Publié par Jean-Patrick Grumberg le 13 février 2014

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Le Parlement français a définitivement adopté, mercredi 12 février, une proposition de loi centriste reconnaissant le vote blanc.

Reconnaissance n’est pas influence, le pas n’a pas été fait vers plus de démocratie, mais vers plus de transparence.

Explication : aujourd’hui sont comptés sans distinction les bulletins nuls (qui ne peuvent être attribués avec certitude) et les bulletins blancs (les électeurs se sont déplacés pour exprimer leur rejet actif de tous les candidats).

La proposition de loi prévoit que, après les municipales, donc à partir des Européennes de juin 2014, les bulletins nuls seront comptés séparément des bulletins blancs. Chaque électeur qui voudra voter blanc (en introduisant un bulletin blanc ou en laissant l’enveloppe vide), sera assuré que son vote sera décompté – mais il ne comptera pas.

Il s’agit d’“une avancée dans la transparence de la vie démocratique et répond aux attentes de nombreux Français depuis de nombreuses années, a expliqué François Zocchetto (UDI-UC). L’absence de reconnaissance de la voix de l’électeur qui se déplace pour accomplir son devoir civique était choquante en démocratie.”

Si les Français l’attendaient depuis des années, on est en droit de se demander pourquoi le législateur a trainé tout ce temps avant de s’exécuter.

Pour Philippe Kaltenbach (PS), “si l’abstention peut généralement être comprise comme une marque de désintérêt pour la vie politique, le vote blanc doit être vu comme une attente non satisfaite qui peut traduire une forme d’espérance. C’est un choix tout aussi respectable que les autres”.

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L’analyse superficielle et trompeuse de Kaltenbach n’étonne pas. Il cache le fait que 92% (oui, 92%!) de la population française n’a pas confiance dans les politiciens selon le sondage Ipsos/ Le Monde de janvier dernier, et que l’abstention et le blanc ne sont que des déclinaisons de ce profond rejet.

D’ailleurs la majorité socialiste au parlement a une telle frousse de la démocratie, que le vote blanc n’est toujours pas pris en compte dans les suffrages exprimés : “votez blanc tant que vous voudrez, nous serons tout de même “démocratiquement” élus”, disent les socialistes.

Au Pérou, qui n’est pourtant pas un meilleur exemple de démocratie que la France, si les deux tiers des électeurs votent blanc, le scrutin est annulé.

PS A titre personnel, quand j’ai vécu en France, je n’ai jamais voté : je ne vote pas pour des gens qui promettent A quand je sais qu’ils feront B, et que je ne sais pas ce que sera B. Mon abstention a certainement favorisé des idées que je dénonce, mais c’était un dégât accessoire. Le dégât principal – voter pour quelqu’un qui allait me tromper alors que je le savais – était plus important et je l’évitais.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.

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