Publié par Michel Garroté le 8 novembre 2013

 

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Michel Garroté, réd en chef  –-  Comme c’est amusant ! Je me tue à écrire que je n’éprouve ni allergie, ni allégeance, à l’égard du Front National ; mais des abrutis sectaires et incultes continuent cependant de faire comme si de rien, de me taxer « d’extrémiste ». Je n’ai pas d’allergie au FN, car il ne me donne pas d’urticaire, c’est comme ça, j’ai le cuir dur et de bons anticorps. Je n’éprouve pas d’allégeance envers le Front national, car sur divers points, nous ne sommes pas du tout d’accord.

Toutefois là n’est pas mon propos. La question que l’on me pose souvent est de savoir pourquoi les médias – qui n’aiment pas le FN, c’est le moins qu’on puisse dire – passent leurs journées à parler du FN. Pour ce qui me concerne, 99,99% des journalistes français sont de gauche et d’extrême-gauche, américanophobes, israélophobes et christianophobes. Leur objectif politique est donc que la gauche détienne le maximum de pouvoirs possibles. Depuis mai 2012, leur objectif politique a été atteint.

Mais il y a la suite : les élections municipales ; les élections au Parlement européen ; et la présidentielle de 2017. Face à ces échéances électorales, l’objectif politique de 99,99% des journalistes français est que la gauche demeure là où elle est au pouvoir ; et qu’elle le gagne là où elle ne l’a pas encore. Dans l’intervalle, il faut vendre du papier, et, par conséquent, écrire sur le FN, c’est payant, quitte à lui faire de la pub. Et puis, faire de la pub au FN, c’est lui obtenir des voix que l’UMP n’aura pas, ce qui favorise le parti socialiste et l’extrême-gauche.

Depuis quelques mois, le passetemps favori des journalistes, c’est d’espionner les réseaux sociaux de « la droite de la droite ». Et de faire de la délation à chaque fois qu’un allumé poste un commentaire débile sur le Net. Je trouve cette méthode un peu légère. Dénicher des « chefs d’œuvres » de racisme primaire sur Facebook pour enfoncer tout le Front National, ce n’est pas 100% éthique, pas vrai ? Et puis il y a un autre problème : les délateurs assimilent l’islamophobie à du racisme made in FN. Or, la peur de l’islam, ce n’est ni du racisme, ni le monopole du FN. On me dit que les médias diabolisent le FN que Marine Le Pen tente de dédiaboliser. C’est un peu court, trouve-je.

Ainsi, je lis sur Lepoint.fr (extraits adaptés ; lien en bas de page) que la présidente du FN tente de dédiaboliser son parti pour l’amener à gouverner. Mais sur Facebook, les cadres multiplient les dérapages racistes. Facebook nuit gravement à Marine Le Pen et à son projet de lissage du Front national. La présidente frontiste a beau faire des efforts pour renouveler les cadres aux idées rances, les dérapages racistes, néonazis et xénophobes se multiplient sur le réseau social qui est devenu la première tribune de son parti : la page du Front national détient le record d’adhérents pour un parti politique avec près de 114’000 fans. Le dernier en date est l’œuvre de Joris Hanser, 20 ans, qui devait être tête de liste à Rixheim (Haut-Rhin), mais qui a été remercié pour avoir évoqué l’occupation nazie après la victoire du FN à la cantonale partielle de Brignoles dans le Var (il a restreint l’accès à son compte depuis) : « À Brignoles Ce Matin, die Ausweise [les papiers] étaient à retirer en sous-préfecture ».

Lepoint.fr : Avant lui, de nombreux autres candidats ont été épinglés pour des faits similaires. En vrac, on peut citer la photo de l’ancien conseiller régional de Rhône-Alpes Gabriac en train de faire un salut nazi qui a tourné sur Facebook. François Chatelain, ex-candidat aux municipales dans le Nord, a été évincé pour avoir affiché le drapeau d’Israël en feu sur son profil avec une inscription limpide : « Ici c’est la France ! ». Anne-Sophie Leclerc, un temps candidate à Rethel (Ardennes), a été suspendue du parti pour avoir comparé la ministre de la Justice Christiane Taubira à un singe par un montage sur sa page Facebook. Adrien Desport, cadre du FN 77, a publié les résultats d’un sondage concernant Jean-François Copé, député-maire de Meaux et patron de l’UMP. Sous la photo, dans leurs commentaires, ses amis ont pointé du doigt l’origine du nom de l’élu, Copelvici, en expliquant qu’on ne mangeait « pas de porc chez ces gens-là ».

Lepoint.fr : Simples commentaires d’excités dont l’auteur de la page ne serait donc pas responsable ? Ce n’est pas l’avis de la justice qui a récemment condamné Julien Sanchez, conseiller régional du Front national dans le Languedoc-Roussillon, pour provocation à la discrimination et à la haine raciale et religieuse à la suite de propos racistes publiés par ses amis sur sa page Facebook. La justice le considérant comme « directeur de la publication ». D’autres exemples de gaffes xénophobes ont été recensés dans un article de Libération. Julien Dufour, tête de liste à Boulogne-Billancourt, a comparé une femme intégralement voilée à un chien ; Sandrine Ligout, tête de liste à Saint-Priest (Rhône), qui a partagé le 26 octobre 2012 la photo d’un agneau, a eu une pensée pour « tous les pauvres petits moutons qui seront sacrifiés pour une fête organisée par des sauvages ». Ou encore Fabien Engelmann, tête de liste à Hayange (Moselle), qui a écrit sous la photo d’une vache que le projet d’abattoir halal à Guéret était une « barbarie islamiste ».

Lepoint.fr : Mais de quoi ces débordements racistes sont-ils le signe ? « D’une professionnalisation incomplète », selon Jean-Yves Camus, spécialiste du parti. « Le FN a beau faire des efforts de recrutement et de formation, la maîtrise des réseaux sociaux reste un problème majeur », explique-t-il. Pour les municipales, les nouvelles recrues sont jeunes, présentent bien, mais n’ont pas forcément les compétences requises pour gérer une campagne de manière professionnelle. D’ailleurs, le processus de recrutement n’est pas toujours très sélectif. Ainsi, à Roubaix, un journaliste se fait enrôler sur la liste du FN après un simple coup de fil. Et si Marine Le Pen a mis le paquet sur la formation en économie, l’apprentissage du tractage et de la communication face aux médias pour ses jeunes recrues, elle a zappé le kit d’utilisation des réseaux sociaux. Erreur ! Selon Jean-Yves Camus, les candidats considèrent qu’ils s’adressent à leurs amis et ne se rendent pas compte que tout le monde a accès à leur profil. « Ceux qui se font épingler regrettent. Ils admettent qu’ils ont fait un truc débile », confirme la vice-présidente du FNJ Elsa Vassent. « Ils ont l’impression d’avoir un porte-voix et qu’ils peuvent dire tout et n’importe quoi. Mais ils ne sont pas au café du Commerce », poursuit-elle.

Lepoint.fr : Et l’attention médiatique particulière dont les candidats sont l’objet amplifie le phénomène de tribune. Surtout qu’il est matériellement très compliqué de contrôler ce qu’ils font tous sur les réseaux sociaux. « On n’est pas branchés toute la journée sur nos écrans pour surveiller les 700 têtes de liste », dixit Elsa Vassent. Le FN ne reste pas sans réaction. Désormais, lorsque les responsables locaux sont nommés, ils reçoivent des consignes : veiller sur leur Facebook et sur celui de leurs militants. « C’est un sujet dont on parle régulièrement. Ça m’arrive de leur dire de retirer des choses », explique Elsa Vassent. « Des consignes ont déjà été envoyées, nous ne faisons que les appliquer en cas de dérapage. On ne prend personne en traître, ils ont tous été prévenus », estime Steeve Briois, secrétaire du parti. Au FN, nul ne peut donc ignorer l’interdiction d’être raciste en public. Mais Elsa Vassent considère que des gaffes sur les réseaux sociaux ont lieu au sein de tous les partis : « Il y a toujours à boire et à manger, c’est la photographie du monde au quotidien », conclut Lepoint.fr (fin des extraits adaptés ; lien en bas de page).

Reproduction autorisée avec mention :

© Michel Garroté réd en chef www.dreuz.info

Source :

http://www.lepoint.fr/politique/fn-reseau-social-tu-perds-ton-sang-froid-08-11-2013-1753507_20.php

   

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