Publié par Guy Millière le 26 février 2014

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Les discours que j’entends très régulièrement à la radio ou à la télévision glosent sur des détails de la situation économique et sociale française.

Ils pointent tel ou tel problème inhérent aux systèmes de retraite français, telle ou telle dimension de la perte de compétitivité de l’économie française, tel ou tel problème « social ».

Aucun d’entre eux ne souligne à quel point l’heure est grave, et aucun d’eux, dès lors, ne prend la mesure de la situation. La France se trouve décrite dans le monde qui parle anglais, j’ai déjà eu l’occasion de l’écrire ici ou là, comme l’ « homme malade de l’Europe », pour une raison très simple : elle glisse vers le naufrage généralisé, et rien ni personne ne semble à même d’arrêter le naufrage : précisément parce qu’aucun discours ne prend la mesure du naufrage, et parce que, de surcroît, aucun remède pertinent ou à même d’être efficace n’est proposé.

Quelques chiffres permettent de mieux comprendre :

[gdl_icon type=”icon-arrow-right” color=”#FF0000″ size=”12px”]Cent soixante quatre mille entreprises ont déposé leur bilan en France en 2013, et parmi elles, cent quatre vingt deux usines. Le nombre d’entreprises créées est infiniment trop faible pour que les salariés qui ont été licenciés en ces conditions puissent espérer autre chose que le chômage de longue durée et une lente dérive vers la déchéance.

[gdl_icon type=”icon-arrow-right” color=”#FF0000″ size=”12px”]Le nombre de pauvres dépasse les neuf millions et devrait frôler les dix millions en fin d’année 2014.

[gdl_icon type=”icon-arrow-right” color=”#FF0000″ size=”12px”]Le chômage, en chiffres officiels, frôle les onze pour cent, dans un pays où plus de la moitié des salariés travaillent pour le gouvernement, pour des associations financées par le gouvernement, ou pour des entreprises appartenant en tout ou partie au gouvernement, ce qui laisse peu de place au secteur produisant des richesses indépendamment du gouvernement qui, doit-on le rappeler, vit des ponctions fiscales opérées sur les personnes physiques et morales.

[gdl_icon type=”icon-arrow-right” color=”#FF0000″ size=”12px”]Les bénéficiaires du RSA, ce revenu minimum affublé du nom grotesque et orwellien de « revenu de solidarité active » s’approchent peu à peu des deux millions.

[gdl_icon type=”icon-arrow-right” color=”#FF0000″ size=”12px”]Les dépenses publiques sont à cinquante sept pour cent du Produit intérieur brut, et les prélèvements obligatoires représentent, eux, quarante six pour cent du même produit intérieur brut : la différence doit être empruntée et s’ajoute à la dette.

[gdl_icon type=”icon-arrow-right” color=”#FF0000″ size=”12px”]Le seul paiement des intérêts de la dette ponctionne l’intégralité de l’impôt sur le revenu, et ne paie donc que l’intérêt de la dette, sans combler celle-ci d’un seul centime, dans un contexte où elle continue à s’accroître.

[gdl_icon type=”icon-arrow-right” color=”#FF0000″ size=”12px”]Les entreprises qui existent encore peuvent, pour celles qui ont des activités internationales, déclarer leurs bénéfices à l’étranger et échapper à la voracité du fisc français, mais, pour celles qui n’agissent qu’à l’échelle nationale, sont sur la voie de l’agonie.

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Le gouvernement prétend, sous l’impulsion de François Hollande, qui n’a visiblement jamais lu Jean Baptiste Say, passer à une « politique de l’offre » sans rien comprendre à la « politique de l’offre », et attend que les entreprises créent des emplois immédiatement, en leur promettant des baisses de charges censées venir plus tard, sans doute aux calendes grecques.

L’UMP semble se dire que le gouvernement lui a volé son programme, car ce simulacre pour cancre est peu ou prou ce que l’UMP proposait. Pendant ce temps, non seulement, comme je l’ai écrit en citant le dernier livre de Jean Philippe Delsol, « Pourquoi je vais quitter la France* », plus de deux cent quatre vingt mille Français, porteurs de capital financier et/ou de capital intellectuel, partent du pays, mais des gens qui ne sont porteurs d’aucun capital financier et d’aucun capital intellectuel continuent à y entrer, et tendent une sébile qu’il devient très difficile de remplir.

Les zones de non droit (appelées pudiquement « zones urbaines sensibles » dans les documents officiels) croissent et sont plus de sept cent cinquante. La France est « l’homme malade de l’Europe », oui. Elle est plus malade, contrairement aux apparences, que l’Espagne, le Portugal ou l’Italie. Mais aucun discours ne prend la mesure du naufrage, non, et aucun remède pertinent ou à même d’être efficace n’est proposé, non encore.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Guy Millière paru dans les4verites.com

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