Publié par Gaia - Dreuz le 12 octobre 2013

Vingt-six des vingt-sept Roms d’origine croate qui comparaissaient à Nancy (Meurthe-et-Moselle) pour une centaine de vols commis dans plusieurs pays d’Europe ont été condamnés ce vendredi à des peines de 2 à 8 ans d’emprisonnement. Seule une accusée a été relaxée. Les juges du tribunal correctionnel se sont montrés plus cléments que le parquet, qui avait requis contre une dizaine d’entre eux la peine maximale de 10 ans d’emprisonnement.

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Le procès de ces 27 tziganes originaires de Croatie, âgés de 19 à 55 ans et organisés en trois clans familiaux, s’était ouvert le 30 septembre. Ils étaient poursuivis pour avoir forcé leurs enfants à dérober plusieurs millions d’euros lors d’une centaine de cambriolages dans l’est de la France, mais aussi en Belgique ou en Allemagne. Huit d’entre eux étaient également poursuivis pour «traite d’être humains», dans le cadre d’«achats» d’épouses, parfois pour près de 180 000 €.

Le tribunal n’en a toutefois condamné qu’un seul sur ce chef de prévention, et a requalifié l’infraction en «provocation de mineurs à commettre des délits» pour les sept autres. «Les juges ont abandonné l’infraction honteuse de traite des êtres humains : en cela, cette décision évite toute stigmatisation, nous nous en félicitons», a déclaré l’un des avocats de la défense, Me Alain Behr, à l’issue de l’audience.

«Lâcheté» et «cupidité» des prévenus

L’enquête, basée sur des milliers d’écoutes effectuées chez 120 suspects, avait mis au jour une organisation dirigée par des chefs de clans, aidés de capitaines, lieutenants et enfin de leurs enfants, âgés d’une dizaine d’années, exécutants des cambriolages. Dans son réquisitoire, mercredi, le représentant du ministère public avait décrit «un système basé sur la violence» et dénoncé la «lâcheté» et la «cupidité» des prévenus.

«Voilà la vérité : celle d’une fillette de 13 ans qui a passé toute son adolescence, sa jeunesse à prendre tous les risques, y compris celui de se faire tuer», avait asséné le procureur après avoir lu trois pages de déposition d’une jeune femme qui décrivait l’organisation des cambriolages. Elle y racontait les équipes de deux — un enfant pour fouiller les maisons, l’autre pour surveiller, après avoir vérifié que les occupants étaient absents —, l’attrait principal pour les bijoux, les montres, l’argent liquide, qu’ils commençaient toujours à chercher d’abord dans les chambres, puis la salle de bains.

Mais pour la défense, «il n’y avait rien de tangible dans ce dossier, et l’on est parti dans tous les sens, sans socle juridique qui permette de condamner, simplement de soupçonner». Les avocats des prévenus avaient par ailleurs bataillé contre l’accusation de «traite des être humains», faute selon eux de quelque contrainte exercée sur les enfants.

Les juges plus cléments que le procureur

Les magistrats ont suivi le parquet dans ses demandes de peines avec sursis pour trois femmes, mais pour une durée de 2 ans, contre six mois requis par l’accusation. Le tribunal a en revanche prononcé des durées de peines globalement inférieures à celles qui avaient été demandées par le procureur.

Toutes les condamnations à de l’emprisonnement ferme ont par ailleurs été assorties d’une interdiction de séjour en Alsace et Lorraine durant cinq ans. Un seul des prévenus a été interdit définitivement de territoire français.

http://www.leparisien.fr/faits-divers/2-a-8-ans-de-prison-pour-les-roms-qui-forcaient-leurs-enfants-a-cambrioler-11-10-2013-3216635.php

© Gaïa pour www.Dreuz.info

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