Publié par Dreuz Info le 6 décembre 2013

Le malaise est palpable à France Terre d’asile, association qui gère pour l’Etat l’accueil des réfugiés en France. Selon nos informations, le parquet de Paris vient d’ouvrir une enquête préliminaire, confiée à la brigade de répression de la délinquance économique (BRDE). Fin août, une longue lettre dactylographiée signée « du collectif et amis de France Terre d’asile », adressée à l’ensemble des salariés et des financeurs de l’association, avait évoqué le « climat généralisé de suspicion » qui règne au sein de cet organisme.

Cible des auteurs? Pierre Henry, l’emblématique directeur général, à la tête de l’association depuis 1997. « Emploi fictif », « détournement d’argent public », « achat d’un appartement par un emprunt sur la trésorerie », les fautes qui lui sont reprochées sont particulièrement lourdes.

Fin octobre, le comité d’entreprise, soucieux de « faire toute la lumière », a déposé plainte contre X. Contacté par « le Parisien » – « Aujourd’hui en France », Pierre Henry s’explique, soulignant qu’il a lui-même déposé plainte pour diffamation et qu’il a sollicité une enquête de l’Inspection générale de l’administration, en cours actuellement. « Je travaille sur un sujet qui enferme, qui isole, et dont personne ne veut s’occuper, se défend le directeur, manifestement ébranlé. Je suis un symbole et nous sommes dans une période où il faut tout salir. »

L’achat d’un appartement par un emprunt sur la trésorerie de France Terre d’asile. En mai 2004, Pierre Henry a contracté un emprunt auprès de l’association pour un montant de 271000 €, destiné à financer l’achat personnel d’un appartement. « Un prêt relais que j’ai remboursé rubis sur l’ongle en vingt-trois jours », insiste le directeur, qui jure avoir alors signé une reconnaissance de dette et avoir fait part du montage au trésorier de l’association. Rétrospectivement, Pierre Henry concède « une maladresse » et admet qu’il « agirai[t] aujourd’hui autrement », mais il n’en démord pas : « Vouloir m’accrocher une casserole à partir de cette histoire, c’est impossible! »

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L’emploi fictif. Depuis trois ans, Brigitte M., une salariée, est accusée par les auteurs de la lettre anonyme de percevoir un salaire « sans produire aucun travail » ni posséder « aucun bureau au siège social ». Des vérifications, effectuées en ce moment même par l’inspection du travail, n’ont pour le moment pas permis d’établir s’il s’agissait ou non d’un emploi fictif. Pierre Henry est pour sa part catégorique : « Brigitte M. perçoit un salaire en contrepartie d’un travail de communication qu’elle effectue. Néanmoins, comme la nature de sa tâche ne nécessite pas qu’elle soit dans un bureau tous les jours, elle travaille à son domicile. »

Le détournement d’argent public. Une partie des subventions allouées par l’Etat est-elle détournée au profit « des intérêts personnels du directeur général », ainsi que l’indiquent les auteurs du courrier? « C’est n’importe quoi! » s’offusque Pierre Henry. 1350 exemplaires de son dernier livre, « le Dico-Atlas des migrations », Editions Belin), ont bien été commandés et distribués par France Terre d’asile à ses partenaires. « Mais cela n’a coûté que 203 € à l’association, sur lesquels j’ai touché 137 € de droits d’auteur », précise le directeur.

Le favoritisme du directeur à l’égard de certains salariés. Chez France Terre d’asile, d’autres salariés ont bénéficié de « prêts » de l’association et signé des reconnaissances de dette. C’est notamment le cas de Pascale C., débitrice de 9000 €. Pareil système est-il généralisé au sein de cet organisme? « Bien sûr que non, tonne le directeur. Mais lorsqu’il faut aider des gens, oui, je les aide. Heureusement, nous ne sommes pas confrontés tous les jours à des situations dramatiques. »

L’affaire est désormais entre les mains de la justice, qui aura la lourde tâche de démêler le vrai du faux pour ramener un peu de sérénité dans cette association en état de crise.

http://www.leparisien.fr/faits-divers/soupcons-sur-france-terre-d-asile-05-12-2013-3379621.php

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