Publié par Jean-Patrick Grumberg le 14 décembre 2013

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Une piqure de rappel des négociations de paix en cours permet de se remettre en tête les enjeux et arguments en présence alors que John Kerry vient d’arriver en Israël pour un énième voyage.

• Israël a fait la preuve qu’il peut faire la paix avec les Palestiniens : il a signé un traité de paix avec la Jordanie, pays à 70% peuplée de palestiniens et située à 100% sur le sol palestinien, le 26 octobre 1994.

• Pour signer un éventuel traité de paix, Israël a en face de lui des interlocuteurs dont la situation est complexe :

  • Le Hamas, basé dans la bande de Gaza, ne passe pas une semaine sans affirmer qu’il ne signera aucune paix avec Israël et qu’il anéantira les juifs jusqu’à libérer entièrement la Palestine de leur présence,
  • Le Fatah, basé en Judée Samarie, dont le représentant Mahmoud Abbas n’est plus légitime depuis 2009, date où expirait son mandat qui n’a jamais été renouvelé car les élections ont toutes été annulées, et qui ne possède donc aucune légitimité pour signer un accord de paix, lequel n’aurait aucune valeur au regard du Droit international.
  • Le Conseil législatif palestinien, élu en 2006 et basé à Ramallah ne s’est pas réuni depuis 2007, l’année ou le Hamas a pris le pouvoir par les armes à Gaza et a jeté les cadres et membres politiques du Fatah du haut des immeubles de Gaza.

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• Ensuite, un point important pour Israël est la reconnaissance par les arabes palestiniens qu’Israël est un Etat juif. Les Palestiniens opposent un refus absolu, total et entier.

• Sur le sujet essentiel des réfugiés palestiniens,

  • Le “retour” de 5 millions de réfugiés sur le sol israélien équivaudrait à noyer le peuple juif dans une bi-nationalité et lui ferait perdre son caractère juif. Les Palestiniens le savent, et refusent de céder. Israël ne peut accepter.
  • Un jugement équitable voudrait que le million de juifs qui ont été chassés des pays arabes entre 1948 et 1962 soit compensé par les quelques centaines de milliers qui ont été chassés d’Israël lors de la guerre de 1948 déclenchée par les pays arabes.
  • Un autre point serait que le statut de réfugié ne soit pas accordé à leurs descendants, conformément au statut normal des réfugiés des autres pays du monde – les palestiniens sont les seuls à bénéficier de ce régime inventé sur mesure pour eux, et qui fait que le nombre de réfugiés de 1948 augmente au lieu de diminuer naturellement avec les années qui passent.
  • Un dernier point est qu’il peut paraître étrange que les Palestiniens réclament à la fois un Etat national pour faire reconnaitre le droit de leur peuple à disposer d’une terre, et exigent dans le même temps que les réfugiés palestiniens reviennent non dans leur Etat fraichement créé, mais dans l’état voisin, Israël.
  • A titre accessoire, il est également difficile de faire accepter à Israël que des Juifs dont les ancêtres ont vécu en Judée Samarie, où des Juifs qui y vivent en ce moment, soient contraints de la quitter dans le cadre d’un accord de paix, au prétexte que Mahmoud Abbas a juré que pas un seul juif ne serait autorisé à vivre dans l’Etat palestinien, et qu’il réclame, dans le même temps, que des palestiniens dont les ancêtres ont vécu en Israël y  reviennent. Ce deux poids deux mesures ne cadre pas bien avec une négociation raisonnable.
  • Il y a donc, sur le sujet des réfugiés, un refus total, absolu et entier des responsables palestiniens de négocier quelque arrangement que ce soit.

Enfin, et surtout, il convient de rappeler que l’argument selon lequel les constructions représenteraient un obstacle majeur à la paix doit être regardé à la lumière de ce qu’ils sont vraiment :

• les implantations, les colonies, appelez-les comme vous voulez, représentent en tout 1.2% de la surface totale du territoire exigé par l’Autorité palestinienne pour établir son Etat (1.9% si l’on inclut les routes). Personne ne fera croire que 1.2% d’un territoire déjà très largement désertique représente un obstacle à la paix. D’autant que les arabes ne font rien de ces terres et les laissent en l’état, terres désertes de cailloux, alors que les juifs les cultivent et les exploitent.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.

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