Alors que Bruxelles a donné son feu vert pour une aide de la France (il faut dire que la France, en ce moment, est plutôt riche) de 150 millions d’euros à la construction du futur aéroport fantôme de Notre-Dame-des-Landes, Jacques Bankir, qui a dirigé de nombreuses compagnies aériennes, et à participé à la construction de l’aéroport Charles De Gaulle, sort de la réserve. Et pas pour approuver le projet.

Dans Ouest France, il dénonce la stupidité de cet aéroport, voué à un désastre commercial et un immense – et inutile – gâchis financier.

Jacques Bankir : “Je n’ai jamais vu un aéroport créer un marché du fait de son existence. Croire que Notre-Dame-des-Landes deviendra un hub régional avec des longs courriers relève de l’illusion. Lyon Satolas, depuis quarante ans, n’arrive pas à garder un vol vers New York. Regardez aussi ce qui se passe à Strasbourg et Mulhouse. Air France rabat désormais par le train ses voyageurs vers les longs courriers de Roissy. Demain, ce sera la même chose à Nantes.”

Jacques Bankir : “on nous présente des tas de chiffres qui sous-estiment le coût réel de Notre-Dame-des-Landes et surestiment grossièrement les quelques modifications nécessaires pour adapter Nantes Atlantique. Pour une bouchée de pain, Marseille et Bordeaux ont créé des gares extrêmement économiques, qui ont rajouté des capacités de 3 et 4 millions de passagers. Cela peut être fait à Nantes en quelques semaines.”

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Jacques Bankir : “La piste [de Nantes Atlantique, l’aéroport existant] ? Mais ça se refait, la nuit, sans fermer. Comment font-ils ailleurs ? En réalité, pour 100 millions d’euros, vous pouvez avoir un très bel aéroport.”

Les responsables d’aéroports européens, ce dossier les fait rigoler

Jacques Bankir : “Ici, on engage de l’argent public, on gèle 1 200 ha de bocage, c’est la surface d’Heathrow, premier aéroport européen, 70 millions de passagers… Alors que vous avez un très bon aéroport, proche, facile à raccorder au tramway, bien géré par l’équipe de François Marie. Pourquoi aller chercher midi à quatorze heures ?”

Jacques Bankir : “Je déjeune régulièrement avec des responsables d’aéroports européens. Ce dossier les fait rigoler.”

Alors, mégalomanie de Jean-Marc Ayrault, un peu a la façon du musée Chirac qui perd des millions par an et n’attire presque plus personne, ou manque de considération pour les finances publiques ?

Les deux mon capitaine (de pédalo).

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.

http://www.entreprises.ouest-france.fr/article/aeroport-nantes-se-tire-balle-dans-pied-selon-jacques-bankir-14-11-2013-117726