Publié par Michel Garroté le 6 novembre 2013

 

Lagarde-1

 

Michel Garroté, réd en chef  –-  Les pays avancés ne devraient pas recourir à des impôts sur la fortune en vue de réduire la dette publique. Pourtant, le Fonds monétaire international (FMI) apporte son appui à cette idée farfelue, même s’il tente d’alléguer le contraire depuis deux jours. Le FMI calcule qu’un prélèvement de 10% sur la richesse permettrait à de nombreux pays européens de ramener leur ratio de dette publique par rapport au PIB à son niveau « d’avant crise » (?). Contrairement à ce que prétend Kenneth Rogoff, professeur d’économie à Harvard (dont je contredit ci-après l’analyse), il est très difficile d’obtenir des recettes supplémentaires au moyen de « taxes temporaires » sur la richesse (cf. lien en bas de page).

L’imposition de prélèvements sur le capital, en raison de la fuite des capitaux, serait décevante. Il y aurait une ruée vers les bijoux et autres actifs difficiles à détecter. Les effets de distorsion d’un prélèvement sur la richesse seraient exacerbés par la crainte que le prélèvement temporaire ne soit pas une taxe unique de longue durée. Les craintes d’impôts sur la fortune futurs pourraient décourager l’esprit d’entreprise et faire baisser le taux d’épargne. Les difficultés administratives liées à l’instauration d’un impôt sur la fortune globale seraient énormes, soulevant des questions sur l’équité.

Il serait extrêmement difficile d’assigner une valeur de marché aux très nombreuses entreprises familiales. A travers la réglementation et les directives administratives, les banques, compagnies d’assurance et fonds de pension sont obligés de détenir un part de dette publique beaucoup plus élevée que ce qu’ils pourraient choisir volontairement de faire. Cette approche n’est guère progressive, puisque les détenteurs finaux de ces pensions, contrats d’assurance et dépôts bancaires sont généralement la classe moyenne en difficulté et les personnes âgées. Le FMI semble enthousiaste à propos de l’utilisation de l’impôt sur la fortune pour résoudre le surendettement. Un certain partage de la charge avec le « nord » est-il raisonnable ?

La triste réalité, c’est que la Grèce par exemple, se moque littéralement du monde, ne prenant toujours pas les mesures convenues, et, continuant de cracher sur les Allemands qui lui versent des milliards. Bientôt, le Portugal, l’Espagne, l’Italie et la France feront de de même (Montebourg a déjà commencé).

Se disputer sur le partage du fardeau ne fait que créer plus de possibilités de retard, ce qui pourrait nuire à l’efficacité de tout impôt sur la fortune. Le FMI se trompe lorsqu’il lance l’idée d’impôts sur la fortune « temporaires » (?) dans les pays avancés pour soulager la « détresse budgétaire ». Des impôts sur la fortune temporaires pourraient-ils représenter une partie de la réponse pour les pays en difficulté budgétaire aujourd’hui ? Le fait est qu’ils ne peuvent se substituer à une réforme fondamentale à long terme pour rendre le système fiscal plus simple, plus juste et plus efficace. Madame Lagarde, matrone UV du FMI, ferait bien d’y songer.

Reproduction autorisée avec mention :

M. Garroté réd chef www.dreuz.info

Et source :

http://www.project-syndicate.org/commentary/on-the-shortcomings-of-a-one-time-wealth-tax-by-kenneth-rogoff

   

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