan émotionnel le scandale serait énorme, international.
Or aussi bien les magistrats que les jurés savent que Pasteur Vallery-Radot ne cherche nullement à les influencer, mais qu’il se tirera très certainement une balle dans la tête.
Les jurés ont voté les circonstances atténuantes.
Le général Salan a sauvé sa tête et de Gaulle a presque perdu la sienne, car il est entré dans une colère noire en l’apprenant.
« Le haut tribunal militaire commet un affront à mon égard. On n’a pas fait le procès du général Salan, on a fait le procès du général de Gaulle. Il faut désavouer ce Haut Tribunal et je ferai exécuter Jouhaud. Il faut fusiller Jouhaud. Je rejetterai le recours en grâce. »
Le général Jouhaud emprisonné attendra son exécution durant 229 jours avant d’être gracié et dirigé vers la prison de Tulle. Il sera amnistié également au mois de juin 1968.
Cette anecdote dramatique m’a été racontée par Maître Jean-Louis Tixier-Vignancour en personne.
(Davantage de détails dans mon livre « J’accuse de Gaulle »* – Edition 2016)
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Manuel Gomez pour Dreuz.info.
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cette même raison d’État –
dans THE LAST INTERVIEW and other Conversations, Melville House, Brooklyn/London 2013, pp. 115-116, Hannah Arendt (décédée en 1974) avait remarqué: “Et la Raison d’Etat (…) couvre (…) toutes sortes de crimes. (…) Ce qui est également propre à notre époque est la massive intrusion de la criminalité dans le processus politique (…) ici nous sommes soudain confrontés à un style de politique qui en lui-même est criminel. [And raison d’état (…) covers (…) all kinds of crimes. (…) What is also propre à notre époque is the massive intrusion of criminality into political process (…) here we are confronted suddenly with a style of politics which by itself is criminal]”.
“‘A style of politics which by itself is criminal”.
Il serait grand temps de faire un sort à la légende gaulliste ! Si l’on considère Goebbels comme un grand menteur, il n’est pas normal de taire les mensonges et les trahisons de De Gaulle … qui a fait pire !
De Gaulle en1940 a fui en Angleterre, acte de courage ?
Par contre en Algérie il a menti, trahi et montré sa vrai nature de paranoïaque mégalomane, il est dommage que les attentats contre lui aient loupé lui par contre n’a pas loupé le colonel Bastien-Thirry , oui De Gaulle en plus d’un traitre était un assassin
Oui, Mr Gérard Rolland, De gaulle, pour qui je l’avoue, j’ai toujours eu le plus grand mépris, est un menteur intarissable ! Goebbels est un petit ange à côté de notre grand pitre, imbu de lui-même, orgueilleux à en perdre la raison ! OUi, c’est un grand homme pour les petits qui l’admirent ! Général micro, ça lui sied bien ! Paroles, paroles …
Il est plus que temps d’en finir avec l’héritage gaullien, auquel nous devons le pouvoir personnel des présidents de la V° république.
Cher Manuel Gomez, il semble qu’il y ait eu une suite aprés le salut miraculeux de Salan. J’en ai lu le témoignage du militaire qui assistait le Général Massu à Baden. En effet, lors des évènements de Mai 68 le Général de Gaulle était furieux et aurait bien-aimé pénaliser avec force ce mouvement. ll n’avait pas reçu d’appui dans son gouvernement. Il s’était donc rendu à Baden Baden pour demander au Général Massu s’il accepterait de lui prêter main forte au cas où les choses tourneraient mal. Ce dernier lui répondit NON et qu’il ne voulait plus rien entendre tant que Salan serait en prison…Bref, Salan fût libéré. Pour la seconde fois de Gaulle ravalait sa haine du Général le plus décoré de France !
Bien cordialement.
Tôt ou tard, on aurait du l’abandonner pour des raisons démographiques.
Tout à fait d’accord cependant les Français d’Algérie ont été bernées
Bonjour, c’est vrai mais sa façon… Mentir… fusiller à tour de bras, massacrer les PN, abandonner nos populations fidèles, etc… etc… C’est impardonnable, d’autant qu’in fine le résultat…
Oui, peut-être, mais en tout cas pas comme ça. Nous avions gagné militairement. Il fallait ignorer le FLN de l’extérieur et amener en quelques années la séparation des deux entités dans le calme avec un rapatriement progressif et aidé des populations d’origine européenne….
Incroyable qu’on ait voulu mettre à mort des généraux Français qui n’ont rien fait de mal.Au contraire des sauveurs de la France! De Gaulle un libérateur?
Comme je l’ai écrit plus haut, j’ai toujours eu le plus grand mépris pour ce général micro, De Gaulle ! Pourquoi ? Parce que je ne lui pardonnerai jamais cette haute trahison d’avoir laissé massacrer quelques milliers de pieds-noirs, hommes, femmes, enfants, vieillards, le 5 juillet 1962 à Oran ! Ces pauvres malheureux attendaient un bateau pour la France ! Ce sinistre personnage qu’est, de mon point de vue, De Gaule a donné ordre au général commandant la garnison d’Oran de ne rien faire contre les fellaghas qui s’acharnaient à tuer ces pauvres gens, alors même que l’armée française avait les moyens de s’opposer aux massacres, et que la paix était signée depuis quelques jours déjà ! Sans compter tous ces Français, ces harkis qui avaient choisi la France comme patrie, et qui se sont faits égorgés comme de vulgaires lapins ! D’autres, des centaines, voire des milliers, ont disparu sans que l’on sache ce qu’ils sont devenus, De Gaule n’ayant cure de tout cela ! Non, ces crimes, car ce sont des crimes, je ne lui pardonne pas, et ne le pardonnerai jamais ! Le seul crédit que je lui porte, contrairement au général Giraud qui ne comprenait rien à la politique, c’est que le général De Gaule a bien vu le jeu des Américains qui sont venus en Europe avec une idée en tête : Faire de la France une terre colonisée, un vassal qui perdrait toutes ses colonies, et donc son espace maritime (le deuxième au monde jusqu’à présent, après l’Amérique) , donc chapeau à cet égard, et rendons à Cesar ce qui appartient à Cesar !
ABSOLUMENT VOILA UNE PARTIE ……LA PLUS GRANDE DE LA VERITE ……..Merci a vous Gérard Pierre. 😉
Cela me rappelle : “Juifs peuple dominateur et sûr de lui“ (dixit De Gaulle). Très ambigu cet individu 😩