Publié par Michel Garroté le 11 mars 2014

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Michel Garroté, réd en chef  —  Je suis bien allé dans les camps des Al-Shabab en Somalie mais je n’ai pas participé aux combats et je ne me suis pas entraîné à ça non plus, a allégué, le lundi 10 mars 2014, le prévenu Hassan Kafi devant le tribunal correctionnel de Bruxelles. Ce coiffeur de 39 ans, de Molenbeek-Saint-Jean, comparaît, comme seize autres personnes, pour participation aux activités d’organisations terroristes.

Trois autres prévenus sont, eux, toujours détenus au Kenya et font défaut. Parmi les quatre prévenus qui se sont rendus en Somalie, Hassan Kafi est le seul à comparaître. Ses trois comparses (Mohamed Saïd, Mustapha Bouyahbaren et Rachid Benomari, considéré comme le “cerveau” de leur expédition) sont toujours détenus au Kenya.

En avril 2011, les quatre hommes étaient partis de Molenbeek-Saint-Jean direction Istanbul. De là, ils avaient pris un avion pour la Tanzanie puis avaient rejoint le Kenya avant de passer clandestinement en Somalie avec l’aide d’un passeur. Les Al-Shabab étaient accueillants mais méfiants, a raconté lundi Hassan Kafi. Ils nous ont pris nos passeports et ils nous ont logés dans la maison des immigrants, a-t-il dit.

Moi, je n’étais pas bien là-bas. J’étais parti parce que je voulais voir la charia. Mais une fois sur place, j’ai vite voulu revenir. Il faisait chaud, on mangeait mal et je ne voulais pas participer aux combats. Je n’y ai jamais pris part, a soutenu le prévenu. On serait en droit d’en douter. En effet, rejoindre les terroristes d’Al-Shabab en Somalie pour découvrir que leur nourriture est mauvaise, c’est un peu léger comme stratégie de défense.

Rachid Benomari, le seul des dix-neuf prévenus à être poursuivi pour participation à des actes terroristes en qualité de dirigeant, n’avait pas donné la même version des faits. Dans une conversation téléphonique, il avait dit à sa femme qu’Hassan Kafi posait tout le temps des problèmes, y compris lors des combats. Les faits sont donc accablants : Hassan Kafi a combattu, mais il était moins bon combattant que Rachid Benomari. Les propos de Benomari ont été relus par le président de la chambre, lundi.

L’épouse de Rachid Benomari est d’ailleurs elle aussi prévenue dans ce dossier. Il lui est reproché d’avoir apporté une aide matérielle à une organisation terroriste. Elle a avoué, lundi, avoir organisé des collectes d’argent à Bruxelles et avoir ensuite envoyé le tout à son mari en Somalie. Je pensais que c’était pour ses besoins personnels. Je n’ai pas réalisé l’ampleur de tout ça, a-t-elle allégué.

Cette mère de cinq enfants a encore affirmé qu’elle avait été fortement influencée par son mari sur le plan religieux. Pour lui, elle avait accepté de porter le voile intégral et avait tenu les mêmes propos radicaux. Je crois que j’avais envie de lui plaire, d’être la femme qu’il voulait que je sois. Mais je ne suis pas une musulmane fondamentaliste, a-t-elle prétendu. Vouloir plaire à son homme en portant le voile intégral, ce n’est donc pas fondamentaliste.

Dans ce dossier, dix-neuf personnes, trois femmes et seize hommes, sont prévenues d’avoir participé aux activités d’organisations terroristes, basées en Syrie et en Somalie, entre 2011 et 2013. Le procès se tient sous haute sécurité devant la 54e chambre bis du tribunal correctionnel de Bruxelles. L’instruction d’audience se poursuit le mardi 11 mars 2014. Le procureur fédéral requiert le mercredi 12 mars 2014.

Reproduction autorisée avec mention :

Michel Garroté réd en chef www.dreuz.info

Source :

http://www.7sur7.be/7s7/fr/3007/Bruxelles/article/detail/1808905/2014/03/10/Proces-terrorisme-J-ai-voulu-voir-la-charia-j-ai-vite-voulu-revenir.dhtml

 

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