Publié par Guy Millière le 5 octobre 2013

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Passer d’un article sur Binyamin Netanyahou à un article sur Barack Obama est passer du sommet aux bas fonds.

Je le dois. Car ce qui s’écrit et se dit en France sur le « shutdown » (« fermeture du gouvernement ») aux Etats-Unis est essentiellement faux, et je cherche encore un article exact sur le sujet.

Le parti républicain n’a pas été « pris en otage » par les gens issus des tea parties, comme je le lis jusque dans Le Figaro. Les tea parties ont été un mouvement de révolte né dans le peuple américain à la suite d’une série de mesures socialistes et étatistes prises par l’administration Obama qui indiquaient une volonté de changer radicalement la société américaine pour en faire une société socialiste à l’européenne. La révolte des tea parties a reposé sur les idées des Pères fondateurs. Elle s’est largement brisée face au rouleau compresseur des grands médias américains, tenus presque totalement par ceux qui ont porté Obama au pouvoir, et face à un harcèlement fiscal reposant sur une utilisation politique du fisc par l’administration Obama. Il en subsiste des hommes politiques qui sont porteurs du renouveau du parti républicain : Ted Cruz, Marco Rubio, Rand Paul, pour citer les plus éminents d’entre eux. Ces hommes, sous divers angles, se réclament légitimement de l’héritage de Ronald Reagan. Ils reconduisent le parti républicain vers des valeurs conservatrices dont il s’est gravement éloigné sous l’influence de gens tentés par la conciliation avec un parti démocrate qui n’a cessé de glisser à gauche ces trente dernières années, même si la présidence de Bill Clinton a été une légère rémission. Dire que les héritiers de Ronald Reagan prennent en otage le parti républicain est grotesque.

Les héritiers de Ronald Reagan sont effectivement les figures de proue du parti républicain aujourd’hui, ce qui déplait à l’aile flexible et ondoyante du parti, mais ils ne « bloquent » pas le fonctionnement du gouvernement fédéral et ne sont pas les responsables du « shutdown ». Dans un pays où existe la séparation et l’équilibre des pouvoirs, ils exercent leur rôle : la Chambre des représentants est à majorité républicaine, et Obama en position de cohabitation. La cohabitation implique un dialogue et de la conciliation. Nous sommes dans une phase où ce ne sont pas les Républicains qui refusent le dialogue et la conciliation, mais Obama et les Démocrates majoritaires au Sénat, conduits par un homme aussi radical qu’Obama, Harry Reid, qui est l’un des politiciens les plus gauchistes et les plus sectaires des Etats-Unis aujourd’hui.

Ce qui se passe est qu’Obama et les Démocrates discernent d’une part que les politiques économiques qu’ils mènent depuis janvier 2009 (et qu’ils ont enclenchées en fait depuis que George W. Bush a été face à un Congrès dominé par les démocrates, donc depuis janvier 2007) conduisent le pays vers la banqueroute et un endettement catastrophique, et d’autre part que la réforme de la santé voulue par Obama et votée par les Démocrates est une monstruosité qui va entraîner des conséquences très graves, au cœur desquelles figure une énorme augmentation des primes d’assurances et des vagues de licenciements dues aux surcoûts infligés aux petites et moyennes entreprises.

Dès lors, selon les techniques d’agitation apprises chez Saul Alinsky, Obama et les Démocrates entendent reporter la responsabilité de leur propre échec sur les Républicains. Ils demandent à cette fin aujourd’hui aux Républicains de voter un budget en bloc, tel qu’il a été présenté, sans émettre la moindre réserve, sans que puisse être ajouté le moindre amendement : ce qui serait pour les Républicains nier le mandat qui leur a été confié par leurs électeurs, se soumettre totalement, et se condamner à se voir reprocher d’être complices et de s’être reniés. Ils attendent que les Républicains dès lors se suicident collectivement ou, sachant que le suicide collectif n’aura pas lieu, entendent susciter un blocage aussi total que possible, en disant que c’est parce que les Républicains n’ont pas voté le budget en bloc que le « shutdown » a lieu.

Ils comptent, dès lors que, comme ils l’attendaient et le souhaitaient, le « shutdown » a lieu, sur des imprécations accusant les Républicains d’être « extrémistes », « terroristes », « djihadistes », et sur les relais dont ils disposent dans les grands médias pour que les Républicains apparaissent comme responsables de tous les maux présents et à venir, entre autres la nécessité de relever nettement le plafond de la dette américaine dans deux semaines environ.

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Les Républicains ne pouvaient voter le budget en bloc sans se suicider collectivement, même si certains Républicains (Republicans In Name Only) l’ont proposé. Si les Républicains avaient voté le budget en bloc, ils auraient dû de toute façon parachever leur suicide quand le moment de relever le plafond de la dette serait venu.

Les Républicains ont proposé deux amendements au budget qui tous deux concernent l’Obamacare, et ce sont des amendements très justifiables : le premier est de différer d’un an l’obligation de tout individu d’entrer dans le système Obamacare, de façon à ce que, pendant un an, la comparaison reste possible, le deuxième consiste à supprimer les exceptions décidées par Obama sans passage par le Congrès, qui font que les membres du gouvernement et du Congrès seraient exemptés d’Obamacare, comme un certain nombre de grandes entreprises travaillant en liaison avec le gouvernement. Le raisonnement des Républicains est que si l’Obamacare est si bon, il ne doit pas craindre la comparaison, et que si l’Obamacare est vraiment souhaitable et doit être universel, il n’y a pas de raison que quiconque en soit exempté. Ces deux amendements ont été refusés par les Démocrates et par Obama. Le refus du deuxième est particulièrement significatif : ni Obama ni les Démocrates ne veulent que l’Obamacare s’applique à tout le monde et veulent à l’évidence s’exempter eux -mêmes.

Les Républicains sont prêts, aux fins de montrer qu’ils sont hostiles à une fermeture du gouvernement, à voter le budget secteur par secteur, en s’engageant à ne rien changer à quoi que ce soit hors du secteur de l’Obamacare où leurs demandes concernent les deux amendements susdits seulement.

Pour l’heure les Démocrates et Obama sont dans une position du tout ou rien.

On peut s’attendre à ce que le blocage présent se prolonge, et je ne serais pas surpris qu’il dure plusieurs semaines. Je ne serais pas surpris qu’il se se fasse plus âpre, par le recours de la part des Démocrates et d’Obama, à des techniques d’agitation sociale (des monuments ouverts au public toute l’année ont été fermés de force, pour que nul ne puisse s’y rendre, avec des personnes rémunérées venues sur place pour expliquer que c’était à cause du « shutdown»)

Les Républicains ne peuvent céder.

Les Démocrates et Obama entendent écraser les Républicains, continuer à dévaster le pays en faisant porter toute la responsabilité à ceux qu’ils entendent écraser. Ils entendent reprendre tous les pouvoirs aux élections de mi-mandat en 2014 et continuer la construction du socialisme en Amérique en détruisant l’Amérique telle qu’elle fut.

Les Républicains, grâce aux héritiers de Ronald Reagan, sont, pour l’heure, le dernier rempart qui garantit un espoir de survie des Etats-Unis et un espoir de survie de la liberté dans le monde. Ils résistent à ce qui est rien moins qu’un comportement putschiste de la part des démocrates et d’Obama.

Ce sont, grâce aux héritiers de Ronald Reagan, des héros digne de l’Amérique. Les traiter autrement, et les dépeindre de manière abjecte, est absolument indigne.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Guy Millière pour www.Dreuz.info

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